« Montana – 1948 », Nicolas PITZ et Larry WATSON

En 1948, David, le narrateur, n’est encore qu’un jeune garçon, vivant avec son père et sa mère dans une petite ville du Montana. Son père est shérif et assume cette charge, transmise en quelque sorte par son père avec le nom de Hayden, en toute sérénité et sans même porter l’insigne, car il ne se passe jamais rien de grave. Mais lorsque Mary, la jeune employée indienne des parents de David, tombe malade et refuse farouchement d’être soignée par son oncle, le docteur Hayden, cette existence tranquille se trouve soudain compromise …

Je savais que « Montana 1948 » était un roman de Larry Watson paru chez Gallmeister mais je n’avais aucune idée de l’histoire. Je m’imaginais quelque chose de tranquille, ressortant du Nature Writing, et j’ai emprunté l’album adaptant le roman parce que j’en aimais bien les couleurs et le graphisme (même si j’ai eu du mal avec la coupe de cheveux du gamin et de l’oncle).
Je ne m’attendais donc pas au récit que j’ai découvert, porté par la voix de David. Il raconte ce qu’il voit et entend ; il aime Marie mais déteste ce qui leur arrive, à lui et à sa famille, maintenant montrée du doigt par toute la population. Car la ville, dès lors que les soupçons sur les agissements de l’oncle commencent à être portés au grand jour, se retrouve plongée dans une affaire sordide d’agressions sexuelles qu’un médecin blanc aurait commises sur des Indiennes. Les individus se révèlent, en bien ou en mal. La mère de David, femme de conviction insensible aux préjugés, lutte pour que la vérité éclate. Le père de David, lui, se retrouve soumis à la pression paternelle et on se demande s’il saura y faire face. A ce titre, le portrait du grand-père de David, l’ex-shérif, un homme raciste et prêt à user de violence pour imposer sa loi, est consternant car emblématique des mentalités de l’époque.

L’histoire est dense et prenante et je l’ai lue d’une traite. L’album est suffisamment épais pour qu’on n’ait pas l’impression d’en survoler les tenants et aboutissants, notamment pour ce qui concerne la psychologie des personnages, David en tête, même si on se doute que le roman doit être encore plus fouillé. En tout cas, j’ai eu l’impression que l’adaptation en était fidèle et j’ai trouvé l’album réussi, avec une ambiance graphique très agréable, malgré la noirceur du fond.

« Montana 1948 », Nicolas PITZ et Larry WATSON
Editions Sarbacane (124 p)
Paru en mars 2017

Rendez-vous aujourd’hui chez Stephie !

 

39 commentaires sur “« Montana – 1948 », Nicolas PITZ et Larry WATSON

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  1. Une lecture qui marque ; je m’en souviens très bien, après plus de 7 ans. Un très bon livre !
    Par contre, je ne retrouve pas l’âpreté de l’ambiance dans ce graphisme. Je note car je voudrais bien la feuilleter…

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    1. Tu me donnes envie de lire le livre (alors que, arrivée au bout de la BD, je me disais que je ne le ferais pas, parce que je connais l’histoire … mais en réalité, c’est comme lorsque j’ai vu un film qui me plaît, adapté d’un roman, je finis toujours par aller lire le texte, pour voir si je n’ai rien manqué avec l’adaptation) !

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  2. Le trait me semble assez lisse mais l’histoire est intéressante… je note dans un coin au cas où je tombe dessus mais je ne pense pas en faire une priorité…

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  3. Je ne connais pas ce roman mais j’aime beaucoup la ligne de Gallmeister et le graphisme ne m’aurait pas du tout fait penser à une adaptation de l’un de leur texte. Mais ce que tu en dit me tente bien, j’en prends bonne note 🙂

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  4. J’ai lu le roman (il y a 7 ans, me dit Babelio, et je ne me souviens de rien même en relisant mon bref avis… pourtant, j’avais aimé, c’est sûr !) mais je passe pour la BD, le dessin ne m’inspire pas (et tu m’as bien amusée avec tes coupes de cheveux !)

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    1. Que veux-tu (pour la coupe de cheveux), quand y’a un détail qui m’agace, je le vois tout le temps ^^ !
      (et Babelio est bien pratique comme aide-mémoire, j’ai pu le constater ; d’ailleurs maintenant j’y note aussi mes abandons)

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  5. J’ai tellement aimé ce roman que je n’ose pas en « gâcher » le souvenir avec cette BD (dont je n’apprécie pas vraiment le graphisme, au passage). Le bon côté d’une telle adaptation (il n’y a qu’à parcourir les commentaires ici), c’est qu’elle va braquer les feux sur le roman qui va ainsi trouver un nouveau public.

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    1. Je te comprends, j’ai le même genre de réaction avec les adaptations cinématographiques des livres que j’ai beaucoup aimés. Et c’est vrai, la BD (comme l’adaptation ciné) peut (ra)mener au livre, c’est bien.

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