« Féminine », Emilie GUILLAUMIN

feminineA vingt-sept ans, Emma Linarès décide de céder à l’attrait que, depuis longtemps, l’armée exerce sur elle et s’engage. « Féminine » (nom donné aux personnels féminins de l’armée) est la chronique de l’année qu’elle y a passée, de l’entraînement militaire à l’affectation en régiment, en attendant l’éventuel départ en opération extérieure … si tant est qu’il ait lieu.

Si « Féminine » est un roman, il est plus que largement autobiographique et l’héroïne s’avère le double fictif de l’auteur, Emilie Guillaumin, dont elle retrace le parcours. A ce titre, il m’est apparu comme une forme d’auto-thérapie, retour sur une expérience pour l’analyser et la dépasser. Car si l’armée fascine Emma-Emilie, la vision fantasmée qu’elle en a, un rêve romanesque d’existence intense loin de la fadeur commune, aura du mal à s’accommoder de la réalité. L’appel de l’aventure, chez elle, ne rime pas avec l’appel des armes (elle fond en larmes la première fois qu’elle tire au fusil) et l’environnement militaire s’avère ne correspondre, maintenant qu’elle le découvre de l’intérieur, à rien de ce qu’elle est. Rapidement, elle a le sentiment de ne pas être à sa place  dans ce milieu mais, prise par le rythme effréné imposé dans le cadre de sa formation, elle préfère ne pas y penser. Ce ne sera que tout à la fin, alors que son départ en Guyane est proche, qu’elle s’accordera le temps de réfléchir à ce qu’elle est en train de faire.
Cet aspect psychologique mis à part, « Féminine » est avant tout le récit dans le détail du quotidien d’Emma-Emilie. L’auteur a été journaliste (et l’est à nouveau) et s’y entend pour croquer les gens, les situations et les ambiances. De quoi donner un aperçu vivant et haut en couleurs, sans langue de bois, de la chose militaire telle qu’elle l’a vécue.

Cette page « Féminine » tournée, l’auteur voudrait maintenant devenir écrivain. On le lui souhaite. Encore que, avec ce roman, ce soit déjà chose faite.

J'ai bien aimé !« Féminine », Emilie GUILLAUMIN
Editions Fayard (397 p)
Paru en août 2016

Repéré chez Cuné

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10 commentaires sur “« Féminine », Emilie GUILLAUMIN

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  1. drôle d’époque , où on réclame l’égalité absolue entre les hommes et les femmes , est ce une question féminine de porter les armes ou non? qui est fait pour tuer? pas ele visiblement.

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    1. Je ne pense pas que porter les armes soit réservé aux hommes, cela dépend des individus et on ne peut pas attribuer la revendication d’égalité en la matière à notre époque, elle lui est antérieure.

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    1. Oui, je trouve que c’est bien qu’elle ait franchi le pas : même si elle peut avoir l’impression d’avoir gâché du temps, au moins elle ne pourra pas nourrir des regrets sur une vie qu’elle aurait continué à idéaliser.

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    1. Il en faut pour tous les goûts 😉 ! Et j’ai été surprise de constater que mes deux médiathèques avaient fait l’acquisition de l’ouvrage : preuve qu’il y a bien un public potentiel.

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  2. « Tiens, j’ai l’impression de connaître ce pseudo », me dis-je naïvement en lisant votre critique de « Féminine » sur Babelio. Forcément, je cherche à en savoir plus, je tombe sur votre blog et là.. ça me revient, vous êtes la mère d’Ariane, non ? Rigolote comme coïncidence ! Et là, vous vous dites.. « mais qui se cache derrière ce commentaire ? ». Alors, je ne sais pas si vous avez une bonne mémoire ou non, je suis Sophie, une ancienne camarade de classe d’Ariane. J’avais eu l’occasion de vous rencontrer et de bavarder avec vous pendant mon catastrophique 1er stage en librairie BD dans une grande métropole du Nord de la France (oui, oui, je garde le mystère mais je pense que vous saurez très bien de quelle ville et de quelle librairie il s’agit). Vous aviez amené un peu de vie dans ces deux très longues et mornes semaines parmi des cuistres (j’exagère, bien sûr, je pense à une personne en particulier), ça m’a marqué et je suis contente de retomber sur votre blog au hasard de mes lectures. Je continuerai bien à bavarder mais l’idée d’étaler ma vie et la vôtre, en long, en large et en travers dans un commentaire public ne me paraît pas judicieux. Si l’envie vous dit de poursuivre la conversation, de parler du livre sus-cité même, ma boite mail en sera ravie ! À bientôt, peut-être 🙂

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    1. Chère Sophie, je me souviens très bien de vous 🙂 ! D’autant que je vous dois l’achat de « Carnet du Pérou », que j’ai a-do-ré !
      Je vous envoie mon adresse mail pour papoter plus aisément ;).

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      1. Pour une raison mystérieuse, ça n’arrive jamais, votre mail est tombé dans mes spams. J’espère du coup que celui que je vous ai envoyé en retour n’a pas fait un aller sans retour vers la corbeille 🙂 !

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