« The Rook : Au service surnaturel de sa majesté », Daniel O’MALLEY

Lorsqu’elle reprend conscience dans un parc de Londres, de nuit et sous la pluie, contusionnée et entourée d’hommes gisant inanimés, tous porteurs de gants en latex, elle ne sait absolument pas qui elle est. La lettre découverte dans sa poche est la première d’une longue série laissée par celle qui, avant elle, habita son corps : Myfanwy Thomas. Sa personnalité et ses souvenirs ont été effacés, mais ce désastre lui avait été annoncé et elle s’y était préparée en laissant à son futur moi toute une documentation la concernant.
C’est ainsi que la nouvelle Myfanwy se décide à endosser le rôle de celle qui fut la Tour Thomas au sein d’une organisation dont les membres portent les titres des différents pièces d’un jeu d’échecs, chargée d’intervenir pour éradiquer toutes les menaces liées aux manifestations de créatures surnaturelles. La Tour Thomas était dotée de certains pouvoirs, dont Myfanwy a hérité, et il en va de même pour ses homologues. Parmi eux, Myfawny doit découvrir celui ou celle qui a provoqué son amnésie et le pourquoi de cette sinistre manœuvre …

Deux fils narratifs se croisent dans le roman : celui de Myfanwy, en temps réel, et celui de la Tour Thomas, qui lui raconte au travers de ses lettres ce qu’elle a vécu dans le passé puis dans les semaines précédant son amnésie.
Myfanwy nous apparaît rapidement comme une personnalité bien différente de ce que fut la Tour Thomas mais il n’est pas difficile, compte tenu de ce qu’on apprend sur l’enfance de celle-ci (à neuf ans, âge auquel ses étonnantes capacités ont été détectées, elle a été arrachée à ses parents pour rejoindre un centre d’éducation spécialisé, le Domaine), de comprendre comment la « nouvelle » Tour Thomas peut développer un tempérament beaucoup plus affirmé : elle n’a aucun souvenir, donc aucun traumatisme originel à surmonter et rien n’entrave l’émergence de son tempérament. C’est à la fois angoissant pour le lecteur de la voir affronter une situation particulièrement délicate (se pointer à un boulot dont elle ne connaît rien, armée seulement des connaissances délivrées par les écrits laissés par son moi antérieur, mais ses compétences techniques s’avèrent demeurer, ouf) et réjouissant de voir que la timidité notoire de son personnage d’administratrice efficace a disparu avec ses souvenirs : Myfanwy ne s’en laisse plus compter ! On appréhende en même temps qu’elle l’étendue de ses intéressants pouvoirs et ceux de ses collègues et des autres membres de l’organisation ne sont pas piqués des vers non plus.

Bon, j’avoue que, à un moment, après mon engouement initial et une fois le cadre posé, j’ai saturé un peu pour ce qui concerne la ribambelle de créatures plus ou moins monstrueuses que Myfanwy doit affronter, souvent bien visqueuses et bien répugnantes et il n’aurait pas fallu que le roman soit plus long sous peine de me lasser (d’ailleurs je n’envisage pas de lire sa suite, j’ai eu ma dose). Mais j’ai beaucoup aimé la manière dont Myfanwy découvre son environnement (y compris les gens qu’elle est amenée à côtoyer) et aussi le passé de la Tour Thomas. Le mystère entourant son amnésie n’est pas facile à percer et il faudra passer par moult péripéties et rebondissements pour le résoudre.
Un roman divertissant, dont la sympathique et intelligente héroïne ne manque ni de cran ni d’humour !

« The Rook : Au service surnaturel de sa majesté », Daniel O’MALLEY
Titre original The Rook (2012)
Traduit de l’anglais (Australie) par Charles Bonnot
Editions Super 8 (655 p)
Paru en 2014

Lune et Belette ont aimé aussi.

auteur australien

 

11 commentaires sur “« The Rook : Au service surnaturel de sa majesté », Daniel O’MALLEY

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  1. On m’avait conseillé cette série, mais j’étais peu enthousiaste à l’idée de me plonger dans une saga qui ne contenait que deux tomes (ce qui s’avère toujours le cas). Je note bien que tu as aimé mais que la ribambelle de créatures t’a lassée et que tu ne souhaites pas découvrir la suite. Je garde dans ma liste d’envies, peut-être aurai-je davantage envie de découvrir ce roman « un jour ». Cela fait toujours un pavé qui quitte ta PAL 😉

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    1. En réalité, je ne l’ai pas sorti de ma PAL mais acheté (en numérique) et lu dans la foulée 😀 ! Je cherchais une lecture distrayante, c’est l’effet du confinement sur moi 🙄.

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  2. Lu il y a quelques semaines, j’ai aussi trouvé ça bien sympathique – même si oui, l’auteur aurait sûrement pu couper une ou deux péripéties sans que cela fasse de mal à l’ensemble, bien au contraire. Je ne pense pas lire le suivant non plus, pas dans un futur proche en tout cas, mais celui-ci se suffit heureusement très bien à lui-même. ^^

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    1. Je n’ai pas vu de billet sur ton blog (mais je n’en aurais pas forcément fait un non plus, si je n’avais pas voulu l’enregistrer au titre de mon challenge Pavévasion). Pour le moment, la suite ne me tente pas … mais comme je garderai quand même un bon souvenir de cette lecture, on ne sait jamais, je reviendrai peut-être un jour vers son héroïne.

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      1. J’ai un léger – bon, un peu plus que léger – décalage temporel entre mes lectures et mes billets, mais ça arrivera un de ces jours. ^^
        Exactement le même raisonnement pour moi. ^^

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  3. mouais. c’est vrai que le pitch de départ est pas mal… mais tu ne semble qu’à moitié convaincue, si j’en crois la tarte… alors vu le pavé, je pense passer mon tour.

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