« Les marins ne savent pas nager », Dominique SCALI

Direction Ys, pas la mythique cité engloutie mais une île imaginaire, entre Ouessant et Saint-Jean-de-Terre-Neuve, entourée de récifs périlleux, battue par les eaux et les vents. Danaé Poussin, neuf ans, est une orpheline dotée d’une capacité rarissime : elle sait nager. Elle vit hors de la cité, comme tant d’autres, ces gens des rivages appelés riverains et exposés aux terribles marées d’équinoxe. Pour s’abriter derrière les murs de la cité, il faut gagner le statut de citoyen, qui n’est pas héréditaire ni obtenu à vie, ou bien être invité par l’un de ses habitants. A défaut, on survit grâce à la pêche ou aux produits récupérés illicitement en pillant les épaves des naufrages.
Enoc Martel, brillant épéiste, a quitté la cité et c’est justement sur un de ces rivages où il cherche maintenant sa place que sa route croise celle de Danaé …

C’est avec un enthousiasme suscité par les avis dithyrambiques lus à son sujet que je me suis lancée dans ce petit pavé, dont je ne doutais pas de venir à bout en quelques jours. Malheureusement, passée la première partie consacrée à Enoc Martel, qui m’a bien plu, et une fois celui-ci sorti du paysage, ma lecture n’a pas tardé à se faire languissante et je me suis raccrochée en vain à la bouée Danaé, personnage féminin dont j’attendais sans doute trop. Or elle est certes une figure atypique mais sans plus : j’ai trouvé que sa psychologie n’était pas assez fouillée, qu’on ne s’approchait pas suffisamment d’elle pour réellement la connaître et, du coup, je suis restée à distance et n’ai pas toujours compris ses réactions (ou son absence de réaction).
Dommage, car c’est Danaé le fil conducteur du roman, lequel se focalise successivement sur d’autres personnages qui lui sont liés … et qui ne m’ont pas non plus passionnée (allez, j’ai eu un petit regain d’intérêt dans la dernière partie). L’exposé de leurs parcours permet progressivement de tisser une toile de plus en plus précise offrant une vue d’ensemble de l’île et de sa géographie, de ses habitants, de leur histoire et de leurs us et coutumes très particuliers, auxquels sont régulièrement consacrés de brefs chapitres en forme d’incises.

Donc, tant pis, je vais ramer à contre-courant avec mon avis mitigé, mais le fait est que « Les marins ne savent pas nager », quelles que soient ses qualités manifestes dans l’art de dépeindre, au fil d’une plume riche et originale, l’environnement hors du commun d’Ys, ne m’a pas emportée comme je l’escomptais : je n’y ai pas trouvé la vigueur et le souffle narratifs que j’attendais et j’ai fini par m’y ennuyer (d’ailleurs, si je n’avais pas reçu le roman dans le cadre d’une Masse Critique de Babelio, je l’aurais abandonné en route).

« Les marins ne savent pas nager », Dominique SCALI
éditons La Peuplade (708 p)
paru en août 2022

8 commentaires sur “« Les marins ne savent pas nager », Dominique SCALI

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  1. Très intéressant, ton avis ! Comme Aifelle, un « je ne sais quoi » me retenait, outre le fait que c’était un pavé… il m’est arrivé que des romans encensés me tombent des mains, et ce, même assez souvent !

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