« Ne fais confiance à personne », Paul CLEAVE

« Parfois, les jours où je me rappelle qui je suis, je me demande si c’est l’écriture qui m’a rendu ainsi – avec tous ces cinglés qui tournaient en rond dans ma tête, il était inévitable qu’une partie de leur folie déteigne sur moi, non ? »
A quarante-neuf ans, le célèbre auteur de romans policiers Jerry Grey découvre qu’il est atteint de la maladie d’Alzheimer. Il commence alors à rédiger ce qu’il appelle son Carnet de la Folie, comptant sur cette prise de notes quotidienne pour l’aider à démêler, plus tard, le vrai du faux.
Un an après, il est pensionnaire dans une maison de soins spécialisés. Régulièrement, il s’accuse de crimes qui s’avèrent avoir été commis dans ses livres. Enfin, pas tous …

Comme je me suis souvent demandé comment certaines horreurs pouvaient sortir du cerveau des auteurs de polars, le pitch de celui-ci ne pouvait manquer de m’accrocher !
J’ai beaucoup aimé la manière dont est traitée la maladie d’Alzheimer : pour ce que j’en connais, la présentation de ses manifestations et de sa perception par le patient (qui se place ici en mode distancié-ironique, on combat la peur chacun avec ses propres armes) m’ont paru réalistes et son intégration comme rouage majeur de l’intrigue fonctionne parfaitement. La confusion du héros déteint sur le lecteur, rien de tel pour brouiller les pistes ! Enfin, jusqu’à un certain point, car, et c’est dommage, nous comprenons plus rapidement que Jerry de quoi il retourne (même moi, qui ne devine jamais rien dans un roman policier), sans doute parce que nous faisons bien évidemment preuve de davantage de discernement que lui. Nous ne voyons cependant pas tout venir … sauf que là, justement, gros bémol chez moi, car certaine révélation m’a laissée plus que dubitative (pour le coup, foin du vraisemblable, si tant est d’ailleurs que le reste de l’histoire le soit). Rien à reprocher, en revanche, au dénouement, caustique à souhait !
Au final, un bilan malgré tout positif pour un polar original et rythmé, assaisonné d’une bonne dose d’humour noir, que j’ai dévoré (il a en outre le mérite, enfin pour moi c’en est un, de ne comporter aucune scène trash).

« Ne fais confiance à personne », Paul Cleave
titre original Trust No One (2015)
traduit de l’anglais (Nouvelle-Zélande) par Fabrice Pointeau
éditons Sonatine (400 p)
paru en août 2017

18 commentaires sur “« Ne fais confiance à personne », Paul CLEAVE

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  1. Je l’ai vu mais pas noté ; je crois que j’ai coincé sur la maladie d’Alzeimer, un peu trop mise à toutes les sauces. Mais si je le vois à la bibliothèque, pourquoi pas.

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    1. Pour le moment, je n’ai pas eu l’impression de voir la maladie d’Alzheimer mise à toutes les sauces, mais la production romanesque est tellement énorme que je passe à côté de beaucoup de livres.

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  2. Au début de ton article, j’étais tentée, tout ce qui tourne autour de cette maladie, m’intéresse, mais à la fin de ton article, bah, je me sens moins tentée. Et en plus, je lis très très peu de policiers !

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    1. C’est toujours ennuyeux de faire état de ses réserves, quand on a malgré tout bien aimé un bouquin, mais je me verrais mal passer sous silence ce qui pourrait coincer encore plus chez d’autres lecteurs (qui m’en voudraient de ne pas les avoir prévenus).

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  3. Je viens de finir le dernier Dugain, où le personnage principal est parano ! Là aussi la confusion du personnage a embrouillé la lectrice que je suis … Pas certaine de tenter le coup avec « un carnet de la folie » …

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  4. Dès qu’il est question de confusion entre réalité et fiction, j’ai mes antennes qui vibrent ! Donc je le note malgré tes petits bémols.

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    1. Il ne me paraît pas dans le style de ce que tu as déjà pu lire comme polars (je viens de revoir ça sur ton blog), c’est davantage thriller grand public (à mon sens), donc je ne sais pas s’il te conviendra.

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    1. Ah mais je n’en ai pas parlé en mal, tant s’en faut ! Et vérifie donc, ma chère Belette : je suis bien curieuse d’avoir ton opinion sur ce livre (parce que je serais étonnée que tu ne partages pas mes quelques réserves !) 🙂 !

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      1. Je sais que tu n’en parle pas en mal, mais l’autre blogueur aurait collé 4 part de tarte là où tu n’en mets que 2… ce qui change toute la donne, mais vu que j’apprécie Paul Cleave, même si j’ai pas accroché à un de ses romans, je compte bien vérifier par moi-même et voir si je partage tes réserves ou si je suis partiale…

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  5. Une manière originale de parler de la maladie, je le lirai peut-être mais je vais attendre un peu il me semble avoir au moins 2 livres de l’auteur sur ma PAL.

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