« Rebecca », Daphné du Maurier (relecture dans la nouvelle traduction)

RebeccaPrésentation de l’éditeur :
Une longue allée serpente entre deux arbres centenaires, la brume s’accroche aux branches et, tout au bout, entre la mer et les bois sombres, un manoir majestueux : Manderley, le triomphe de Rebecca de Winter, belle, troublante, admirée de tous. Un an après sa mort, son charme noir hante encore le domaine et ses habitants.
La nouvelle épouse de Maxim de Winter, jeune et timide, pourra-t-elle échapper à cette ombre, à son souvenir ?
Immortalisé au cinéma par Alfred Hitchcock, le chef-d’œuvre de Daphné du Maurier a fasciné depuis sa parution plus de trente millions de lecteurs à travers le monde. Comme Les Hauts de Hurlevent ou Jane Eyre, Rebecca est devenu un des mythes de la littérature.
Paru pour la première fois en France en 1940, le livre est ici présenté dans une nouvelle traduction d’Anouk Neuhoff qui restitue toute la puissance d’évocation du texte origine et en révèle la noirceur et la complexité dramatique.

Je pense que je m’attendais, avec cette relecture, à retrouver le plaisir de ma lecture originelle comme ce fut le cas lorsque, il y a trois étés, j’ai relu « Jane Eyre ». Mais contrairement à ce qui s’est passé avec l’œuvre de Charlotte Brontë, il n’y a pas eu ici de redécouverte soit de pans entiers de l’histoire dont je ne me serais pas souvenue (pour Jane Eyre, il s’agissait entre autres de tout ce qu’elle vit avant d’arriver au manoir), soit de réflexions qui enrichissent le récit, l’histoire est nettement moins dense et je me souvenais trop bien de tout. Quant aux fameuses 40 pages dont la version antérieure avait été amputée (elles sont évoquées par Tatiana de Rosnay dans sa présentation), il aurait fallu que j’aie moyen de les repérer, en tout cas il n’y a rien qui m’ait surprise par rapport à ce que j’avais pu lire il y a (au moins …) trente ans (eh oui, ça nous rajeunit pas !). Cette nouvelle version ne m’a donc pas donné l’impression que (pour reprendre la quatrième de couverture) m’étaient (enfin !) révélées « la noirceur et la complexité dramatique » de  l’œuvre : heureusement, elles étaient déjà perceptibles dans la première (sinon je ne pense pas que le roman, même moins bien et incomplètement traduit, aurait connu un tel succès).Laurence Olivier and Joan Fontaine in Rebecca
Notons quand même que j’ai été frappée par l’âge de la narratrice (qui m’a rappelé celui de mes filles), que l’actrice jouant Rebecca dans l’adaptation cinématographique d’Alfred Hitchcock dépasse de 10 points : 21 ans, alors que Maxim de Winter en a 42 !

Il reste que cette relecture (bien qu’en deçà de ce que j’en espérais), fut agréable. J’ai apprécié le style de l’auteur, dont je ne doute pas que la nouvelle traduction rende parfaitement compte et j’ai été très sensible à la fois aux descriptions de Manderley (ah ! ces rhododendrons aussi envahissants que dans un cauchemar ou un conte de fées !) et à l’évocation des pensées/états d’âme/poussées d’imagination de l’héroïne (jamais nommée, elle, contrairement à Rebecca) : je me dis (à juste titre ?) que ce sont de tels passages qui avaient été jugés superflus et retirés, dans la première traduction, alors qu’ils contribuent à rendre perceptible l’atmosphère si particulière de cet inoubliable roman.

« Rebecca », Daphné du Maurier
Titre original Rebecca (1938)
Nouvelle traduction française par Anouk Neuhoff
Editions Albin Michel (535 p)
Paru en mars 2015

(et je n’attribue pas de cote d’amour à cette relecture : la lecture d’origine prévaut, qui le classerait dans « Le coin des préférés »)

27 commentaires sur “« Rebecca », Daphné du Maurier (relecture dans la nouvelle traduction)

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  1. Un roman tellement rattaché au besoin de romanesque de l’adolescence féminine, que je me demande s’ il aura encore sa place chez les jeunes d’aujourd’hui.

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  2. Rebecca a aussi été l’une de mes lectures marquantes quand j’étais en début de secondaire. Je voulais le relire mais en découvrant ta critique, je me dis qu’il il vaut peut-être mieux que je reste sur ce souvenir. Ma fille compte le lire cet été : je suis impatiente de connaître son avis !

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    1. La mienne aussi 🙂 ! C’est la raison pour laquelle j’ai fini par me décider à l’acheter (les bibliothèques n’avaient pas prévu de le faire), mais elle a déjà vu l’adaptation cinématographique.

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  3. Je l’ai lu il y a bien longtemps mais le souvenir est encore bien vivace. Je ne pense pas avoir envie de m’y replonger tout de suite, même pour 40 pages de plus, et même si j’ai adoré !

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  4. Rébécca, je l’ai lu et relu avec passion. Je tenterai cette nouvelle traduction quand il sera en poche. L’attente ne sera que meilleure !

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    1. Je relis très très très rarement … et je crois que, là, j’aurais pu m’en dispenser, finalement. Mais pour ce qui te concerne, ce sera bien car, justement, tu vas pouvoir apprécier cette nouvelle traduction à sa juste valeur.

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  5. J’ai lu Rébecca une première fois il y a longtemps, puis récemment pour le blog mais en VO, donc je pense que c’était complet et sans problème de traduction. ^_^ Vraiment un grand roman!

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  6. J’ai voulu le relire pour le mois anglais mais effectivement je m’en souvenais tellement bien que j’ai abandonné et préféré découvrir un autre titre de l’auteur ( Mary anne)

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    1. Si je ne l’avais pas acheté, j’aurais peut-être fait comme toi (encore que j’étais curieuse de ne rien rater de ce que la présentation me promettait !).

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  7. Je veux également le relire avec cette nouvelle traduction et le texte complet. je pense, comme toi, que je ne serai pas surprise par ma lecture mais « Rebecca » reste mon roman préféré de Daphné du Maurier. Je le relirai donc avec grand plaisir.

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  8. J’avais tellement aimé ce livre que je le relirai avec plaisir. Et d’ailleurs je me demande si le moment n’est pas venu de faire découvrir la littérature anglaise (Du Maurier, Brontë, Austen) à ma nièce qui a presque 16 ans.

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  9. Ah …. Manderley …. J’ai relu « Rebecca » il y a pas un an ou deux, depuis, c’est tout Daphné Du Maurier qui me fait soupirer d’aise …. Mais si on peut se passer de la nouvelle traduction, cela permet d’en lire un autre …

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  10. J’ai une préférence pour l’ancienne traduction que j’aime relire. J’ai comparé quelques passages et je trouve la nouvelle traduction emphatique parfois, et cela me gène. Je crois que ce qui me plait c’est que les émotions sont intenses mais les phrases sont douces, coulantes. Il y a une progression dans la narration par exemple à l’arrivée de Rebecca devant la maison par le chemin qui ondule et qui serpente au milieu de la végétation qui me plaît moins dans la nouvelle version (j’ai mis un exemple sur Twitter). Je ne me prononce pas sur les 40 pages tronquées, là n’est pas mon problème. En comparant deux passages de même longueur, c’est le choix des mots qui me gène.

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