« Guerres & Dragons – tome 1 : La bataille d’Angleterre », Nicolas JARRY, VAX, Vincent POWELL

1940 : l’Angleterre, Churchill à sa tête, défend son territoire contre l’Allemagne et les batailles aériennes font rage. Des batailles qui n’impliquent pas seulement des avions… mais aussi des dragons !
Eeeh oui, vous avez bien lu : des dragons ! L’armée allemande dispose en effet, au sein de ses forces, de la redoutable « Wunderdrachen ». L’Angleterre, de son côté, voit Churchill « exiger l’abrogation de la loi ordonnant l’éloignement des dragons d’Angleterre » (on apprendra plus loin dans quelles circonstances elle avait été promulguée), pour en former à servir aux côtés de la R.A.F.

Vous l’avez compris, nous sommes ici dans une fantasy uchronique (dont le pitch était suffisamment tentant pour que je coche l’album lors de la dernière opération Masse Critique graphique de Babelio). La grande Histoire (revisitée) y est abordée par le prisme de la plus petite, celle d’une famille. Le père, le lieutenant De Kent, est un pilote chevronné de la R.A.F. Il forme son fils, Edward, presque 17 ans, depuis son plus jeune âge, afin qu’il puisse à son tour embrasser le même métier. L’homme lui-même n’est guère sympathique, un noceur sans égards pour son épouse Marina. Celle-ci a deux autres enfants : Alexandra, 14 ans et Michaël, 8 ans.
Au moment où nous faisons la connaissance de cette famille (qui vit dans un superbe manoir), la jeune Alexandra découvre, à l’occasion d’un incident spectaculaire, qu’un certain dragon s’intéresse particulièrement à elle. Mais Alexandra s’oppose violemment à ce lien, tout comme elle refuse d’accepter la réalité de la guerre …

Je ne m’attendais pas à autant aimer cette BD ! Le graphisme, de haute volée (pas pu résister 😉 ), est un régal pour les yeux : le dessin de Vax, fouillé et magnifiquement mis en couleurs par Vincent Powell, n’hésite pas à sortir des cases pour des mises en scène dynamiques ou des perspectives de belle envergure. Il porte un récit dense et très bien ficelé, où l’histoire, pleine de bruit et de fureur, avance à un rythme soutenu, avec des protagonistes, notamment Alexandra, qui ont du caractère. Le ton est rude et l’ambiance sombre : bien que les personnages principaux soient jeunes, le lectorat, à mon sens, ne doit pas l’être trop, car le propos n’est pas édulcoré (cf Taggart p 32) et la réalité de la guerre s’affiche crûment.

« La bataille d’Angleterre » est le premier tome de la série « Guerres & Dragons », qui en comportera quatre. Les trois tomes suivants sont annoncés pour août et novembre 2024, puis mars 2025. Ils porteront sur la première guerre mondiale, puis sur la guerre froide et enfin sur Pearl Harbor (source : magazine Casemate n°178 d’avril 2024).
Et donc, puisque la temporalité est éclatée… on ne reverra pas Alexandra et sa petite famille (#ouinouin) ! Alors certes, l’album a une fin en bonne et due forme, mais elle représente une pause dans une histoire qu’on vient juste de voir démarrer et dont j’aurais beaucoup aimé lire la suite. Tant pis, il ne restera plus qu’à se l’imaginer.
L’intégralité de la série est scénarisée par Nicolas Jarry mais chacun des tomes sera confié à des dessinateurs différents : on croise les doigts pour qu’ils soient à la hauteur de Vax !

« Guerres & Dragons – tome 1 : La bataille d’Angleterre », Nicolas JARRY (scénario), VAX (dessin), Vincent POWELL (couleur)
album cartonné 233×323 mm
éditions Soleil (64 p)
paru en avril 2024

3 commentaires sur “« Guerres & Dragons – tome 1 : La bataille d’Angleterre », Nicolas JARRY, VAX, Vincent POWELL

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