Israël, de nos jours.
Après une garde de nuit, le Dr Ethan Green, neurochirurgien reconnu, part faire une virée en 4×4 dans le désert proche pour se détendre. Il percute un homme à la sortie d’un virage, constate que la victime ne peut pas être sauvée et finit par remonter dans son véhicule et s’enfuir, refusant d’assumer les conséquences de son acte.
Mais il ne va pas s’en tirer aussi facilement.
Le lendemain matin, une jeune Erythréenne vient le trouver à son domicile pour lui rendre le portefeuille qu’il a perdu sur les lieux de l’accident. C’est la compagne du mort. Ethan croit tout d’abord que l’argent pourra acheter son silence, mais ça ne suffit pas : elle l’oblige à ouvrir un dispensaire clandestin et à y soigner des Africains en situation irrégulière sur le territoire israëlien.
Pendant ce temps, l’épouse d’Ethan, inspecteur de police, chargée de l’enquête sur l’accident survenu dans le désert, s’est mis en tête de retrouver le coupable, alors que sa hiérarchie ne s’intéresse guère à l’affaire.
Le point de départ (l’accident de voiture avec délit de fuite) a un petit air de déjà été vu en littérature, mais ne vous arrêtez pas à cela car ce qui suit se distingue par son originalité. Le roman s’attache en effet avec beaucoup de finesse aux divers protagonistes, sans tomber dans le manichéisme. Ethan a beau être médecin, il déteste s’occuper des Africains à la fois parce qu’il y est contraint et parce que l’étalage de toute cette chair en souffrance lui donne la nausée, à lui qui est habitué à travailler dans le champ net du cerveau. Sirkitt, l’Erythréenne, a certes l’idée d’ouvrir un dispensaire pour venir en aide à ses pairs mais ne perd jamais de vue ses propres intérêts, bien au contraire : c’est quelqu’un de dur, elle a si longtemps subi qu’elle s’accroche à son nouveau pouvoir. Elle est belle et entre elle et Ethan, une relation trouble s’installe, qui s’éloigne progressivement de l’inimitié initiale. L’épouse d’Ethan, de son côté, s’insurge contre sa hiérarchie policière qui considère que la résolution d’un crime affectant un clandestin n’est pas prioritaire. En même temps, elle s’étonne des absences d’Ethan qui se multiplient et commence à se méfier de lui.
La situation d’Ethan semble condamnée à devenir de plus en plus intenable, on se demande comment tout cela va pouvoir finir… et je ne m’attendais pas au dénouement.
Percutant et bien mené, même si les considérations psychologiques ont pu par moments me paraître un tout petit peu longuettes, « Réveiller les lions » nous donne à voir un pan méconnu d’Israël, celui des migrants clandestins africains qui y survivent.
« Réveiller les lions », Ayelet GUNDAR-GOSHEN
Traduit de l’hébreu par Laurence Sendrowicz
Editions Presses de la cité (416 p)
Paru en septembre 2017
Cuné, Kathel et Une Comète ont elles aussi aimé.
le délit de fuite est une réaction trop humaine et que je peux comprendre. Elle a donné vie à bien des romans.
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Oui, c’est un point de départ intéressant, une rupture dans la vie que l’individu concerné menait jusque là.
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Vu les avis positifs déjà lus et le tien aujourd’hui, c’est noté !
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🙂
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Cette vision d’une partie d’Israêl et le ‘hisoire en font un livre prometteur.Je ne connaissais pas. Merci!
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De rien, c’est toujours agréable de partager une lecture qu’on a aimée :).
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J’ai été très agréablement surprise par ce roman. Je ne savais pas trop à quo i m’attendre et je l’ai trouvé plutôt fouillé, et bien écrit.
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Je ne savais pas non plus à quoi m’attendre car je l’ai découvert alors que je n’avais rien lu à son sujet et j’ai l’impression qu’il me restera pas mal en mémoire.
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très très tentée, surtout par le cadre! et l’intrigue a l’air sympa aussi!
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