« The End », ZEP

A Santa Cruz de la Serós, Pyrénées espagnoles, les habitants se sont soudain écroulés et sont morts, sans qu’on puisse déterminer la cause de leur décès.
En Suède, le jeune Théodore Atem arrive à la réserve de Dokslå pour y travailler auprès du professeur Frawley, un éminent botaniste (qui écoute en boucle le premier album des Doors, dont la chanson « The End ») spécialiste des arbres. D’après lui, tout les renseignements qu’ils ont à nous communiquer sur l’histoire de la vie terrestre n’ont pas encore été décryptés : capables de communiquer entre eux, les arbres sont aussi en mesure de se protéger, voire de dissimuler certaines données.
Théodore découvre d’étranges champignons au pied des arbres et s’inquiète alors, lui l’ancien militant écolo-terroriste, des dommages que la société Pharmacorp, implantée aux lisières de la réserve, pourrait être en train de faire courir à l’environnement.

Après « Un bruit étrange et beau », que j’avais beaucoup aimé, j’étais curieuse de découvrir ce que Zep, sorti de ses Titeufs, nous avait à nouveau réservé. Cette fois, il s’est lancé dans la réalisation d’un thriller écolo-futuriste, tout pour me plaire donc, en partant d’une anecdote avérée, rappelée dans la BD : des antilopes koudous, qui proliféraient, avaient été empoisonnées par les feuilles d’acacia dont elles raffolaient, soudain devenues toxiques.La construction de l’album est censée créer un certain suspense mais il me semble qu’on sait dès le début où l’auteur veut en venir. On marche ainsi vers la fin de la BD, en admirant le graphisme et les planches aux différentes tonalités de couleurs, sans ressentir de réelle surprise, excepté dans les dernières pages, où la dimension de fable de l’œuvre est manifeste. Du coup le reste, ainsi ce que l’auteur nous dit de ses personnages, nous importe peu et de toute manière il n’a pas le temps de le fouiller. Quant à ses considérations botaniques, fruits de recherches menées avec le plus grand sérieux, elles mêlent le réel et la spéculation, voire l’imaginaire, au lecteur de s’informer pour faire la part des choses.

Etant moi aussi persuadée que l’homme se croit à tort le régent de la nature, l’auteur n’avait rien à me démontrer et c’est avec un brin de scepticisme que j’ai observé la forme qu’il a donnée à son message en forme de cri d’alarme (en particulier parce que j’ai eu du mal à croire à l’impact que les arbres pourraient avoir dans une ville comme Paris, tant ils y sont peu présents). Je trouve son intention louable, mais une bonne intention ne suffit pas et même si cet album, bel hommage aux arbres, se lit sans déplaisir, il ne m’a guère convaincue.

« The End », ZEP
éditions Rue de Sèvres (90 p)
paru en avril 2018

L’avis de :  Mylène , Noukette, Mo’, Antigone, Jacques ,

Rendez-vous aujourd’hui chez Moka !

 

20 commentaires sur “« The End », ZEP

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  1. J’hésite toujours avec Zep. Je n’aime pas ce qu’il fait en jeunesse mais j’entends du bien de ses autres romans graphiques. Tu ne m’aides pas à aller vers lui…

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  2. Je n’ai toujours pas lu et ton avis ne me donne pas envie de m’y pencher tout de suite hélas…
    Tu confirmes mes craintes vis-à-vis de cet album : une idée forte mais un message creux in fine. Je pense passer mon tour pour celle-là.

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    1. Bah, si tu peux la lire, c’est mieux, pour te faire ton opinion (elle se lit vite). J’étais contente qu’elle fasse partie des récentes acquisitions de ma médiathèque car j’avais très envie de la lire … mais pas au point de l’acheter, car je n’étais pas sûre qu’elle me plairait assez pour cela.

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  3. Moi, j’y ai vu une fable. une façon agréable d’avertir de façon ludique ses contemporains.
    J’ai trouvé ses personnages justes et l’argument scientifique, pas une fin en soi. Enfin, ce n’est que mon avis.

    Aimé par 1 personne

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