« La saga Vorkosigan – Intégrale – tome 2 », Lois McMASTER BUJOLD

J’étais tellement satisfaite de ma lecture du premier des cinq tomes de l’intégrale de la Saga Vorkosigan (dont je vous parlais ici), de Lois McMaster Bujold, que j’ai enchaîné avec le deuxième. Il se compose de deux romans, L’apprenti guerrier et La stratégie Vor, encadrant une novella, Les montagnes du deuil.
Attention (SPOILER ALERT) : en présentant ce tome, je révèle le dénouement du dernier volume de l’intégrale 1 (et, par la suite, je suis amenée à dévoiler la fin de chaque roman précédent en évoquant le suivant).

L’apprenti guerrier
Titre original The Warrior’s Apprentice (1986)
Traduction française 1997 (sous le titre L’apprentissage du guerrier)

Nous avions laissé, à la fin de Barrayar, le jeune Miles Vorkosigan à l’âge de cinq ans, porteur des séquelles liées à l’attentat (à un gaz toxique) dont avaient été victimes ses parents alors que Cordelia était enceinte. Nous le retrouvons à l’âge de dix-sept ans, confronté aux épreuves physiques d’entrée à l’Académie militaire. Son échec, lié à son handicap, l’amène à partir en voyage pour la colonie maternelle de Beta, accompagné de son garde du corps Botharis et de la fille de celui-ci, la belle Elena.
A l’astroport de Beta, Miles intervient pour dénouer une situation bloquée, avec un pilote de saut menaçant de prendre un vaisseau en otage. C’est le premier des « incidents » qui vont le conduire, de fil en aiguille, à se retrouver endosser rien moins que le rôle de l’ « amiral » Naismith (le nom de sa mère), à la tête d’une flotte de mercenaires …

Dans les deux opus précédents, le récit se focalisait autour du personnage de Cordelia. J’ai été un peu déçue qu’elle s’efface complètement au profit de son fils, maintenant sur le devant de la scène, mais Miles a tout balayé sur son passage, ma nostalgie cordélienne comprise.
Il faut dire que c’est un sacré personnage ! Plus petit que la moyenne, voûté et doté d’un squelette particulièrement fragile, il compense ce handicap par une intelligence et un esprit hors du commun (j’aurais été curieuse d’avoir ne serait-ce qu’un aperçu de la manière dont il avait été éduqué), alliés à une tchatche et un talent indéniable pour improviser en toutes circonstances, surtout dans les situations les plus embarrassantes. Ajoutez à cela une capacité à s’observer sans indulgence, en faisant preuve d’un bel esprit sarcastique, et vous commencerez à avoir une idée du (petit) bonhomme ! Et comme il est d’un naturel curieux mais aussi suffisamment altruiste pour se mêler de ce qui n’est pas censé le concerner, il a le chic pour se retrouver au cœur d’enchaînements de circonstances pas possibles. D’ailleurs, le côté moyennement vraisemblable de ce qui lui arrive m’a un peu chiffonnée mais le rapprochement que l’auteure fait, dans sa postface, entre ce roman et le conte de L’apprenti sorcier, a apporté sur ce livre un éclairage bienvenu qui m’a permis de passer outre cette petite réserve.
L’apprenti guerrier, premier opus dans lequel apparaît (du moins en tant qu’adulte) le héros de la Saga Vorkosigan, nous permet de faire la connaissance d’un personnage hors du commun, qui n’a aucun mal à conquérir son lecteur. On embarque avec lui dans une suite d’aventures trépidantes… et on en redemande !

Les montagnes du deuil
Titre original Mountains of Mourning (1989)
Traduction française 1998
Prix Nebula 1989 – Prix Hugo 1990

En vacances dans la résidence paternelle, Miles Vorkosigan, sorti enseigne de trois ans de formation à l’Académie militaire, est mandaté par son père pour le représenter en tant que juge dans une affaire d’infanticide présumé. La victime est un bébé dont le bec-de-lièvre n’était pas considéré comme acceptable par les habitants du village où il était né et ce cas fait écho à d’autres disparitions d’enfants malformés. Sur place, Miles va devoir enquêter pour démêler le vrai du faux, alors même que sa présence physique témoigne auprès de la population de la nécessité d’évoluer quant à la perception des différences…

Les Montagnes du deuil est une novella (90 pages) qui se déroule intégralement sur Barrayar, dans les terres gouvernées par le comte Vorkosigan, père de Miles. Elle nous amène, avec son héros, au contact de villageois bien loin des cités (relativement) plus policées. Miles, s’il n’était pas un Vorkosigan, serait juste vu comme une créature contrefaite, un « mutant » dont on rejette l’existence maudite. Le récit, alerte et prenant, offre une belle et empathique réflexion sur le handicap. Il permet aussi de montrer, à nouveau, la profonde humanité du personnage de Miles, au-delà de son côté vibrionnant. Prix Nebula 1989 et Hugo 1990 amplement mérités !

La stratégie Vor
Titre original The Vor Game (1990)
Traduction française 1992 (sous le titre Miles Vorkosigan)

En attendant de voir, s’il fait ses preuves, se concrétiser ses rêves d’embarquement sur un vaisseau, le jeune enseigne Miles Vorkosigan se retrouve affecté pour six mois sur l’île de Kyril, comme chef de la station météo. Sur place, il doit s’accoutumer au climat polaire et à l’attitude glaciale que son chef, le général Stanis Metzov, adopte à son égard. Miles est résolu à faire profil bas, jusqu’au jour où un incident va le pousser dans ses retranchements …

La stratégie Vor s’articule en deux parties bien distinctes et s’avère passionnant de bout en bout. Sur l’île de Kyril, Miles doit apprendre à se comporter au sein d’un groupe très différent de ce qu’il a pu connaître avec l’Académie militaire, où ses facultés d’adaptation (et de manipulation) avaient fait merveille auprès de ses camarades. On attend aussi de lui qu’il soit capable d’obéir à ses chefs car on a remarqué qu’il pouvait avoir quelques difficultés à se soumettre à l’autorité. Le cas de conscience auquel il se retrouve confronté n’en apparaît que plus crucial et l’oblige à faire un choix révélateur de sa personnalité.
La suite du roman prolonge de manière habile un épisode précédent des aventures de Miles, auquel je n’ai cette fois rien trouvé à redire car tout se tient, même notre si talentueux mais pas toujours chanceux héros a encore l’art de se fourrer dans de beaux guêpiers.

Ce tome 2 de l’intégrale de la saga Vorkosigan, porté par le personnage haut en couleurs du jeune Miles Vorkosigan, m’a autant plu que le premier. Il y a toujours des aventures pleines de péripéties mais les relations humaines n’en sont pas négligées pour autant, au contraire : c’est l’attitude adoptée par Miles vis-à-vis de ceux qui l’entourent, qu’ils soient ou non ses proches, qui est le moteur du récit.
Le tome 3 devrait être lu dans les prochains mois 🙂 !

« La saga Vorkosigan – Intégrale – 2 », Lois McMASTER BUJOLD
Editions J’ai lu – collection Nouveaux Millénaires (862 p)
Paru en 2012

4 commentaires sur “« La saga Vorkosigan – Intégrale – tome 2 », Lois McMASTER BUJOLD

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  1. Miles est clairement un personnage impressionnant, mais tu devrais en découvrir un autre pas mal aussi bientôt xD

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