« A quand les bonnes nouvelles ? », Kate ATKINSON

A quand les bonnes nouvellesDe nos jours, à Edimbourg.

Le très sympathique Dr Joanna Hunter mène une existence heureuse, entre un époux aimant et un bébé adorable. C’est du moins ce dont est persuadée la jeune Reggie, la nounou du bébé. Car Reggie ignore le terrible drame qu’a connu le docteur alors qu’elle n’était qu’une enfant et les incidences qu’il va continuer à avoir, trente ans après, sur le cours de sa vie. Tout comme Joanna Hunter ne sait pas que Reggie, seize ans, vit seule depuis que sa mère, peu de temps auparavant, est morte.

Jackson Brodie, détective de son état, est en recherche de paternité. Mais sa vie va dérailler.

Louise Monroe, inspectrice de police que Jackson connaît bien, s’est mariée depuis peu mais se sent très mal à l’aise dans cette nouvelle peau. Elle s’acharne à retrouver le mari d’Alison Needler, dont la folie destructrice s’est soudain abattue sur sa famille. C’est aussi elle qui vient informer Joanna Hunter d’un événement capital.

Des individus qui tous cachent des drames passés et dissimulent leurs failles, dont les destins vont se croiser au fil de ce roman, sombre mais pourtant incroyablement tonique…

Il a fallu pas moins de quatre blogueuses pour me convaincre d’essayer à nouveau de lire un roman de Kate Atkinson, après une rencontre manquée en 1996 très précisément : j’avais acheté son premier roman, « Dans les coulisses du musée » et, je ne sais plus pourquoi, je n’avais pas accroché et j’avais rapidement interrompu ma lecture. Depuis j’observais, de loin, Kate Atkinson publier régulièrement, en me disant que ce qu’elle écrivait n’était pas pour moi…

Mais là, franchement, ces quatre billets me donnaient tous l’impression que ce roman (et, dans ce cas, les deux qui l’avaient précédé) avait des chances de me plaire !

Le début m’a surprise : après un prologue inquiétant, les personnages arrivent, sans que je puisse voir le lien entre eux .Pourtant il apparaîtra, lentement mais sûrement. Et, de toute façon, l’essentiel est que je ne m’ennuie à aucun moment, d’emblée emportée par la plume de l’auteur . C’est tonique, amer, désabusé mais aussi plein d’amour. Le malheur, la tragédie, sont partout, dans le passé proche ou lointain qui hante les personnages, dans le présent, car il rôde encore. Même celle qui pourrait être la plus satisfaite de sa vie, le Dr Joanna Hunter, ne peut se sentir sereine, contrairement à ce que pense Reggie. Des menaces pèsent, susceptibles de faire à nouveau basculer un quotidien fragile du côté du chaos et de la folie. Du coup, ce quotidien n’en prend que davantage de densité, parce qu’on le sent  voué à l’éphémère (en plus, avec le titre, on s’attend au pire !).

Alors on lit et on frémit, d’autant que les personnages nous sont tout de suite devenus familiers et ont su gagner notre sympathie, tant l’auteur les campe, pour la plupart, dans le détail de leurs pensées les plus intimes et dans leur vulnérabilité. Mention particulière pour Reggie, demoiselle dont la vivacité intellectuelle égale la pugnacité, la volonté d’aller de l’avant et de croire en l’avenir, envers et contre tout et qui fait preuve d’une ‘indéfectible et touchante loyauté à l’égard de Joanna Hunter.

« A quand les bonnes nouvelles » est terriblement prenant, attachant, humain et dans « terriblement », il y a terrible ! L’auteur tisse habilement les fils de ses intrigues tortueuses, qui se rejoignent d’une manière ou d’une autre, elle distille savamment l’inquiétude sur fond permanent d’humour et de salutaire autodérision.

J’ai trouvé ce roman, qui s’apparente à mon avis au roman noir, captivant et brillant : j’en redemande !

tartefraise-2017-03« A quand les bonnes nouvelles ? », Kate ATKINSON

éditions de Fallois (363 p)

(réédition d’un article paru sur mon premier blog le 16/12/2008)

4 commentaires sur “« A quand les bonnes nouvelles ? », Kate ATKINSON

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  1. Ah mais, tu n’as donc pas lu les premiers opus avec Brodie ! A moins que ça ne soit fait, vu que le billet date un peu.
    Kate Atkinson est mon écrivaine fétiche, je lui avais consacré un petit billet : oliviabillingtonofficial.wordpress.com/2011/06/23/kate-atkinson/
    Et j’ai lu – et aimé – celui dont tu parles ici.

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  2. Je l’ai découvert par hasard cet été, et j’ai été enchantée. D’ailleurs j’ai emprunté le titre pour le nom de mon nouveau blog. Car il me correspondait parfaitement. Il me reste plus qu’à écrire un article.

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