« La Tragédie de l’Orque – La Trilogie Baryonique 1/3 », Pierre RAUFAST

En 2173, alors que le progrès marque le pas, c’est l’espoir de lui donner un nouvel essor en trouvant de l’antimatière qui motive la poursuite de l’exploration spatiale : elle s’effectue en forant des trous de vers permettant d’accéder aux différentes strates de l’univers.
Sara et Slow font partie des mineurs d’espace-temps chargés de cette tâche. Mais leur vaisseau, Orca-7131, est victime d’une avarie et les deux pilotes semblent condamnées puisqu’elles ne peuvent ni revenir, ni refermer la brèche qu’elles ont forée.
Un vaisseau similaire, celui de Youri et Tom, est contacté pour partir à leur secours. Or il s’avère que les chances de succès d’une mission de ce genre sont quasiment nulles …

Le récit se focalise sur deux binômes composés à chaque fois d’un pilote ancien et d’un plus jeune, un féminin avec Sara et Slow et un masculin, avec Youri et Tom, mandatés par la Terre pour voler à leur secours. On voyage alternativement dans chacun des vaisseaux, ces fameuses sphères nommées Orcas, dont on découvre le quotidien et on s’intéresse parallèlement à tout ce qui leur est lié sur Terre : cercle familial pour Sara, avec sa compagne Ness et leur fille, Mia, qui supporte très mal ses longues absences et environnement économique et technico-politique pour tout ce qui a trait à cette quête d’antimatière apparemment sans succès depuis trop longtemps. Sans oublier l’opinion publique, car certains esprits s’affolent et créent la panique avec ce trou de vers non refermé qui, à terme plus ou moins proche, menacerait la planète.
L’équipage apparemment perdu pourra-t-il être récupéré ? Et celui requis pour le faire acceptera-t-il cette mission qui semble s’apparenter à une mission suicide ? Rien n’est gagné et à cette tension s’en ajoute une autre, quand Sara et Slow repèrent à proximité une anomalie les amenant à quitter leur emplacement.

Nos quatre pilotes sont suffisamment bien campés, avec une interrogation persistante concernant le passé de Sara, pour qu’on n’ait aucun mal à s’attacher aux personnages. Ceux-ci s’inscrivent dans le tableau d’une époque et de son passé récent, que le lecteur découvre :
«  Globalement, c’est le bazar jusqu’en 2049. Les gouvernements n’arrivent pas à s’entendre, se rejettent la responsabilité du dérèglement climatique et tout le monde tire la couverture à soi. Puis vient la construction des premières centrales à fusion nucléaire. C’est une vraie révolution. Grâce à cette énergie propre et quasi infinie, les humains règlent enfin leur problème énergétique. Ils vont pouvoir arrêter les énergies fossiles, comme le gaz, le pétrole ou le charbon, et limiter l’usage des centrales nucléaires, réputées dangereuses. Terminés, les plans B foireux consistant à chercher une exoplanète habitable de rechange. »
La température évolue encore un peu puis se stabilise, mais on ne peut pas revenir en arrière et les effets du changement climatique sont tangibles, avec de grandes migrations et la disparition d’environ quatre milliards d’humains. Les nations signent l’EPON, Energy Pact of Nations, qui assure l’énergie pour tous si chacun se défait de son armée.
Je ne vais pas poursuivre cette évocation du worldbuilding plus avant mais j’ai apprécié cette anticipation : elle n’évite pas la question climatique et ses conséquences dramatiques mais trouve une autre voie que celle du récit post-apocalyptique si fréquent (et si peu motivant …) actuellement.
A noter, aussi, la place qu’y occupent les Intelligences Artificielles, appelées Experts. Ainsi, chaque enfant se voit-il doté de l’une d’elles, sa Sofia, éducatrice et conseillère qui l’accompagne au quotidien et représente souvent sa meilleure confidente et soutien (du moins est-ce ainsi que Slow voit les choses, mais son aînée, Sara, se moque d’elle à ce sujet). Ness, la compagne de Sara, fait partie des cénologues chargés de venir, eux, en aide aux I.A. lorsque certaines situations les bloquent.

C’est dans ce contexte que nos quatre pilotes s’avèrent le jouet de puissances qui les dépassent, au premier rang desquelles on trouve l’Agence de recherche antimatière et l’Institut de stratigraphie, inconscients des intérêts, pour certains occultes, qui sont en jeu : ils tissent un arrière-plan d’ores et déjà prometteur pour La Trilogie Baryonique.
Son premier tome, « La Tragédie de l’Orque » est un roman sans temps mort que je n’ai pas lâché. L’auteur l’a achevé sur un insoutenable cliffhanger, donc vivement la suite (tome 2 prévu cet automne et le 3 au printemps 2024) !

« La Tragédie de l’Orque – La Trilogie Baryonique 1/3 », Pierre RAUFAST
éditions Aux Forges de Vulcain (368 p)
paru en mars 2023

Les avis de : Gromovar, le Maki, le nocher des livres

4 commentaires sur “« La Tragédie de l’Orque – La Trilogie Baryonique 1/3 », Pierre RAUFAST

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