
Présentation de l’éditeur :
Lorsqu’un navire yankee entre en rade de Cherbourg un matin de juin 1864 pour provoquer l’Alabama, corvette confédérée que la guerre de Sécession condamne à errer loin des côtes américaines, les Français n’en croient pas leurs yeux.
Au même moment, Charlotte de Habsbourg, fraîchement couronnée impératrice du Mexique, découvre éberluée un pays à feu et à sang.
Le monde tremble. Mais le bruit des guerres du Nouveau Continent ne doit pas empêcher la France de s’amuser. Encore moins de s’enrichir. Théodore Coupet, journaliste parisien, l’a bien compris. Envoyé à Cherbourg pour couvrir l’inauguration du casino, il rencontre Mathilde des Ramures, dont le mari s’est ruiné au jeu avant de partir combattre au Mexique. Ensemble, ils décident de transformer la bataille navale en un gigantesque pari dont ils seront les bénéficiaires. À condition d’être les seuls à en connaître le vainqueur…
Pendant cette semaine brûlante, des feux d’artifice éclatent de chaque côté de l’Atlantique. Dans le ciel de Mexico comme dans celui de Cherbourg, ils couvrent les craquements d’un vieux monde qui se fissure et menace d’engloutir dans sa chute ceux qui l’ont cru éternel.
Parce que j’avais été conquise par « Le dernier bain », je n’ai pas hésité à partir à nouveau aux côtés de Gwenaële Robert à la découverte d’un petit pan de notre histoire. Cette fois encore, j’ai apprécié sa plume et sa capacité à rendre compte d’une époque en nous présentant, de manière fluide mais sans les simplifier, ses divers aspects, illustrés par des situations et des personnages.
En 1864, la « fête impériale » bat son plein :
« la France, lessivée par les secousses à répétition du siècle, voulait croire à sa nouvelle jeunesse, elle s’amusait encore. Le jeu, les bals, les spectacles, les grands magasins, les courses hippiques : on avait tout sorti, déballé tout ce qui restait de plaisir pour l’étourdir afin qu’elle oublie son âge. »
L’inauguration, à Cherbourg, jusque-là port militaire doté d’un arsenal et ville de garnison, d’un casino-établissement de bains, s’inscrit dans cette époque où la mode est à l’éclosion des stations balnéaires, comme celles de Biarritz, Deauville et Houlgate.
A la même période, la ville pâtit de la guerre de Sécession en Amérique : en bloquant les navires du Sud, le Nord a en effet stoppé l’exportation du coton. Le contrecoup ne s’est pas fait attendre, avec des usines textiles fermées, à Cherbourg notamment, pour cause de manque de matière première. Dès lors, Napoléon III met tout en œuvre pour faire transiter le coton par le Mexique : la désignation de Maximilien de Habsbourg, accompagné de son épouse Charlotte, comme empereur et impératrice du Mexique, est un des résultats de ses tractations à l’échelle internationale, dont l’issue s’avérera funeste pour au moins un des intéressés.
Par ailleurs, cette guerre de Sécession, de façon surprenante, va s’inviter aux portes maritimes de Cherbourg. Ses habitants auront droit à un combat naval entre un navire yankee et une corvette confédérée, appréhendé comme un spectacle, à la limite des eaux territoriales : un affrontement dont je n’avais jamais entendu parler, une sacrée histoire dont l’auteure a su exploiter le potentiel.
Dans ce contexte géopolitique historique qui, à lui seul, a valeur de personnage, l’auteur tisse une toile narrative assez fine, émaillée de séquences aussi vivantes que des croquis saisis sur le vif. En émergent des personnages réels et d’autres, fictifs, de divers milieux. La petite histoire ou l’anecdote imaginée, révélatrices des mœurs et préoccupations du temps, côtoient ainsi la grande. Y prennent place les craintes et les espoirs de chacun, de l’humble ouvrière à l’impératrice, tous dignes d’intérêt.
« Sous les feux d’artifice » est une incursion très réussie dans les replis plus ou moins oubliés de notre histoire, un petit voyage dans le temps garanti comme-si-vous-y-étiez !

« Sous les feux d’artifice », Gwenaële ROBERT
éditions Le Cherche Midi – collection Les Passes Murailles
paru en août 2022 (252 p)
Eh bien moi qui aime le roman historique, je suis appâtée par ta chronique, d’autant plus que je n’ai pas lu cette auteur.
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J’espère que tu seras contente de cette découverte 🙂 .
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J’ai tourné autour un temps et puis l’envie a été dissipée par d’autres… trop de tentations en cette rentrée 😉
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C’est vrai qu’il y a toujours de quoi faire !
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Je viens de terminer le dernier roman de Camille Pascal, L’air était tout en feu, et ma foi, je reprendrais bien un peu de roman historique … Surtout si il est dans la même veine, ce qui semble être le cas, un petit pan d’histoire revisité, les replis de la grande histoire, j’adore !
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Je ne sais pas si c’est exactement dans la même veine, car j’ignore s’il y a aussi des personnages fictifs chez Camille Pascal, mais cette licence romanesque n’empêche pas le « rendu » final d’être très convaincant.
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