« Luna », Ian McDONALD

Présentation de l’éditeur :
2110
Sur une Lune où tout se vend, où tout s’achète, jusqu’aux sels minéraux contenus dans votre urine, et où la mort peut survenir à peu près à n’importe quel moment, Adriana Corta est la dirigeante du plus récent des cinq « Dragons », ces familles à couteaux tirés qui règnent sur les colonies lunaires. Elle doit l’ascension météoritique de son organisation au commerce de l’Hélium-3. Mais Corta-Hélio possède de nombreux ennemis, et si Adriana, au crépuscule de sa vie, veut léguer quelque chose à ses cinq enfants, il lui faudra se battre, et en retour ils devront se battre pour elle…
Car sur la Lune, ce nouveau Far West en pleine ruée vers l’or, tous les coups sont permis.
Développé en série télé par CBS, souvent comparé à Game of Thrones à cause de la brutalité de ses intrigues, récompensé par le Gaylactic Spectrum Award 2016, Luna est le premier volume d’une trilogie.

« Luna » est un roman dont je pensais, au vu de cette présentation et compte tenu des critiques élogieuses aperçues à son sujet (voir in fine) qu’il me passionnerait … mais ce ne fut malheureusement pas le cas (et comme j’ai eu la chance de pouvoir le lire grâce à une opération Masse Critique de Babelio, je ne l’ai pas abandonné en route, ce qui aurait pu sinon lui arriver).

J’ai l’habitude, en SF, des plongées abruptes dans des univers totalement nouveaux et déroutants (c’est entre autres pour cela que j’aime le genre, où l’on s’approprie ce qui de prime abord déconcerte), il faut quelques dizaines de pages pour prendre ses marques, mais je dois reconnaître que, avec « Luna », j’ai eu un peu de mal, tout m’a au début paru très compliqué, à la fois l’environnement (géophysique et social) et le vocabulaire utilisé (glossaire en fin de l’ouvrage). Mais, bon, j’ai fini par me repérer et le monde lunaire créé par l’auteur est impressionnant, même si j’ai trouvé que le roman n’était pas assez visuel : l’auteur aurait pu forcer sur les descriptions pour qu’on s’en représente mieux tous les aspects spectaculaires.
On suit les heurs et malheurs des divers protagonistes, tous sauf une sont membres de la famille Corta, le passage constant de l’un à l’autre tissant le fil du récit, procédé rythmé qui m’allait bien. Sauf que, en réalité, je n’ai pas réussi à m’intéresser à leurs petites (= personnelles) ou grandes (= mettant en jeu la famille) histoires et pourtant ce ne sont pas l’action et les péripéties qui manquent (pour aboutir à un dénouement dramatique appelant à lire la suite de ce premier tome). Une exception, quand même, avec Marina, fraîchement débarquée de la Terre et dont le parcours nous permet aussi de mieux découvrir la lune telle qu’elle est par nature et telle que les terriens l’ont aménagée-exploitée. Puis Adriana a retenu mon attention quand elle a commencé à évoquer son passé avec son arrivée quelque cinquante ans plus tôt sur la lune et la manière dont elle a créé son entreprise (narration en pointillé qui aurait pour ce qui me concerne pu être encore plus développée tant elle me convenait).
Si j’essaie d’analyser ce qui n’a pas collé pour moi, c’est l’impression que les choses racontées étaient seulement dites, posées là, du factuel restant à la surface de ce qui est vécu par les uns et les autres, il me manquait un petit supplément d’âme (sans parler d’émotion) qui aurait fait la différence (je mets de côté les deux personnages déjà évoqués et quelques passages, ceux avec la jeune Luna, ou bien Lucas en proie à la saudade ou encore Rachel Mackenzie voulant sauver son fils, mais ce sont les rares moments où quelque chose a vibré en moi). Voilà, c’est un roman qui m’a la plupart du temps laissée à une certaine distance (lunaire ?), ça arrive.
Il fait par ailleurs l’objet de nombreuses critiques (souvent plus que) positives, donc je vous invite à ne pas vous arrêter à mon avis/ressenti mais à le mettre en balance avec ceux de : Télérama, Apophis, Lohrkan, Xapur, Yogo, Lutin82, Aelinel

« Luna », Ian McDONALD
titre original New Moon (2015)
traduit de l’anglais (Irlande du Nord) par Gilles Goullet
éditions Denoël, collection Lunes d’encre (456 p)
paru en mars 2017

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25 commentaires sur “« Luna », Ian McDONALD

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  1. Je te rejoins sur le ressenti global où je n’ai pas éprouvé beaucoup d’empathie pour les personnages, sauf Marina et Adriana comme toi.
    sur les thématiques, le rythme et les procédés narartifs, rien à dire. Et j’ai aussi bien apprécié l’histoire de Mamie Corta en éclaté.

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  2. Quand je dis que nous sommes tous des lecteurs différents. Ce qui en fait vibrer l’un laisse l’autre de marbre…
    Mais malgré tes réserves, il me tente bien quand même, ne serait-ce que pour me faire mon propre avis.

    Bravo pour cette première participation au challenge !

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  3. Lorsque j’ouvre de la SF, c’est pour sortir de mes sentiers battus et de ma zone de confort, mais vu la part de tarte que tu lui accordes, je ne le lirai pas ! Déjà que je ne lis pas souvent de la SF, mais si c’est pour me faire une daube…. 😀

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    1. TSSS TSSS, chère Belette ! « Luna » n’a rien d’une daube, manquerait plus que ça ! c’est juste un livre qui ne m’a pas convenu, ce qui n’ôte rien à ses qualités, ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit (ni pensé, précisè-je !) 🙂 .

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      1. Sorry, j’ai pris un raccourci un peu trop court… Shame on me ! Mais bon, comme disait l’autre « j’me comprends ».

        Mais tu comprendras que la SF n’étant pas mon dada, je suis à la recherche des pépites, des incontournables, et que je passerai mon tour sur des romans qui ne t’ont pas convenu, puisque je n’ai que 24h dans mes journées et un temps imparti sur terre pour lire… 😦

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        1. Oui oui (au pays des jouets) (oups ! pas pu m’en empêcher, surtout avec toi, je sais que tu apprécieras 😉 ), je comprends bien et ta confiance me touche et m’honore, Belette-dont-le-temps-imparti-sur-terre-pour-lire-est-trop-court 🙂 !

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          1. Je la fais toujours avec « si-si… impératrice » et je me marre. Merci d’approvisionner ma bonne humeur et mon esprit retors.

            J’aimerais temps avoir le temps de tout faire… 😦

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    1. Non, c’était mon premier. Pas approché des rives du « Fleuve des dieux » parce qu’elles me paraissaient un peu trop escarpées pour moi ( = plutôt envie de lire un truc plus facile, avec des aventures … genre « Luna », quoi !).

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      1. Si jamais tu veux retenter l’aventure, La petite déesse est plus accessible je pense (c’est des nouvelles dans le même univers que Le fleuve des dieux). Sinon plus dans une veine fantasy j’avais trouvé Roi du matin, reine du jour très sympa (et plus facile que ses autres textes).

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