« Télépathes – 1 », J. Michael STRACZYNSKI, Steve EPTING, Brian REBER

Une gigantesque perturbation électromagnétique, provoquée par une éruption solaire hors du commun, plonge la population mondiale dans l’inconscience durant 30 minutes, provoquant d’innombrables accidents.
Et pour couronner le tout : au réveil, un dixième de la population se retrouve télépathe !

Ça vous fait rêver ? Peut-être … si vous faites partie des télépathes (et encore, j’en reparlerai plus loin, faut voir comment on vous « gérera ») ! Parce que, sinon, l’idée que quelqu’un (et, ici, ces quelqu’uns sont nombreux) puisse entrer dans votre tête et y découvrir tout ce que vous y abritez tranquillement à l’abri des regards indiscrets ça craint ! D’autant plus qu’ici, il ne s’agit pas seulement d’entendre les pensées qui vous traversent l’esprit : les télépathes réussissent à lire en vous comme en un livre ouvert et peuvent donc récupérer toutes les données en votre possession, de quelque ordre qu’elles soient, des personnelles aux bancaires, pour ne citer qu’elles.

Évidemment, comme on est dans un comics, le scénariste, J. Michael Straczynski (créateur, entre autres, de la série Babylon 5) fonce direct dans le cœur du sujet, en prenant pour héros frappés du pouvoir télépathique, d’une part un flic, le sergent Jack Kelly, d’autre part un prisonnier noir, Miles, chef de gang brutal mais d’une redoutable intelligence, qui ne va pas tarder à s’évader. Et parce que, tel quel, ce serait encore trop simple, il pousse le curseur un peu plus loin et dote certains télépathes de pouvoirs supplémentaires, dont celui, très pratique, de contrôler et manipuler des gens à distance, comme des marionnettes. Ajoutez à cela une voix mystérieuse qui semble vouloir attirer à elle les télépathes et vous avez de quoi permettre à tout ce petit monde de se déchaîner dans la belle ville de Boston.

C’est donc parti pour 150 pages d’action à tout va et on ne les voit pas défiler. Flics versus gangsters avec, en toile de fond, les interrogations du pouvoir en place, dans tous les pays, concernant la manière d’appréhender (comprendre : recenser pour tâcher de maîtriser !) ce phénomène télépathique super dangereux. Cet aspect m’intéressait mais, pour le moment, il n’est pas très développé. Il en va de même pour la personnalité des deux principaux protagonistes, entourés de leur petit groupe, au sujet desquels on ne sait pas grand-chose à part que chacun, compte tenu de son histoire personnelle, a une revanche à prendre, mais ils restent des personnages esquissés à très gros traits. Et comme mon goût pour les histoires de pouvoirs parapsychiques est directement lié à l’aspect psychologique de l’affaire, on ne peut pas dire que de ce point de vue j’y aie trouvé mon compte.

Côté action, en revanche, c’est réussi. Comme je le disais plus haut, on ne voit pas les pages passer car tout s’enchaîne de façon très rythmée. Miles et son équipe, pourchassés par les flics, usent de tous les (nouveaux) moyens auxquels ils ont accès, ce qui donne des scènes spectaculaires et le graphisme, réaliste et très dynamique, les restitue à la perfection. Même si j’aurais aimé pouvoir éprouver davantage d’intérêt pour les personnages en lice, l’album fut plaisant à lire. Je suis curieuse de découvrir le tour que prendra l’histoire car elle a du potentiel et ce n’est que le premier tome de la série (j’ignore combien elle en comptera).

Rendez-vous aujourd’hui chez Fanny

« Télépathes – 1 », J. Michael STRACZYNSKI (scénario), Steve EPTING (dessin), Brian REBER (couleurs)
éditions Delcourt (152 p)
paru en mai 2023

15 commentaires sur “« Télépathes – 1 », J. Michael STRACZYNSKI, Steve EPTING, Brian REBER

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    1. Je me doutais que je n’aurais pas énormément de succès avec cet album, mais je trouvais dommage de ne pas profiter de la BD de la semaine pour en parler 🙂 .

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