En arrivant en Angleterre, la jeune Roumaine Roxandra est devenue Roxy et a rejoint le marché florissant des nannys à bas prix que les couples londoniens emploient. Elle s’occupe donc du petit George, auquel elle est très attachée, sous la férule de la mère, Irvana et le regard plus lointain du père, David.
A l’approche de ses quarante ans, David rêve de gravir enfin un nouvel échelon au sein de la Banque européenne où il occupe les fonctions de senior banker dans le département « Infrastructures ». Un important projet d’autoroute qui traverserait toute la Roumanie du nord au sud pourrait lui permettre d’y parvenir. Grâce à quelques renseignements incidemment glanés auprès de Roxy, il s’attache donc à lui donner une orientation décisive…
Belle surprise que ce roman, dont je ne connaissais pas du tout l’auteur et qui m’a plu de bout en bout ! Pour que son titre (à mon sens trop ambigu) ne prête pas à confusion, sachez seulement qu’il convient d’entendre le mot « Kidnapping » au sens large et pas seulement littéral.
Pour le reste, j’ai rarement lu un livre qui se préoccupe avec autant de bonheur à la fois d’informer et de distraire son lecteur. Il le distrait grâce à une histoire prenante, narrée d’une plume alerte, avec des scènes croquées sur le vif qui ne manquent pas de piquant. Il l’informe parce que, sans jamais que son propos en soit alourdi, il nous offre des tas d’informations intéressantes. Sur la Roumanie, le pays lui-même (David va y voyager et nous emmener avec lui) et ses habitants, ceux qui sont restés et ceux qui se sont exilés. Et sur le fonctionnement de la banque où travaille David mais aussi des institutions européennes en général, où des technocrates planifient à distance, en totale méconnaissance des réalités du terrain.
Avec « Kidnapping », roman dont j’ai apprécié la qualité d’écriture, on se plonge au cœur d’un récit ancré dans l’actualité et qui nous donne amplement matière à réflexion. Les personnages (Roxy et David au premier plan) et leur environnement sont fouillés (avec rappel du passé qui les a façonnés) et les situations auxquelles ils sont confrontés s’avèrent plus que crédibles. On sent que l’auteur connaît et maîtrise son sujet. Et comme il se refuse, dans sa manière d’envisager le déroulement des événements, à emprunter les voies de la facilité, le dénouement n’a rien de prévisible.
Une réussite !
Extraits :
- Les scones ressemblent à une simple pâte à gâteaux, comme ceux que l’on mange enfant jusqu’à l’écœurement. Combinés à l’amertume du thé, ils résument la vie.
- David regardait autour de lui, étonné par tant de charme. La route roumaine est un arc-en-ciel, avec ses maisons aux couleurs éclatantes dispersées au bord de la route : des palais miniatures en bois peint, ouvragés comme de la dentelle, surchargés de motifs sculptés et couverts de fleurs en pots. On y reconnaît des formes ottomanes, allongées et pointues, finement torsadées. Même les toits en zinc se finissent, à chaque extrémité, par des pointes de yatagan. Sous le traditionnel balcon couvert, les fenêtres restent dans l’ombre, protégées des regards. En revanche, au milieu du toit, deux yeux en amande, minuscules ouvertures découpées en demi-cercle, vous observent discrètement. Les maisons roumaines sont des chalets suisses transportés au royaume du croissant.
« Kidnapping », Gaspard KOENIG
Editions Grasset (368 p)
Paru en janvier 2016
Lu en numérique via NetGalley
Avec un billet pareil, c’est noté !
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Hé, hé ! C’était bien fait pour 😉 !
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moi aussi (c’est noté!) , c’est vraiment tentateur ;
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Un roman qui mérite d’être lu !
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Pourquoi pas ?
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Eh oui : pourquoi pas ?!
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Je note pour la découverte de la Roumanie (le côté ‘banque’ me branche moins) !
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ça tombe bien car le côté Roumanie est davantage développé.
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Et voilà un livre de plus rajouté à ma longue, très longue liste 🙂
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Trop de tentations 😉 !
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