« Un refrain sur les murs », Murielle MAGELLAN

Août 1987. Isabelle met ses deux jeunes enfants, Romane et Adrien, dans le train. Ils vont rejoindre leur père et sa nouvelle compagne tandis qu’elle se rendra près de sa mère. Mais voilà que celle-ci lui fait faux bond et Isabelle se retrouve seule, à devoir affronter toute l’étendue d’un long mois d’été alors que déjà, pour elle, affronter la vie n’est pas facile, elle ne l’accomplit que du bout du corps, en retrait en permanence, même lorsqu’elle exerce son métier de professeur de physique.
C’est là que son chemin croise, à deux reprises, celui d’un musicien des rues. Il la remarque, l’aborde et lui propose, en échange d’un hébergement, d’accomplir quelques travaux chez elle. S’étonnant elle-même, Isabelle accepte et lui demande de repeindre la chambre de Romane.
Commence ainsi une étrange cohabitation avec So What (le pseudonyme de l’inconnu) : il travaille le matin, fait de la musique l’après-midi puis rejoint Isabelle pour passer la soirée avec elle. Et progressivement, au fil de ces surprenantes soirées avec ce jeune homme enthousiaste et imaginatif, Isabelle voit sa vie un peu bousculée…

On suit le chemin d’Isabelle en temps réel, tantôt en l’observant, tantôt en partageant ce qu’elle ressent. Mais, en filigrane, on découvre aussi sa fille Romane, bien des années après, en 2010, et on se demande à la lumière de ce qu’elle met en avant si ce mois d’août 1987 aura ou non été décisif pour sa mère.
Croisant habilement ces deux fils, « Un refrain sur les murs » conte l’histoire du quotidien soudain revisité d’une jeune femme qui, dès l’enfance, a appris à se faire oublier, au point d’oublier ce que les autres pouvaient attendre d’elle. Personnage emblématique et un peu mystérieux, So What débarque chez Isabelle avec sa spontanéité et sa fantaisie, comme s’il s’était donné pour mission de réveiller ce qui dort en elle. Le choc des deux personnalités permet à l’auteur de dessiner avec élégance et subtilité le portrait d’Isabelle, auquel répond, au présent et en contraste, celui de sa fille Romane, qui prend la vie de plein fouet et s’interroge, rétrospectivement, sur cette mère qu’elle croyait connaître.
 « Un refrain sur les murs » est un roman tout en vivacité et légèreté, mais quoi de plus efficace pour parler de choses graves, comme l’aptitude à vivre ? Sa petite musique vous met souvent le sourire aux lèvres, vous prend au cœur parfois et elle ne vous lâche pas, du début à la fin… une fin en pied-de-nez malin, why not !

« Un refrain sur les murs », Murielle MAGELLAN
Editions Julliard (248 p)
Paru en mars 2011

Elles l’ont lu et elles ont aimé : Leiloona, Uncoindeblog, Mango, Clara … Pour Chiffonnette , ce fut une « rencontre en demi-teinte« .

11 commentaires sur “« Un refrain sur les murs », Murielle MAGELLAN

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