Où, pour les besoins d’un défi, je relis un conte

Pour les besoins du défi SFFF & diversité lancé par Lhisbei sur le RSF Blog (item 12 : relire un conte que vous avez adoré étant enfant), je suis allée récupérer tout en haut de ma bibliothèque (ben oui, c’est classé par ordre alpha) l’intégrale des contes d’Andersen que je m’étais offerte en 1986 (à cette date, je n’étais déjà plus une gamine, ceci pour vous préciser que ce n’est pas dans ce volume, illustré de gravures sur bois de l’époque, que j’ai lu (et relu) le conte initialement). Et hop, direction « Les cygnes sauvages », un conte que j’aimais tout particulièrement quand j’étais petite.Andersen

Début de lecture un peu décevant car le style est plat et je tique sur le passage suivant :
« Quand ils [les onze princes] allaient à l’école, ils écrivaient avec des stylets de diamant sur des ardoises d’or ; […] Leur sœur, Lise, assise sur une petite chaise en cristal de roche, avait entre les mains un livre d’images qui, à lui seul, valait bien la moitié d’un royaume.
Ils étaient donc très heureux […] ».
Donc ils jettent leurs ardoises à chaque fois qu’ils ont écrit dessus (parce que quand c’est gravé, c’est gravé) ?! Et puis c’est quoi, ce message pour nos chères têtes blondes : amas de richesses = bonheur ?Andersen2

La suite, heureusement, ne tarde pas à me (re)capter (et je n’ai plus chipoté) . On y trouve, comme souvent dans les contes, une belle-mère qui s’avère une marâtre et n’a de cesse de s’en prendre aux enfants déjà présents sous le toit de son royal époux, en l’occurrence Lise et ses onze frères. La méchante reine qui n’est évidemment rien d’autre qu’une sorcière, jette à ceux-ci un sort qui les condamne à passer tout le jour sous la forme de cygnes sauvages. Ils ne reprennent forme humaine qu’une fois le soleil couché. En même temps, elle réussit à éloigner Lise du château. Ce qui se passe après, eh bien je ne vais pas vous le raconter. Si vous ne connaissez pas ce conte, vous trouverez bien un moment pour lire ces dix pages où le suspense ne manque pas, je pense à la traversée au-dessus des eaux et à la toute fin du récit, où on frémit jusqu’au bout.
L’amour occupe une place de choix, en particulier celui qui lie les membres d’une fratrie et je pense que c’est une des raisons pour lesquelles j’aimais tant ce conte, outre le fait que la transformation des princes en cygnes m’apparaissait davantage comme quelque chose de merveilleux que comme la malédiction qu’elle était.
Une relecture agréable, donc. Elle a fait ressurgir des images qui m’avaient ravie et continuent de me charmer. J’ai aussi apprécié, in fine, mais là c’est vu avec mon regard d’adulte, la charge contre les ressortissants de l’église qui voient des sorcières partout (et noté la versatilité de l’opinion publique, aussi prompte à encenser qu’elle l’a été à condamner).DéfiSFFFGMle

20 commentaires sur “Où, pour les besoins d’un défi, je relis un conte

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  1. Einstein aurait dit: « si vous voulez que vos enfants soient intelligents , lisez leur des contes de fées , si vous voulez qu’ils soient plus intelligents , lisez leur plus de contes de fées »

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  2. J’ai peut être lu une version courte, en tout cas je l’ai lu et relu, j’ai toujours le livre reçu en prix à la fin du CP (autres temps…)

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    1. Y’a plus de prix, ma brave Dame (tout fout l’camp, quoi !) ! (ceci dit, je pense qu’on a des âges très proches, mais je n’ai pas connu les prix … et pourtant je les aurais mérités, d’abord 😉 !).

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  3. Tu sais que j’ai beaucoup de mal à relire des histoires qui m’ont emballée enfant, j’ai trop peur d’être infiniment déçue et que ça me rende triste. Mais je trouve l’idée quand même extra. Je ne connaissais pas ce conte d’Andersen (qui n’était pas mon auteur préféré en la matière), mais par curiosité, je vais voir si je l’ai pour comparer mon ressenti avec le tien.

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  4. Je lis souvent des contes aux élèves dans le cadre de mon travail mais celui là ne m’évoque rien … pourtant, je sais que cette métamorphose en cygne risque de me plaire (et à eux aussi 🙂 ). Je vais chercher ça ! Merci pour cette jolie découverte !

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  5. Rho là là les contes d’Andersen m’ont fait faire de sacrés cauchemars dans l’enfance… Je ne sais pas si je pourrais les relire tant ils sont ancrés dans mon imaginaire de l’époque.

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  6. Ahah ça reste à prouver 😉 Je ne me souviens plus des titres mais dans un des contes une tête est plantée dans un pot et des drôles de plantes poussent… La petite sirène m’a plombée pendant des jours… Et d’autres images plus vagues me restent en tête. Mais j’aimais bien ces contes, je flippais juste 😉

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