« Sleeping Beauties », Stephen KING et Owen KING (lu par Marie Bouvier)

A Dooling, petite ville des Etats-Unis, comme dans le reste du monde, un phénomène inexplicable touche soudain la population féminine : dès lors qu’une femme s’endort, elle est rapidement enveloppée d’un cocon et y demeure figée, telle une momie qui continuerait néanmoins à respirer. Et si on cherche à l’en extraire, elle se transforme en monstre sanguinaire incapable de reconnaître quiconque.
Le jour où ce qu’on va désigner sous le nom d’Aurora apparaît, le shérif Lila Norcross arrête une inconnue marchant sereinement, couverte de sang et à peine vêtue d’une chemise, pas loin d’une caravane où deux fabricants de méthamphétamine viennent d’être sauvagement assassinés. Evie Black, le nom qu’elle a fini par (se) donner, semble posséder de surprenants pouvoirs, dont celui d’être capable de dormir et se réveiller normalement. Le mari de Lila, psychiatre dans la prison pour femmes où elle est incarcérée, va se retrouver l’interlocuteur privilégié de cette étrange créature, alors que les incidents liés à Aurora se multiplient …

« Sleeping Beauties » s’avère une variation ambitieuse sur un ailleurs possible au-delà des hommes, mais qui retombe au final comme un soufflé, après s’être perdue dans une multitude de détours ralentissant sans cesse le cours du récit. C’est un livre que j’ai écouté, avec les avantages et les inconvénients de ce type de lecture.
Inconvénients, tout d’abord. Cela m’a pris encore plus de temps que si je l’avais lu (832 pages), même si ma vitesse de lecture est moyenne. Et impossible de lire en diagonale pour filer vers les passages les plus intéressants ou de survoler les pages de manière à parvenir rapidement à la fin, que j’étais malgré tout curieuse de connaître. Avantage, au moins pour ce qui concerne ce roman car j’imagine que tous ne sont pas lus de telle manière : la comédienne Marie Bouvier ne se contente pas de lire, elle interprète, au sens théâtral du terme, donnant un relief particulier aux dialogues, omniprésents dans le texte. Non seulement elle adopte les inflexions correspondant aux propos et au ressenti du locuteur, mais sa voix change en fonction de l’âge et du sexe du personnage et le résultat est saisissant.

J’ai donc (grâce à elle) réussi à venir à bout de ces 28 heures de lecture (!) (OK, par moments j’écoutais vraiment d’une oreille) et eu le fin mot de l’histoire. Mouais … Un peu tout ça pour ça, quand même ! Le discours est clairement féministe mais je ne l’ai pas trouvé, sur le fond, novateur. La partie fantastique du récit était intéressante, autant que son aspect utopique, mais ils ne sont pas assez développés : c’est le traitement des événements plus « musclés » qui reste privilégié, sans que j’y aie trouvé mon compte du côté du rythme. Bref, le roman m’a paru beaucoup trop long, avec des personnages manquant de chair et aux traits parfois lourdement appuyés. Un opus du prolifique King (très peu lu, pour ma part), accompagné de son fils Owen, que ne vous recommande donc pas (à la différence de 22/11/63, où je ne m’étais pas ennuyée une minute), alors que j’avais lu des avis favorables à son sujet.

« Sleeping Beauties« , Stephen KING et Owen KING
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean Esch
Paru en mars 2018 chez Albin Michel (832 p)
Livre audio AUDIOLIB lu par Marie Bouvier (27h54)

7 commentaires sur “« Sleeping Beauties », Stephen KING et Owen KING (lu par Marie Bouvier)

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    1. Je me suis laissée tenter par le pitch et je devais être tellement décidée à le lire (au point de ne même pas attendre pour en faire un pavé de l’été, trop bête) que je n’ai vu que les critiques positives ^^ !

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