« Identités croisées », Harlan COBEN

Wilde a défrayé la chronique lorsqu’il fut découvert, à cinq ans, abandonné dans une forêt du New Jersey. L’enfant sauvage a survécu et mené une vie toujours en marge. Pourtant, il a finalement eu recours aux services offerts par les entreprises analysant votre ADN et s’apprête maintenant à faire la connaissance de son père biologique, Daniel Carter.
Mais cette recherche des origines ne s’achèvera pas là. Une autre correspondance avec son ADN va entraîner Wilde à mener l’enquête au sujet d’un présumé demi-frère, star de la télé-réalité sur le déclin qui vient de disparaître après avoir annoncé qu’il allait mettre fin à ses jours …

C’est la deuxième apparition de Wilde, nouveau héros d’Harlan Coben, après « L’inconnu de la forêt », que je n’avais pas lu (d’ailleurs cela faisait très longtemps que je n’avais pas lu l’auteur) mais je n’ai pas trouvé cela gênant. On dispose en effet de suffisamment d’éléments pour le situer dans son quotidien : il vit en forêt, dans une écocapsule (encore plus petit qu’une tiny house) mobile à volonté et conserve un œil sur Laila, la femme de son ami David mort onze ans auparavant et sur le fils de celle-ci, qui est aussi son filleul, Matthew. Les relations les unissant sont un aspect du livre qui m’a bien plu, raison pour laquelle j’aurai plaisir à retrouver ces personnages dans d’autres romans (pour le moment, donc, dans le précédent, tant pis si je m’y prends en dépit du bon sens, littéralement parlant).

L’enquête, quant à elle, est assez prenante et s’ancre directement dans des thématiques de notre époque : la téléréalité et les ravages qu’elle peut causer auprès des individus participant à ces mises en scène de leurs existences, la recherche de filiation et/ou de proches apparentés grâce à l’exploitation des données ADN, avec là aussi des risques de surprises. On a aussi droit à un mystérieux groupe anonyme de « justiciers » du web, résolus à punir les fauteurs de troubles sur la toile, alias ceux dont les agissements ont condamné des individus innocents au lynchage public des réseaux, au risque de détruire complètement leur vie.
L’auteur se débrouille pour tirer habilement profit des possibilités offertes par ces éléments et plonge notre taciturne mais sympathique héros dans un enchevêtrement d’histoires individuelles dont il tâchera de démêler les fils. A la fin du roman (qui m’a tenue bien occupée durant le trajet retour d’un récent voyage), toutes les zones d’ombre le concernant ne seront pas éclairées : de quoi nous donner vraisemblablement le plaisir de le revoir dans un autre volume qui le mettra en scène.

« Identités croisées », Harlan COBEN
titre original The Match (2022)
traduit de l’anglais (États-Unis) par Roxane Azimi
éditions Belfond (400 p)
paru en octobre 2022

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