« So Much Pretty », Cara HOFFMAN

somuchprettyCe roman policier, je l’ai acheté sur la seule foi de la recommandation d’une libraire de La Machine à Lire de Bordeaux, parce que le petit mot qu’elle avait déposé sur le livre (vous savez, ceux qu’on apprécie tant quand on joue les limiers à la recherche du bouquin qui pourrait nous plaire, là, maintenant) (OK, je suis quand même allée la trouver en plus, pour vérifier qu’il n’y aurait rien de gore, pas mon truc) précisait qu’il plairait à ceux qui étaient sensibles à la notion d’engagement. Ajoutez à cela le bandeau de couverture citant Les Inrocks : « Une révélation », et hop, j’étais ferrée !

La 4ème de couverture m’avait donné une vague idée de l’histoire mais je ne la reprends pas ici car je constate a posteriori qu’elle ne rend pas bien compte de ce dont il retourne. J’ai essayé de la remplacer par un texte de mon crû, mais ça ne marche pas non plus, l’effet n’est pas le même que ce qu’on ressent en commençant à lire.
Un court prologue, tout d’abord, où il est question d’une jeune femme recherchée, dont le signalement est particulièrement confus.
Puis Claire prend la parole pour parler d’Alice, sa fille, dont tout le monde connaît maintenant le nom. Elle évoque l’époque où la famille avait quitté New York pour emménager à Headen, « à cause de Gene et de ses rêves de campagne, d’air pur et de liberté. Mais aussi à cause d’[elle]. A cause de la circulation, du bruit, des odeurs d’égout et des soixante-dix heures par semaine qu’[elle] passait au Centre de santé réservé aux personnes sans couverture sociale […] ». Elle a laissé son existence de médecin et leurs rêves de révolte sociale pour s’occuper d’Alice, alors âgée de deux ans, qui a grandi dans un environnement paisible.
Arrive ensuite Flynn, la journaliste, celle dont les investigations ont tout déclenché. Car lorsque le corps de Wendy, la jeune serveuse disparue depuis plusieurs mois, est découvert, Flynn ne supporte plus de voir l’enquête locale bâclée.
C’est ensuite au tour de Gene, le père d’Alice, de raconter, et on remonte en 1997, douze ans auparavant. Alice avait 4 ans et il l’initiait au trapèze dans la grange attenante.
J’arrête ici cet aperçu, qui vous aura permis de saisir la construction du roman, alternance dynamique de courts chapitres et de points de vue, mêlant présent et retours en arrière. Au fur et à mesure le tableau d’ensemble se dessine et le mystère entourant ce qui est arrivé à Wendy et ce qu’a fait Alice se dévoile.

Pas de roman policier au sens classique du terme, avec un enquêteur interrogeant les uns et les autres, mais il y a eu un meurtre et la tension narrative relative à ce qui y est lié est présente tout au long de la narration. Pourtant ce n’est pas là que réside, pour moi, le principal intérêt de ce récit, même si j’ai apprécié cette atmosphère et ce suspense. On y plonge au cœur des aspirations des personnages, que ce soit Claire et Gene mais aussi Flynn, avec ce conflit permanent entre ce qu’on désire au fond de nous et ce qu’on arrive (ou croit arriver) à réaliser, à son échelle individuelle. On découvre l’environnement d’une petite ville américaine contemporaine mieux que dans n’importe quel documentaire. La vie est là, passionnante (et parfois terriblement sombre). Exactement comme dans ce livre, passionnant !

J'ai beaucoup aimé !« So Much Pretty », Cara HOFFMAN
Titre original So Much Pretty (2011)
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Emmanuelle et Philippe Aronson (Stock – 2012)
Editions 10/18 (378 p)

24 commentaires sur “« So Much Pretty », Cara HOFFMAN

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    1. A une époque, je lisais essentiellement des polars, et puis il y a eu une escalade dans le gore-trash qui m’a rendue méfiante au point de finir par délaisser le genre.

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    1. Oui, ça permet de s’assurer que certains aspects qui pourraient nous déplaire n’ont pas été passés sous silence (parce qu’on n’est pas tous sensibles aux mêmes choses).

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    1. Je le fais rarement, car j’ai déjà des pistes via les blogs, mais ça peut m’arriver quand je n’ai pas entendu parler du bouquin. Après, je fais attention car c’est facile de zapper une partie du billet sur le blog, quand on ne veut pas (comme c’est mon cas) en savoir trop sur le livre, mais on ne peut pas couper la parole à quelqu’un qui commence à en dire trop (mais normalement, les libraires ne le font pas).

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