« Le chalet », Catherine COOPER

Prenez un chalet à louer dans les Alpes, mais pas n’importe lequel, non : un chalet avec une immense baie vitrée, des immenses canapés moelleux recouverts de peaux de bêtes, une immense table en granit … bon, j’arrête avec les immenses, vous avez compris l’idée. En bref, c’est un chalet pour super riches, avec une fée du logis à disposition des locataires, qui leur sert en permanence du champagne et des petits fours et autres plats mitonnés de ses blanches mains, tous plus appétissants les uns que les autres. En plus, la fée est jolie, donc même s’ils ne peuvent pas y toucher (à la fée, pas aux plats, faut suivre), les hôtes mâles sont contents.
C’est important de parler du chalet, parce qu’à lui seul il mérite le détour, d’ailleurs je me moque, mais n’empêche qu’il m’a bien plu, ledit chalet.
Dans ce chalet, deux couples, pas vraiment rassemblés par hasard, mais pour affaires éventuelles.
A ce chalet, un autre fait écho, vingt-deux ans plus tôt, dans la même station de ski de La Madière. Beaucoup plus modeste, celui-ci, et occupé entre autres par deux frères, Adam et Will, chacun accompagné de sa copine du moment, Nell pour le premier et Louisa pour le second, Louisa qui découvre que le ski, c’est pas facile et y être initiée par son copain qui rêve de s’éclater sur les pistes noires, c’est pas la meilleure idée au monde. Entre Adam et Will, c’est la guéguerre permanente, toujours initiée par Adam, genre à qui aura la plus sera le meilleur. Jusqu’à ce que tout parte en vrille à l’occasion d’une sortie à ski risquée, malgré l’accompagnement du guide censé veiller au grain, j’ai nommé Cameron …

Je cherchais une lecture pas prise de tête pour une soirée au coin du feu et j’ai jeté mon dévolu sur « Le chalet », bonne pioche.
La narration, portée par une écriture fluide, alterne entre les deux époques et, donc, les deux chalets sus-mentionnés. Guère de mystère concernant le drame de 1998, même si, in fine, on verra que tout ne s’est pas exactement déroulé comme on le pensait, mais ces précisions ne sont pas de l’ordre de la Révélation. Du côté du chalet actuel, le lecteur se pose davantage de questions, cherchant bien sûr à relier les deux récits qu’on lui propose, au sein duquel s’en intercale un autre, centré sur le passé d’une petite fille que sa maman, dépressive, néglige.
L’auteure, assez maligne pour ne pas dévoiler trop vite ses batteries, nous amène à nous interroger sur les personnages mis en scène et à nous demander qui parmi eux viendra casser l’ambiance, déjà tendue, chacun trimbalant ses problèmes matériels ou persos. J’émets quand même de sérieux doutes quant à la vraisemblance d’un de ses ressorts narratifs (1). Ceci étant, je n’ai pas lâché le bouquin et la dernière phrase, dont j’ai d’abord cru qu’elle annonçait une suite, s’avère glaçante à souhait.

(1) note pour ceux qui auront lu le livre (risque de spoiler) :
je ne vois aucune raison pour laquelle Cameron serait en mesure d’exercer une pression sur son collègue Andy, étant donné qu’ils sont tous les deux dans la même situation

« Le chalet », Catherine COOPER
titre original The Chalet
traduit de l’anglais par Penny Lewis
éditions L’Archipel (320 p)
paru en novembre 2022

8 commentaires sur “« Le chalet », Catherine COOPER

Ajouter un commentaire

Un commentaire ? N'hésitez pas !

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Un Site WordPress.com.

Retour en haut ↑