« Faërie », Raymond E. FEIST

Etats-Unis, années 80
La famille Hastings a quitté la Californie où le père, Phil, était scénariste et écrivain, pour retourner en Caroline du Nord, d’où il est originaire. La mère, Gloria, ancienne actrice, constate qu’elle aura pas mal de boulot pour mettre à son goût la vieille demeure biscornue qu’ils ont acquise, autrefois propriété d’un certain Kessler, dont le père avait émigré d’Allemagne au tout début du 20ème siècle. Ses jumeaux, Patrick et Sean, âgés de huit ans, trouvent dans la maison et les bois adjacents autant de motifs d’explorations. Quant à la belle-fille de Gloria, Gabbie, grincheuse à son arrivée, elle s’accommode beaucoup mieux à son nouvel environnement à partir du moment où elle fait la connaissance de Jack, sympathique et beau jeune homme avec qui elle partage le goût de l’équitation.

Mais alors que chacun prend ainsi ses marques, les incidents se multiplient. Ça commence avec Sean, terrifié par l’apparition d’une étrange créature arachnide dans la chambre qu’il occupe avec son frère. Comme il est seul à l’avoir vue, on considère qu’il a fait un cauchemar. C’est ensuite au tour de Gabbie de faire une rencontre bizarre et ce ne sont là que les premières manifestations des mystérieuses et dangereuses présences entourant les Hastings, les drames sont encore à venir.
Pour Mark, spécialiste de la question et qui fait partie de l’environnement de la famille, les créatures connues sous le nom de Petit ou Bon Peuple ne sont pas restées sur le vieux continent mais existent aussi en Amérique. Sans faire état de ses craintes auprès de Phil et Gloria, il mène ses propres investigations. Elles l’amènent à s’intéresser de près à Kessler, dont l’arrivée aux Etats-Unis coïncide de manière troublante avec des événements très particuliers qui se sont déroulés juste avant en Allemagne …

C’est seulement avec « Minuit jamais ne vienne » que j’avais commencé à fréquenter le peuple fae, en Angleterre, bien sûr, puisque là se situe son habitat naturel. Je le retrouve avec « Faërie », sous la plume de Raymond Feist, que j’avais beaucoup appréciée lorsqu’elle s’était jointe à celle de son épouse, Janny Wurts, pour la Trilogie de l’empire.
Mêlant habilement les mythes à une chronique familiale contemporaine, « Faërie » ne joue pas la carte de la mignonneté (mode fée Clochette) mais s’affiche au contraire comme une lecture résolument adulte. Les représentants du Bon Peuple sont de nature et d’intelligence très diverses, de la créature quasi-animale aux êtres d’apparence humaine. Ils peuvent susciter des sentiments extrêmes et incontrôlables, de l’effroi au désir le plus cru, ce qui les rend d’autant plus terrifiants. Leurs desseins sont mystérieux et le lecteur observe avec curiosité les investigations de Mark : il a une bonne longueur d’avance sur lui puisqu’il ne révèle pas tout ce qu’il sait et, lorsqu’il leur sera à son tour confronté, il devra user de stratagèmes pour éviter l’oubli. Car les humains ne parviennent pas à se souvenir des contacts qu’ils ont eus avec le Bon Peuple, c’est une des clés de survie de celui-ci.

La crainte de ce qui peut advenir et provoquer de nouvelles souffrances dans la famille Hastings se mêle à l’envie de savoir de quoi il retourne, autant de bonnes raisons de tourner les pages du roman avec un intérêt qui ne faiblit pas… du moins cela a-t-il été mon cas jusqu’à sa dernière partie : l’aspect « quête » m’a moins captivée et j’ai trouvé qu’il y avait moins de tension dramatique dans le déroulement du récit (j’avais l’impression, que la suite n’a pas démentie, de savoir où l’auteur nous menait).
Il reste, au-delà de cette réserve, que j’ai apprécié ma lecture. Elle offre son lot de révélations sur le peuple fae, que l’auteur a veillé à intégrer ingénieusement au sein de notre monde, quelque caché qu’il lui soit. Il bâtit notamment à son sujet un historique qui se tient, en s’appuyant sur des liens, inconnus du commun des mortels, entretenus sur le long terme avec le Bon Peuple. Le merveilleux se mêle ainsi au réel, why not 😉 ?

Récapitulatif ici

« Faërie », Raymond E. FEIST
titre original Faerie Tale (1988)
traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean-Daniel Brèque
paru en 2007 aux éditions Bragelonne
disponible en poche aux éditions Milady (640 p)

Les avis de : Apophis, Lutin

7 commentaires sur “« Faërie », Raymond E. FEIST

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  1. Je l’ai lu cette année et mouif. Très emballée par le début et comme toi par le background bien fichu, j’ai aussi trouvé la seconde partie trop longue et ennuyeuse, avec une grosse impression que les personnages qu’il avait mis tant de temps à construire en début de roman ne servaient en fait que de faire-valoir aux 2 jumeaux.

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  2. Je connaissais le roman de nom mais je n’avais jamais compris que l’histoire se passait dans le monde « réel ». Je me laisserai peut-être tenter à l’occasion si je le croise à la médiathèque.

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  3. Trop de fantasy pour moi…j’aimerais mais je n’y arrive pas , en général je suis noyée sous le déluge de personnages qui n’évoquent rien pour moi .

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