« Le vagabond des étoiles », RIFF REB’S (d’après le roman de Jack London)

Darrell Standing, condamné à mort emprisonné au pénitencier de Folsom, rédige ses mémoires. S’il ne remet pas sa peine en cause, lui qui assassina un homme alors qu’il était en proie à une de ces colères rouges qui ponctuèrent sa (ses) vie(s), il dénonce avec force le traitement brutal dont il fut l’objet en prison, lorsqu’il fut accusé à tort d’avoir participé à une mutinerie et caché un stock de dynamite. Dès lors, ses geôliers n’eurent de cesse de le faire avouer, recourant dans ce but à un instrument de torture particulièrement barbare : ficeler son corps pendant des jours dans une camisole de force, serrée au point qu’il peut à peine respirer.
Mais ce que ses bourreaux ignoraient, c’est que Darrell Standing, sur les conseils d’un autre détenu, parviendrait d’une certaine manière à leur échapper : quittant son corps souffrant, il devint en effet le Vagabond des étoiles, parcourant à travers le temps et l’espace les autres vies qui furent siennes …

« Le Vagabond des étoiles » fait partie des romans de Jack London lus dans ma jeunesse et je l’avais adoré pour son aspect fantastique original (je rêvais d’arriver à m’ « évader » comme le héros … bon, sans recourir à la camisole !) et les nombreuses aventures dans lesquelles ses pages m’avaient plongée. Je ne l’avais pas relu depuis et cet album était l’occasion d’y revenir.

L’ambiance graphique restitue parfaitement celle du livre. On a droit à un pénitencier glauque à souhait, où les détenus autant que les matons ont la trogne de l’emploi. L’ « évasion » de Darrell est figurée au travers d’images s’inspirant du texte de London et propres à emporter le lecteur loin des rivages d’une réalité sordide. Il y a d’ailleurs, au fil de l’album, de très belles trouvailles qui donnent lieu à des cases ou des planches remarquables. Quant aux récits enchâssés dans celui du héros paralysé dans sa prison, projections dans l’histoire de personnages appartenant à des peuples plus ou moins éloignés chronologiquement et géographiquement, ils usent d’une gamme chromatique différente et le soin apporté aux détails leur confère beaucoup d’authenticité.

Avec « Le Vagabond des étoiles », Jack London s’attaquait résolument aux dérives inadmissibles du système carcéral alors en vigueur : une fois emprisonné, le condamné se retrouvait en effet livré au bon vouloir du directeur de la prison, capable de lui infliger les pires traitements. Le roman était aussi, pour lui, l’occasion d’utiliser un matériau littéraire à sa disposition (histoires écrites mais non publiées), pour emmener son héros et par là-même son lecteur sur des chemins de traverse, en témoignant de la puissance de l’esprit, capable de s’affranchir de la matière.

Riff Reb’s nous propose ici une adaptation superbe (et fidèle, je m’en rends compte puisque je suis en train de relire le livre), qui comptera deux parties, de ce roman un peu méconnu dans l’œuvre du grand écrivain : de quoi remettre avec bonheur ce titre en lumière !

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« Le Vagabond des étoiles », RIFF REB’S (librement adapté du roman de Jack London)
Editions Soleil – collection Noctambule (106 p)
Paru en octobre 2019

Rendez-vous aujourd’hui chez Stephie !

 

 

 

14 commentaires sur “« Le vagabond des étoiles », RIFF REB’S (d’après le roman de Jack London)

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  1. Tu me donnes très envie de découvrir cette histoire, mais d’abord le roman qui m’attend sagement dans ma bibliothèque. Le prisonnier qui s’évade par l’esprit, ça rappelle un peu l’obsession du joueur d’échecs de Zweig.

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