Si Ursula Todd occupait le devant de la scène dans « Une vie après l’autre », c’est maintenant au tour de son frère Teddy, dans le second volet du diptyque conçu par Kate Atkinson. Ici, pas de jeu sur les vies multiples, mais il y a quelque chose d’autre, que je mentionne car l’auteur paraît y accorder de l’importance (cf sa postface), mais pour ma part j’ai trouvé cette « surprise » artificielle, rien à voir avec l’originalité du premier.
Teddy a été pilote de bombardier pendant la 2ème guerre mondiale. Il a survécu et le roman entrecroise les fils de sa vie actuelle avec les réminiscences du passé, comprenant notamment des pans entiers consacrés à « La guerre de Teddy », passionnants (et pour lesquels l’auteur s’est beaucoup documentée, en lisant des témoignages de pilotes rescapés). Passé et présent ne sont pas toujours nettement séparés, l’auteur se plaît à virevolter de l’un à l’autre, brassant avec brio retours en arrière et prolepses mais sans jamais désorienter son lecteur. Le passé a toutefois eu ma préférence, car la fille unique de Teddy, Viola, en est absente et elle a eu le chic pour m’exaspérer pendant la majeure partie du livre (le reste lui sauve plus ou moins la mise, mais je ne peux pas préciser pourquoi sans divulgâcher). Il faut dire qu’elle est odieuse, incapable de reconnaître la moindre qualité à son père (et pourtant, il n’en manque pas !), qu’elle n’a de cesse de pousser vers une maison de retraite puis vers un centre de soins spécialisé, sans tenir aucun compte de ses desiderata et encore moins du besoin réel qu’il en a. Bref, Viola a pas mal pollué ma lecture (heureusement qu’elle a deux enfants plus intéressants qu’elle) et la belle personnalité de Teddy n’a pas suffi à contrebalancer cette fâcheuse impression.
Même si j’ai préféré « Une vie après l’autre » (avec le recul, je lui mettrais finalement trois parts de tarte plutôt que deux, j’ai fait ma difficile parce que j’ai bloqué sur une histoire de temporalité alors que j’aimais beaucoup le fait, justement, de modifier les vies d’Ursula, mais depuis cette réticence s’est émoussée et il me reste le souvenir d’un roman brillant, léger et grave à la fois), « L’homme est un dieu en ruine » (et pourquoi pas « Un dieu en ruine », qui aurait simplement traduit le titre « A God in Ruins » en conservant son mystère ?) n’en demeure pas moins un roman de qualité car l’inégalable plume de Kate Atkinson est toujours au rendez-vous.
« L’homme est un dieu en ruine », Kate ATKINSON
Titre original A God in Ruins
Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Sophie Aslanides
Editions J.C Lattès (500 p)
Paru en janvier 2017
lu en numérique via NetGalley
j’ai trop de livres en retard pour me lancer avec seulement deux parts de gâteaux!
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Il y aura du 3 (et même un 4, a priori !) prochainement !
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Oui, deux parts: j’avais bien aimé le 1; et puis, c’est K Atkinson
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Et elle a du style !
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Tu dis que finalement tu lui mettrais trois parts de tarte, mais tu n’as pas rectifié ton dessin ! De toute façon, de Kate Atkinson je prends, mais j’ai du retard.
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Je parle de « Une vie après l’autre » (si tu m’as bien suivie 😉 ), donc d’un billet rédigé antérieurement (il y a plus d’un an) et, pour le moment, je ne reviens pas sur les cotes d’amour que j’ai données juste après ma lecture, elles reflètent le sentiment que j’en avais à ce moment-là (qui, oui, peut changer quand le temps aura fait son œuvre sélective).
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Oups, j’avais mal lu en effet, autant pour moi 😉
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J’avais beaucoup aimé « Dans les coulisses du Musée », la construction du roman, le style, au point que j’ai offert deux exemplaires de ce livre à des copines. Puis, j’ai lu « Dans les Coulisses du Temps » et « Les Choses s’arrangent mais ça ne va pas mieux » et j’ai été déçue, pas par le style, mais par l’histoire, du coup je fais une pause, avant de retenter, pourquoi pas, avec ce titre ?! (temporalité, fils qui se croisent, ce sont des thèmes récurrents chez elle, on dirait).
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Avec « Les choses s’arrangent mais ça ne va pas mieux », tu es dans la série des Jackson Brodie, donc dans le genre polar. Ce n’est pas le cas avec le diptyque dont « L’homme est un dieu en ruine » est le second volet, donc ça peut mieux te convenir.
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J’ai été plus généreuse que toi même si j’ai aussi préféré le précédent.
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Que veux-tu ! C’est la faute de Viola ! Et puis, la personnalité de Sylvie donnait une tonalité particulière (enlevée, avec beaucoup plus d’humour, je trouve) au tome 1.
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Bon, j’ai tout à découvrir de l’auteur, il faudra que je m’y mette !
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Tu as l’embarras du choix !
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J’aime beaucoup Kate Atkinson et sa série avec Jackson Brodie mais je préfère lire d’abord Une vie après l’autre.
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Peut-être pour le 1, alors… mais bon, juste peut-être!
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