« Entends la nuit », Catherine DUFOUR

A 25 ans, Myriame se voit contrainte d’abandonner sa vie de bohême pour rentrer à Paris, dans le minuscule appartement de sa mère malade. Titulaire d’un master en communication, elle prend un boulot alimentaire dans une importante société, Zuidertoren, située dans un vieil immeuble parisien. Rapidement, elle constate qu’elle a été repérée par un personnage aperçu dans une des vignettes du logiciel de flicage Pretty Face, où chacun voit les visages de tous les employés  filmés devant leur ordinateur. L’homme en question s’avère être Duncan Vane, un des hauts responsables de la boîte, doté de la même beauté glaciale que ses pairs. Myriam remarque qu’il fait preuve de capacités quasi extralucides quand il s’agit d’avoir connaissance à distance de son environnement de travail. En outre, comme il s’intéresse à elle, il ne tarde pas à lui proposer un studio qui va se révéler plein de surprises …

Rien d’étonnant à ce que le roman rappelle, par certains de ses aspects, « Fifty Shades of Grey » ou « Twilight » : l’auteur explique (dans cette interview) les avoir lus deux fois, pour rédiger un article destiné au Monde Diplomatique ! Mais on est loin, ici, d’une œuvre en mode fanfiction : Catherine Dufour aime brocarder les clichés qu’elle utilise. Myriame n’a en effet rien d’une oie blanche et ne s’en laisse pas aisément compter : ce n’est pas un patron qui va l’impressionner (quelque impressionnant qu’il puisse être). Elle n’a pas de mots assez durs pour railler ce et ceux qui l’entourent, l’occasion pour l’auteur de fustiger les travers d’une société où il est difficile pour les jeunes de se faire une place. Quant à la thématique vampirique, elle la détourne ici vers un chemin inattendu, pavé de très vieilles pierres : les amateurs d’anciennes architectures parisiennes apprécieront …

J’ai aimé emprunter ainsi une voie faussement familière, appréciant les surprises réservées par les détours du périple. Il a cependant fini par me lasser, parce que les désirs de Myriame ne me convainquaient guère. Je m’attendais aussi à quelque chose de réellement surprenant concernant l’héroïne (compte tenu de ses allusions régulières à un élément nous échappant), mais la « révélation » n’avait rien d’extraordinaire. Bref, un bilan mitigé, pour un roman fantastique dont l’originalité est cependant indéniable, autant que la causticité du propos social. Mais « Le goût de l’immortalité », seul livre de l’auteur que j’aie déjà lu, m’avait, lui, fait l’effet d’un joyau noir.

« Entends la nuit », Catherine DUFOUR
Editions L’Atalante (348 p)
Paru en octobre 2018

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