« La controverse de Zara XXIII », John SCALZI

Jack Holloway est un prospecteur sous contrat auprès de la compagnie Zarathoustra. Sur Zara XXIII, une des nombreuses planètes que celle-ci exploite, il est à la recherche des minerais recelés par le sous-sol, à coup de dynamitages théoriquement maîtrisés. La société Zarathoustra se doit en effet de respecter un certain nombre de contraintes d’ordre environnemental, y compris sur les planètes où aucune forme d’intelligence n’a été détectée, comme c’est le cas pour Zara XXIII.
La dernière opération de Jack, aidé par son chien Carl, se solde par l’éboulement regrettable d’une falaise mais fait apparaître un gisement de pierres solaires dont la valeur s’annonce inestimable.
Rentré chez lui, Jack constate qu’une petite créature inconnue, dont la tête ressemble à celle d’un chat, s’est introduite dans son domicile. Le toudou, comme il ne tarde pas à l’appeler, s’avère malin comme un singe, voire doté d’intelligence, c’est du moins ce que pense Isabel, l’ex-petite amie biologiste de Jack.
Mais la découverte d’entités intelligentes sur Zara XIII suspendrait d’office l’exploitation de la planète : la société Zarathoustra, et Jack avec elle, devraient alors renoncer aux millions qu’ils comptent bien empocher …

C’est en allant sur le site de L’Atalante que j’ai découvert la parution toute récente de ce roman de John Scalzi, dont j’avais déjà lu et apprécié « Les enfermés ». Dans une note liminaire, l’auteur explique qu’il s’agit là d’une nouvelle version des Hommes de poche, roman de H. Beam Piper publié en 1962 et finaliste du prix Hugo.
L’éditeur a choisi un titre français éloigné du titre original, Fuzzy Nation, et « La controverse de Zara XXIII » se réfère bien sûr à « La controverse de Valladolid » : ici, il ne s’agira pas de déterminer si les Indiens d’Amérique sont des êtres doués de raison, mais les toudous. Pour autant, les deux livres ne jouent pas dans la même catégorie !

Jack Holloway est un tchatcheur de première dont le baratin s’appuie sur une très solide connaissance du droit, puisque c’est un ancien avocat rayé du barreau. Il est aussi capable de dégainer, pour défendre sa cause, les jurisprudences réelles ou imaginaires que d’user de ses poings. Son sens de la débrouille et son humour nous le rendent sympathique, tout comme son comportement avec Carl et les toudous, le chien et les drôles de bestioles étant aussi craquants les uns que les autres. Mais la suite des événements nous prouvera qu’on n’est pas au pays des bisounours : la compagnie Zarathoustra ne compte pas attendre passivement qu’en démontrant la soi-disant intelligence de petites boules de poils on la prive des gains escomptés, et Jack est plus roublard qu’il n’y paraît …

Certes, l’arriére-plan de « La controverse de Zara XXIII » est un peu léger (j’ai trouvé étonnant que personne n’ait jamais détecté la présence des toudous sur la planète et j’aurais aimé qu’on en apprenne davantage sur leur mode de vie). Mais j’ai immédiatement accroché au récit et à aucun moment je ne me suis ennuyée dans ce roman divertissant et bien mené, y compris  lorsqu’on se retrouve dans l’enceinte du tribunal (la couverture de l’édition française annonçait les scènes de prétoire), où l’on n’est jamais à l’abri des surprises. Une lecture diablement réjouissante !

« La controverse de Zara XXIII », John SCALZI
Titre original Fuzzy Nation (2012)
Traduit de l’anglais par Mikaël Cabon
Editions L’Atalante (320 p)
Paru en février 2018

11 commentaires sur “« La controverse de Zara XXIII », John SCALZI

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  1. J’attendais les premiers billets pour me lancer sur ce roman. Comme toi j’ai adoré « Les enfermés » et j’attends la suite avec impatience. (Ca devrait arriver assez vite d’après l’Atalante !) et en attendant je voulais lire un autre Scalzi.

    Ton avis fais pencher la balance du bon coté !

    Aimé par 1 personne

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