Présentation de l’éditeur :
En 1666, un vieil astronome prédit qu’une éclipse solaire totale va plonger l’Europe dans les ténèbres pendant quatre secondes. Non seulement il est le seul dans la communauté scientifique de son époque à oser une telle prédiction, mais en plus il est parfaitement aveugle – on lui a arraché les yeux dans des circonstances mystérieuses. Intrigué par cette rumeur, le jeune Leibniz, encore étudiant mais déjà chantre de la raison, décide d’aller passer les trois heures qui précèdent la prétendue éclipse en compagnie de cet étrange vieillard. Dans l’attente du phénomène, l’astronome dévoile peu à peu au futur philosophe les arcanes de son passé… et voilà le lecteur embarqué dans une histoire pleine de chausse-trapes et de circonvolutions, où, un peu à la manière du Manuscrit trouvé à Saragosse de Potocki, les récits s’enchâssent de façon diabolique, chaque digression relançant le suspense qui précède l’éclipse.
Avec ce premier roman où la rigueur de la narration n’a d’égale que la folie des faits rapportés, Adam Ehrlich Sachs s’amuse du langage philosophique en appliquant des raisonnements philosophiques à des situations toutes plus farfelues que les unes. L’auteur réussit ainsi la prouesse de réinventer un dix-septième siècle obsédé en apparence par la raison mais secrètement rongé par toutes sortes de dissensions tout en plongeant le lecteur dans un tourbillon d’extravagances. En digne héritier de Kafka, Nabokov et de Bernhard, Sachs prouve une fois de plus que la virtuosité du langage est une arme redoutable dès lors qu’elle s’empare du bruit et de la fureur des hommes.
J’ai repris cette présentation de l’éditeur car elle m’avait séduite au point que j’ai sollicité (et obtenu, donc) le roman dans le cadre d’une Masse Critique de Babelio. Malheureusement, il ne m’a pas fallu longtemps pour constater que ce livre n’était pas fait pour moi (j’appelle ça une « erreur de casting ») et, bien qu’il soit court, j’ai traîné à le lire.
Je me suis rapidement désintéressée de ce récit rétif aux dialogues et amoureux des longues phrases bien charpentées, où tout est prétexte aux réflexions et autres digressions philosophiques, sur la différence entre l’humain et le mécanique, la raison et la folie, sur les rapports entre le réel et l’illusion ou entre le réel et sa représentation par le truchement de l’art, si bien que l’histoire elle-même, ou plutôt les histoires, toutes piquantes qu’elles soient, avec ce rappel régulier et quelque peu poseur de leur enchâssement, s’y trouvent engluées. Pour ma part, si j’ai perçu, de loin, le brillant de cette longue démonstration imagée en mode de conte philosophique, elle m’a surtout perdue en route, faute d’avoir pris la peine d’en suivre les méandres, une erreur de casting, vous dis-je !
« Le ciel les yeux fermés », Adam EHRLICH SACHS
Titre original The Organs of Sense (2019)
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Claro
Editions Inculte (284 p)
Paru en août 2020
Ils ont été emballés par cette lecture :
chez « Un dernier livre avant la fin du monde », c’est « un petit bijou labyrinthique » et chez « ça sent le book… », il s’agit d’« une des très bonnes surprises de cette rentrée ».
C’est bien aussi d’avoir des avis contraires. J’ai failli me laisser prendre par l’éditeur car c’est exactement ce que j’aimerais lire !
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C’est aussi peut-être comme cela que tu le percevrais 😉 !
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Je te comprends d’autant plus que je suis moi-même actuellement dans une erreur de casting .. celui-ci ce sera sans moi.
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Quand ce n’est pas pour nous, il n’y a pas grand chose à faire !
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J’étais à deux doigts de le noter, l’éditeur vend bien l’ouvrage (il y va fort même, en évoquant Kafka, Noabokov… c’en est même un peu suspect !), mais je préfère te faire confiance !
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Avec moi, en tout cas, ça n’a pas matché !
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Même commentaire que les copines blogueuses : je passe !
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Tsss ! J’en vois qui sont ravies de n’avoir rien à noter, là ^^ ! (mais bon, si tu le croises en bibli, ça vaut quand même le coup de tenter : tu peux marcher à fond, aussi, comme les lecteurs dont j’ai évoqué les billets !)
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ah, les 4ème de couv….on pourrait écrire un essai sur elles!!! celles qui dévoilent tout, celles qui survendent, celles qui sont erronées… bref. je passe allègrement sur ce titre, qui pourtant aurait eu tout pour me plaire vu le thème.
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et qui pourrait quand même te plaire car ce n’est que mon avis et tout le monde, heureusement, ne le partage pas 🙂 !
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Une mauvaise pioche, alors.
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Exactement !
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Les contes philosophiques sont un exercice difficile. Ils sont rares ceux qui me plaisent tant au niveau des idées que du conte.
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