A Three Pines, petit village des Cantons de l’est du Québec, le meurtre n’est pas quelque chose de nouveau !
Il n’empêche que la découverte du corps d’un inconnu dans le bistrot d’Olivier jette un froid parmi les habitants. Qui est cet homme ? Pourquoi a-t-il été assassiné et a-t-il atterri chez Olivier ? Celui-ci est-il ou non impliqué dans le crime ?
Autant de questions que va devoir résoudre l’inspecteur-chef Armand Gamache, chef de la Sûreté du Québec, accompagné de sa fidèle équipe.
C’est avec le quatrième récit d’une de leurs enquêtes que je découvre l’inspecteur Gamache et ses acolytes, à nouveau chargés d’élucider une affaire ayant pour théâtre le village québécois de Three Pines, mais cela ne m’a pas dérangée du tout car l’histoire est indépendante des précédentes.
« Révélation brutale » est un polar de facture classique (Gamache a la cinquantaine et une petite moustache à la Hercule Poirot), au cours duquel des enquêteurs tâchent de trouver un coupable en fourrant bien évidemment leur nez dans les vies d’un peu tout le monde, à commencer par celle d’Olivier. Si le lecteur s’intéresse à la résolution de l’affaire (au point de s’avérer éventuellement un peu déçu, cela a été mon cas, par le dénouement … qui surprend parce qu’il n’y a pas la surprise attendue ! mais on est sans doute plus proche du vraisemblable, j’en conviens et n’en dirai pas plus), il éprouve aussi un grand plaisir à déambuler dans Three Pines et à s’inviter chez certains de ses habitants.
Il faut dire que les descriptions du village, à l’orée de l’automne, niché dans son écrin de verdure, nous donneraient envie d’acheter direct un billet d’avion en direction des terres québécoises, afin de goûter cette atmosphère de quiétude (OK, si on oublie le meurtre !) dans un paysage bucolique et hors du temps. Pourtant, la modernité est bien là, on l’appréciera au travers d’une ancienne demeure glauque relookée en auberge de luxe (avec spa) et aussi d’une magnifique maison toute en baies vitrées.
Mais nous ne sommes pas, je vous rassure, dans une émission (à la mode) consacrée aux maisons, et celles-ci ne représentent rien sans leurs habitants. Parmi eux, Olivier est celui qui retiendra le plus notre attention, lui qui jouit de l’indéfectible soutien de son partenaire, Gabri. Tous deux font partie des piliers d’une bourgade qui s’accommode sans difficulté d’une poétesse un peu folle, accompagnée de son canard qui la suit partout. En escortant l’inspecteur Gamache, le lecteur approchera toute une galerie de personnages, parmi lesquels un couple de deux autres artistes, une famille d’origine tchèque, pour ne citer qu’eux, liés ou non au crime mais dont les parcours (voire les difficultés de différents ordres), sont dignes d’intérêt.
Certaines petites choses ou notations, à mon sens un peu gentilles-naïves (la manière de détailler les vêtements des uns et des autres, de présenter l’inspecteur-chef avec son « doux parfum d’eau-de-rose et de bois de santal », son allure bonhomme trompeuse car, on nous le répète, c’est le policier-le-meilleur-et-le-plus-réputé-du-Québec …) m’ont parfois, en début de lecture, fait sourire. Déjà, je ne pouvais pas lire le nom de « Gamache » sans penser à « ganache », au sens figuré peu flatteur, mais l’auteur est anglophone et je me doute qu’elle n’a pas ce genre d’associations d’idées. Surtout, notre héros n’est pas doté d’une personnalité remarquable et je l’ai trouvé un peu trop sérieux et lisse (ce qui ne l’empêche pas de traverser le continent pour aller visiter les îles de la Reine-Charlotte en se fiant à sa seule intuition, voyage qui offre au lecteur une excursion culturellement très riche), mais après tout ça change des flics torturés/douteux/ alcooliques (rayer la ou les mentions inutiles), pour une fois on a quelqu’un de normal (et ses coéquipiers sont du même acabit). Et puis, il y a assez de particularités chez les personnages apparaissant tout au long du roman pour satisfaire notre besoin d’originalité !
Bref, mes vagues inquiétudes initiales quant à la suite se sont vite dissipées et je n’ai pas manqué d’apprécier, à l’occasion, les touches d’humour de l’auteur :
« – Je me demande ce que Gamache peut bien penser de nous, dit Myrna. Chaque fois qu’il vient ici, il y a un corps.
– Chaque village québécois a une vocation, répondit Clara. Certains fabriquent du fromage, d’autres du vin, d’autres encore de la poterie. A Three Pines, nous produisons des cadavres. »
« Révélation brutale » a donc été un agréable moment de lecture, qui m’a fait voyager au Québec et aussi au pays des œuvres d’art, dont il est beaucoup question dans ce roman policier.
« Révélation brutale », Louise PENNY
Titre original The Brutal Telling (2009)
Traduit de l’anglais (Canada) par Claire et Louise Chabalier
Editions Actes Sud (481 p)
Paru en avril 2014
J’avais lu le deuxième et je me suis rendue compte que l’humour n’était pas le mien.
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C’est vrai qu’en matière d’humour, nous ne réagissons pas tous de la même manière, je l’ai déjà constaté à l’occasion d’autres lectures.
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Je n’ai jamais lu Louise Penny… maman adore par contre! Mais je les ai tous… du coup, bon… yapluka!
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Ce que tu dis me rappelle ma maman, qui avait tous les Higgins Clark : je les lisais au fur à mesure, lorsque je venais la voir !
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J’ai le projet de lire l’auteur depuis un bon moment, mais je crois que je les prendrai dans l’ordre, ils sont à la bibliothèque.
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Je ne la connaissais même pas de nom !
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Je n’ai jamais lu cette auteure… ( une de plus!)
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Je me rends compte, comme je le disais à Aifelle , qu’il y en a que je ne connais même pas de nom. Mais ils sont tellement nombreux !
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J’avais lu son premier et je n’avais pas accroché. Trop classique, trop lent et des dialogues et un humour qui ne m’avait pas touchée. Je ne dis pas non plus que c’est mauvais, juste pas pour moi. Du coup, pas très envie de continuer avec cette auteure.
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Dans ces cas-là, je fais comme toi : il y en a d’autres à découvrir, pas de problème !
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Coucou ! ^^ J’ai bien trop à lire !
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Ah bon 🙂 ?!
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Si, si, je te jure… 😀
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J’ai essayé de lire le tout premier je crois et je n’ai pas accroché du tout….
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C’est un genre particulier et on accroche ou pas. Pour moi, c’est bien passé, mais sans me donner envie non plus de me précipiter sur les autres.
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Je n’ai jamais lu cette auteir mais ce que tu en dis ne me tente pas trop… Il est de plus en plus rare qu’un polar me bluffe (j’en ai trop lu peut-être 🙂 ), et en général , la densité des personnages est un bon critère pour réussir 🙂
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Celui-ci ne te blufferait pas, trop classique pour toi, c’est sûr.
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J’ai le premier tome et j’ai le sentiment que je vais aimer le dépaysement.
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Je pense aussi. Tu nous diras quoi 😉 !
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Je note l’auteur, pour découvrir cette série et ces personnages !
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Si tu as envie de faire un petit tour au Québec, ça vaut le coup d’essayer !
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J’aime assez ses policiers, qui ont un charme particulier.
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C’est tout à fait ça !
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Tiens, marrant, je viens aussi de découvrir cette auteur (grâce à Karine, quelle surprise !), mais avec un autre titre (dont je ne me souviens pas là tout de suite, il est sur ma liseuse et je ne l’ai pas encore chroniqué !). J’ai l’impression que celui que j’ai lu ressemble un peu au tien, on y retrouve les mêmes personnages et la même ambiance…
PS : je suis arrivée sur ce billet par l’oeuf que Cuné a mis sur FB ! Tu savais que tu étais référencée sur le site Feedbooks ?
http://fr.feedbooks.com/item/745711/r%C3%A9v%C3%A9lation-brutale
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Ah ben non, je ne savais pas !
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Oh la la ! Mais heureusement que je suis passée par là, sinon je n’aurais pas appris l’existence de cette nouvelle publication. J’ai beaucoup aimé les trois précédents romans, alors, je vais me jeter sur celui-là. Merci !
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Moi, j’ai lu le premier et j’ai adoré!!! Les personnages sont tellement humains! Personne n’est parfait et il n’y a pas de super-héros.
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