« Aucun homme ni dieu », William GIRALDI

aucun homme ni dieuA Keelut, trois enfants successivement ont été victimes des loups affamés. Medora Slone, la mère du troisième, envoie à Russel Core, un écrivain qui qui a écrit au sujet des loups, une lettre où elle lui demande son aide :
« Elle avait besoin qu’il lui rapporte les os de son fils et peut-être aussi qu’il abatte le loup qui l’avait pris. Personne dans le village ne partirait chasser les loups. »
Core rencontre la jeune femme puis se met à la recherche des loups, dans les solitudes enneigées de l’Alaska.
Pendant ce temps, Vernon Slone, le père de l’enfant, encore ignorant du drame, combat au loin comme soldat dans des étendues désertiques non moins sauvages que celles, glacées, qu’il a quittées.

Si j’ai apprécié que les débuts du roman m’emmènent sur des chemins inattendus, la suite m’a bien moins convaincue. L’enchaînement (pour ne pas dire l’accumulation) des événements dramatiques m’a paru particulièrement lourd (une fois qu’on a compris comment fonctionne un des personnages, on compte les points) et j’ai failli, lassée, abandonner cette route jonchée de cadavres. Je suis allée jusqu’au bout malgré tout, parce que je n’avais lu que des bonnes (ou très bonnes) critiques au sujet de l’ouvrage et que je voulais en avoir le cœur net. Alors, oui, le dénouement m’a surprise, ce n’était pas ce vers quoi j’étais certaine qu’on se dirigeait (tant mieux) et il achève d’éclairer, au moins partiellement, un pan de l’histoire. Mais ce récit noir à l’excès m’a laissée aussi froide que le paysage dans lequel il se déroule. Tout au plus y ai-je trouvé un intérêt géographique (le décor est planté efficacement et l’immersion dans un climat polaire garantie) et sociologique : il nous donne un aperçu des vies de ceux qui parviennent à y subsister, aux marges de la civilisation et de leurs semblables, qui les y ont oubliés.

J'ai aimé un peu« Aucun homme ni dieu », William GIRALDI
Titre original Hold the Dark (2014)
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Mathilde Bach
Editions Autrement – collection Littératures (309 p)
Paru en janvier 2015

Les avis (tous positifs) de : Aifelle, Clara, Véronique, Jostein, Kathel

22 commentaires sur “« Aucun homme ni dieu », William GIRALDI

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    1. Moi aussi, je n’étais pas sûre qu’il me conviendrait, raison pour laquelle je ne m’étais pas décidée à l’acheter. Mais j’ai sauté dessus quand je l’ai trouvé en bibliothèque.
      Allez, la curiosité ne te pousse pas à l’extraire de ta PAL ?!

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  1. Bouhhh ! Je pleure, mais je comprends aussi qu’on puisse être agacé par l’accumulation de violence. C’est un roman de fin du monde, un peu.

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    1. Oui, c’est bien de l’agacement que j’ai ressenti, face à une mécanique dont les rouages ne me surprenaient plus et qui me paraissait outrancière.

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    1. Je n’ai pas été tenue en haleine, au contraire, je me suis ennuyée : pour moi, l’auteur forçait tellement la note que je n’y croyais plus.

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  2. Bon, finalement, ton ressenti est « moins pire » que je ne le craignais…
    Cette accumulation de violence et de noirceur que tu reproches à la narration me rappelle les avis négatifs qui se sont fait entendre à la sortir de Sukkwann Island. Et comme cela ne m’avait pas dérangé pour Vann, je vais quand même me laisser tenter par Giraldi, d’autant que le billet de Papillon publié aussi ce matin a fini de me convaincre.

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  3. Ton ressenti me rappelle celui que j’ai eu vis-à-vis de Sukkwan Island. Par contre pour Aucun homme, ni dieu, si j’ai eu l’impression parfois que l’auteur était sur le fil, flirtait avec les limites, je suis restée emportée jusqu’au bout. Sans doute grâce à l’écriture poétique, superbe, j’avais plus l’impression d’un conte moderne et noir, très noir, plus que d’une histoire réaliste. D’où mon adhésion, totale.

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    1. Eh bien tu vois, j’avais été happée par « Sukkwan Island » et je l’avais lu quasiment d’une traite, même si je le trouvais particulièrement oppressant. Là, je me suis désintéressée de l’affaire, je trouvais ça too much. Du coup, je n’ai même pas été sensible à l’écriture.

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  4. Je rebondis sur le commentaire de Kathel, on est plus dans les mythes et le conte que dans une histoire réelle. L’accumulation de violence est lourde c’est vrai, mais tellement bien compensée par l’écriture et l’atmosphère créée par l’auteur.

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    1. Tsss ! C’est trop facile, les filles : on dit qu’il s’agit d’un « conte », comme ça, hop, on évacue la question de la vraisemblance du récit ! Bien joué 🙂 !

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  5. Le premier avis négatif que je lis ! Je comprends que cette violence peut déranger. J’ai beaucoup aimé ce roman qui fait partie de mes plus belles lectures.

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    1. Cette violence m’a dérangée dans son aspect systématique et donc prévisible : du coup, l’histoire perdait une grande partie de son intérêt.

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    1. … ou pas : cela ne m’a pas vraiment mise mal à l’aise, mais plutôt tenue à distance.
      Compte tenu du déluge d’avis positifs, le mieux serait quand même de tester, si tu peux l’emprunter en bibli (comme j’ai pu le faire).

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