Chez les Knox, tout tourne depuis longtemps autour de la fille aînée, Devon, petit prodige de la gymnastique âgée de presque seize ans et à laquelle on promet un avenir olympique. Mais lorsque Ryan, le beau jeune homme à tout faire du gymnase meurt, victime d’un chauffard qui l’a fauché sur le bord de la route, l’équilibre familial autant que celui de toute l’organisation parents-coach du club des BelStars vacille soudain …
Dans la veine des romans mettant en scène des adolescents brillants, reflets du rêve américain mais en réalité plus opaques qu’il n’y paraît, en particulier aux yeux de leurs-parents-qui-croient-les-connaître, « Avant que tout se brise » m’a, je l’avoue, donné en cours de lecture une petite impression de déjà-lu. Malgré tout, j’ai lu le roman très rapidement, curieuse de savoir de quoi il retournait.
J’étais aussi intéressée par l’environnement évoqué. Le quotidien et le milieu des jeunes gymnastes sont décrits d’une manière fouillée (et ils ne font pas envie) : l’investissement personnel et financier des parents (ceux de Devon sont endettés car les inscriptions au club et aux compétitions leur coûtent une fortune) est impressionnant, autant que les heures de travail acharné et dangereux que les fillettes et adolescentes imposent à leurs corps à la croissance suspendue.
On se focalise sur le fonctionnement d’un couple, celui des Knox, marqué par un événement de l’enfance de Devon (sur lequel la narration reviendra à un moment d’une manière assez saisissante) et qui s’est tout entier construit autour de cet enfant et des espoirs qu’elle a fait naître. Katie, l’épouse, est au centre du récit : c’est sa perception qui domine, au lecteur de faire le tri et de découvrir (ou pas) la vérité avant elle. Le petit dernier de la famille, Drew, a été entraîné dans le sillage tracé par Devon et le développement de l’histoire lui accordera une place spéciale, que j’ai appréciée. La dernière partie du roman, enfin, m’a surprise (même si, là aussi, quelque chose m’a rappelé une lecture de ces dernières années (c’est ça, quand on lit trop 😉 ).
« Avant que tout se brise » est un roman qui ne m’a pas totalement convaincue, notamment parce que tout y est un peu trop appuyé à mon goût, mais j’ai aimé l’atmosphère trouble dans laquelle il nous plonge. Il m’a permis de découvrir Megan Abbott, auteur repérée mais pas encore lue jusqu’à présent.
« Avant que tout se brise », Megan ABBOTT
titre original You Will Know Me (2016)
traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean Esch
éditions du Masque (336 p)
paru en août 2016
lu en numérique via NetGalley
L’univers du sport intensif ne me tente pas du tout, oui, comme tu le dis, c’est un sujet moult fois exploité… Mais je découvrirais volontiers cette romancière… dans un autre registre! 😉
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Ashpodèle, c’est le sujet du jeune plus opaque qu’il n’y paraît qui m’a donné cette impression de déjà lu, pas tout ce qui concerne l’environnement sportif, plus original au contraire 🙂 !
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Ça me fait penser à l’univers sportif décrit par Lola Lafon dans « la petite communiste qui ne souriait jamais », mais la comparaison s’arrête là, puisque là, l’auteure ne part pas de quelqu’un de connu.
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J’y ai pensé aussi, mais on est bien sûr dans un environnement extrêmement différent.
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