« Paris au siècle des Lumières », Arlette FARGE

Je ne sais pas pour vous, mais moi j’aimerais bien disposer d’une machine à voyager dans le temps et hop, un petit saut à telle ou telle époque, je débarque et j’hume l’air du temps (pas forcément une odeur agréable), j’écoute les bruits de la rue, je déambule et je découvre. Comme ladite machine, à ma connaissance, n’est pas encore sur le marché, j’ai opté pour le petit ouvrage de l’historienne Arlette Farge afin d’aller faire une incursion dans « Paris au siècle des Lumières ».

L’auteur s’est plongée dans les archives de la police, une mine d’informations concernant la vie de tout le petit peuple parisien. Au fil de chapitres thématiques composés de diverses petites notes, elle brosse un tableau détaillé de la capitale, couvrant aussi bien la géographie des lieux que les mœurs de la population. Se dessinent ainsi les contours d’un Paris bruyant et odorant, où la Seine joue un rôle majeur, on a peine à imaginer la densité du trafic sur ses eaux. On y équarrit sur ses berges, on s’y prostitue dans les fourrés adjacents car la nature reste partout présente, les animaux aussi (y compris les chats, pas encore domestiques et qui ont fort à faire avec les milliers de rats). Pour travailler, nombreux sont ceux, hommes et femmes, qui arpentent la ville le jour durant, allant d’un petit métier à un autre et ils sont heureux d’avoir trouvé de quoi subsister, quand 20% de la population n’y parvient pas. Tout le monde n’a pas la chance d’occuper un emploi dans ces boutiques ou ateliers qui, sans vitrines, s’ouvrent directement sur la rue. Les apprentis, que leurs parents placent très jeunes, n’y sont pas toujours bien lotis, maltraités par les maîtres et leurs épouses, qui les jugent corvéables à merci.

Pour ce qui concerne les divertissements, les Parisiens raffolent des spectacles et sont des joueurs invétérés. Quant aux multiples cafés et tavernes qu’ils peuvent fréquenter, les esprits sont prompts à s’y échauffer, pendant qu’on discute plus raisonnablement dans les salons des hôtels particuliers.

« Paris au siècle des Lumières » est un petit ouvrage richement documenté et très agréablement mis en page (nombreuses illustrations) que j’ai lu in extenso (ce n’était pas gagné, me connaissant, car c’est le genre de livre que j’achète et suis susceptible de laisser traîner ensuite longtemps sur mes étagères). Bon, comme je suis une incorrigible amatrice d’histoires (davantage que d’Histoire), il m’a donné envie de lire à nouveau, un de ces jours, un roman se déroulant à cette époque pour retrouver cette ambiance en grandeur réelle, ou presque.

« Paris au siècle des Lumières », Arlette FARGE
éditions Le Robert (239 p)
paru en 2017

repéré chez Leiloona

6 commentaires sur “« Paris au siècle des Lumières », Arlette FARGE

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  1. J’avais lu dans les années 90, d’Arlette Farge également, Vivre dans la rue à Paris au XVIIIème siècle… à partir de textes d’archives, rapports de police, etc. C’était très vivant, et j’avais beaucoup aimé cette approche. Mais ton livre serait-il une réédition sous un autre titre ?

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