Kyohei Esaki, jeune garçon de dix ans, est envoyé par ses parents à Hari-Plage, où il doit passer une semaine chez son oncle et sa tante. Dans le train, il rencontre le professeur de physique Yukawa, qui décide finalement de séjourner dans l’auberge de son oncle. Yukawa fait partie des personnes qui doivent se réunir autour du projet d’exploitation minière des fonds marins au large de la station balnéaire, qui se heurte aux opposants locaux, refusant de risquer d’endommager leur patrimoine naturel. Parmi eux, Narumi, la fille des aubergistes.
Le soir de l’arrivée de Yukawa, l’autre client de l’auberge disparaît. Le corps est retrouvé et on croit tout d’abord à un accident, mais l’homme en question est un ancien policier et un de ses amis de Tokyo n’entend pas s’arrêter à cette explication. Il lance deux enquêteurs sur l’affaire, en concurrence avec la police locale. Ceux-ci font, à nouveau, appel à Yukawa …
J’étais curieuse de lire un roman policier japonais et son titre m’intriguait (bon, il n’y a aucune équation à résoudre au sens propre du terme, je me demande ce que dit le titre original, mais il y a effectivement un aspect scientifique dans certaines explications et pas d’inquiétude à avoir, c’est à la portée d’un enfant). Je me figurais que ça risquait d’être très lent (qui a dit que j’avais un a priori parce que c’était japonais ?) et au début, quand l’auteur nous détaille le menu de Kyohei, j’ai pensé que ça allait être le cas. Et puis non ! Ce n’est pas trépidant, mais il se passe des choses. On a d’un côté l’enquête au sens classique menée par les deux policiers tokyoïtes. De l’autre, le fameux Yukawa qui donne un coup de main à Kyohei pour les devoirs qu’il a à faire, expérimentations (à la mode mac Gyver) à l’appui. Yukawa demeurera un outil au service de l’enquête et on ne saura rien de lui, tout au plus percevra-t-on, au travers de sa manière d’agir, l’humanité du personnage. D’autres protagonistes, en revanche, liés au disparu, seront vus d’un peu plus près, mais là aussi ce sont leurs actions qui permettent de les approcher. A noter que, compte tenu du peu d’éléments fournis sur les enquêteurs et Yukawa, qui sont présentés sans aucun arrière-plan les concernant (famille, vie personnelle etc.), on peut sans problème se lancer dans cette lecture sans avoir lu les précédents romans au sein duquel les deux policiers ont déjà eu recours (peut-être aussi à distance, comme c’est le cas ici, et en toute discrétion) au physicien.
J’ai apprécié cette immersion dans une petite station côtière japonaise un peu délaissée au bord d’une mer encore préservée, les gestes quotidiens à l’auberge, le tout sur fond d’investigations policières qui font ressurgir une histoire du passé, avec des conséquences et un dénouement que je n’avais pas vu venir.
Pas mal du tout !
« L’équation de plein été », Keigo HIGASHINO
Titre original Manatsu no Hoteishiki (2011)
Traduit du japonais par Sophie Refle
Editions Actes Sud – collection actes noirs (365 p)
Paru en mai 2014
J’ai bien aimé les deux ou trois romans de Keigo Higashino que j’ai lus. c’est particulier, mais justement ça change des polars auxquels on est habitué.
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Oui, je ne dis pas que je n’y goûterai pas à nouveau !
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Donc c’est noté ; un petit peu de japonaiseries me changera des nordiques.
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Pas faux 😉 !
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J’avais beaucoup aimé « La maison où je suis mort autrefois » de cet auteur… Je récidiverai peut-être avec celui-là.
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Moins étrange, sans doute (enfin, je dis ça sans avoir lu le titre dont tu parles, mais d’après les échos que j’ai aperçus), on est dans un polar au sens classique du terme. Mais c’est dépaysant, cette incursion japonaise.
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C’est vrai, pourquoi pas un polar japonais ? Dans tous les cas, je le note.
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ça nous change !
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Même commentaire que Gwenaëlle !
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