« Le chant du coucou », Frances HARDINGE

Ellchester (Angleterre), 1923
Triss Crescent, 11 ans, fille aînée du fameux architecte Piers Crescent, a manqué se noyer dans le Sinistre. Mais depuis, elle n’est plus la même. Elle doit faire des efforts pour se remémorer des choses simples de son environnement. Elle est en permanence en proie à une faim dévorante et sa jeune sœur, Pen, lui manifeste une hostilité farouche.
Que s’est-il donc passé sur les rives du Sinistre, où deux hommes rôdaient paraît-il au bord de l’eau ? Et pourquoi, au fil des incidents qui se multiplient, Triss a-t-elle l’impression de devenir folle ?

J’ai toujours un œil sur les nouvelles parutions de l’Atalante et je me suis réjouie en voyant qu’ils publiaient un roman de Frances Hardinge, auteur que j’avais découverte avec « L’île aux mensonges ». J’en avais entre autres apprécié la qualité d’écriture, qu’on retrouve ici.

Je n’ai guère envie de trop vous en dire sur « Le chant du coucou », qui intrigue et inquiète son lecteur en lui dépeignant une Triss au comportement étrange et dérangeant et dévoile progressivement les richesses d’un imaginaire d’exception. Le roman se situe clairement dans le domaine du fantastique mais en s’appuyant sur une psychologie des personnages fouillée qui lui donne un écho allant au-delà du seul plaisir de lecture. Au travers des aventures de Triss, on découvre en effet ses parents, Piers et Celeste Crescent : leur manière d’éduquer leurs deux filles, bien à l’abri du monde extérieur dans leur demeure bourgeoise, trouve certes sa justification dans le contexte de l’époque et le fait qu’ils aient perdu leur fils aîné, Sebastian, à la guerre, mais tisse autour de Triss et Pen un cocon affectif étouffant.
Récit sombre et surprenant, mais aussi féministe, où l’intervention de Violet Parish, jeune femme refusant d’adhérer aux normes, fait écho aux rébellions de nos deux principales protagonistes, « Le chant du coucou » est une œuvre hors du commun, à ne surtout pas réserver au seul public jeunesse.

« Le chant du coucou », Frances HARDINGE
titre original Cuckoo Song (2014)
traduit de l’anglais par Patrick Couton
éditions L’Atalante (425 p)
paru en avril 2018

4 commentaires sur “« Le chant du coucou », Frances HARDINGE

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  1. Je ne savais pas trop si je devais l’ajouter ou non à ma LAL, ne trouvant pas de critiques, mais vu ta chronique, je l’ajoute de suite sans hésiter ! 🙂 Il a l’air très chouette !

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