« La femme périphérique », Sophie POINTURIER

Artistes peintres, le couple Wolf est une entité remarquable du monde des arts. Leur œuvre commune, dont Peter, transfuge en 1987 de la RDA, est implicitement considéré comme l’élément moteur, vaut son pesant de royalties.
Philippe Museau, directeur de la maison d’édition Lézard de minuit, a décidé d’écrire leur biographie. Seulement, lorsqu’il se déplace en Allemagne pour venir frapper à la porte des Wolf, seule Petra lui ouvre et il ne parvient pas à rencontrer Peter. Une fois de plus, l’artiste ombrageux se dérobe et refuse tout contact public, ainsi qu’il le fait depuis bien longtemps. Mais, cette fois-ci, parce qu’il y a aussi une rétrospective de la MoMA en jeu, les choses n’en restent pas là. Peter doit se montrer … ou alors, c’est qu’il aurait disparu depuis des années déjà ?
Mise en cause, Petra, obstinément muette, et entourée de Muriel, la sœur de Peter et de Vera, leur vieille amie, se retrouve au cœur des puissants rouages de la machine médiatico-policière qui vient de se mettre en marche, alors que le monde de l’art est en émoi …

« La femme périphérique », au travers d’un récit prenant, brasse avec bonheur et sans jamais se montrer démonstratif, les faits parlant d’eux-mêmes, plusieurs thématiques intéressantes, qu’il s’agisse de l’histoire de la RDA ou de la place des femmes dans l’art, voire de l’art lui-même, sa production, ses liens avec le pouvoir et les critiques dont il est l’objet. Les personnages qui l’animent, nombreux, servent l’intrigue mais jamais à leur détriment : ils sont tous suffisamment caractérisés pour qu’on apprécie de les croiser, à Berlin, New-York ou Paris, dans un chassé-croisé mené tambour battant. Intrigué, le lecteur, même s’il croit pressentir de quoi il retourne, attend avec curiosité de voir comment toute cette affaire va tourner.

Un premier roman maîtrisé, à l’écriture alerte, intelligent et bien mené, bref un chouette moment de lecture !

« La femme périphérique », Sophie POINTURIER
éditions Harper Collins (361 p)
paru en janvier 2022

14 commentaires sur “« La femme périphérique », Sophie POINTURIER

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  1. Bonjour Brize j’ai noté ce bouquin qui me fait envie. Je voulais te dire que bien qu’étant abonnée à ton blog je ne reçois jamais aucune notification sauf celle d’aujourd’hui ! Bonne journée 🙂

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    1. Argh, damned pour les notifications ! C’est une fonctionnalité de WordPress sur laquelle je n’ai pas la main, donc je croise les doigts pour que ça marche mieux à l’avenir.

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  2. Cette histoire me tente, d’autant que je suis plongé dans des récits sur l’art ou autour de l’art en ce moment. Je crois pressentir moi aussi, à te lire, où conduit l’intrigue. Mais je le lirai aussi pour voir si mon intuition est bonne. Merci pour ta présentation, bien tentante en tout cas.

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    1. Le lecteur devine rapidement de quoi il retourne en gros car l’auteur n’en fait pas vraiment mystère, mais il demeure tellement de zones d’ombre autour qu’on ne lâche pas l’affaire pour autant et on a bien raison car il reste des choses à découvrir !

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  3. je viens juste de commenter ce roman , reçu dans le cadre de Masse Critique de Babelio. J’ai aussi été très intéressée à la fois par la censure en RDA , et par la place de la femme comme créatrice en peinture. J’ai beaucoup aimé aussi les incroyables turpitudes de ceux qui font les côtes en art !

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