C’est un courant d’air froid sur ses pieds qui la réveilla. La couette avait glissé durant son sommeil agité de trop de rêves. La jeune femme se redressa pour contempler la rade en contrebas. L’immense baie de sa chambre d’hôtel encadrait un paysage mouvant, où les gris de la mer se mêlaient à ceux du ciel, noyant une indécise ligne d’horizon.
La veille, Mademoiselle Monde avait fêté ses vingt-huit ans. Enfin, fêter n’était pas le mot approprié car personne ne les lui avait souhaités. A une époque où chacun est connecté à au moins des dizaines d’individus, elle avait choisi de s’isoler. Supprimer son compte Facebook avait été la première étape. L’adresse de messagerie avait suivi et l’abonnement à son téléphone mobile avait pris le même chemin. Pour ceux qui la connaissaient (mais la connaissaient-ils vraiment ?), plus moyen de la contacter. Et elle savait pertinemment que personne ne s’amuserait à partir à sa recherche : l’inquiétude suscitée par la soudaine disparition de la jolie mais discrète voisine ou collègue serait vite emportée par la marée du quotidien, dès qu’on apprendrait que Mademoiselle Monde avait largué les amarres en quittant à la fois son appartement et son job.
Décidée à dériver au gré des événements qui, s’imaginait-elle, devraient forcément croiser sa route, elle avait rejoint ce port, première destination ouvrant sur tant d’autres. Elle se voulait navire en partance vers de lointains horizons … mais elle peinait, en réalité, à déterminer lesquels. Ainsi donc, Mademoiselle Monde se laissait bercer mollement par un doux vague à l’âme, envahie par une romanesque mélancolie à l’orée des pages incertaines de sa nouvelle vie.
Cette posture d’héroïne légèrement tourmentée ne dura pas. Mademoiselle Monde se rendit compte qu’elle était affamée et décida de se commander un petit-déjeuner roboratif : à l’heure des choix, son cerveau avait besoin des carburants nécessaires pour fonctionner efficacement. Une quinzaine de minutes plus tard, on frappa à la porte et le plateau attendu fit son apparition. Une tasse de chocolat fumant, dont l’arôme délicieusement cacaoté vint lui titiller les narines, s’avançait vers elle, escortée d’une coupelle de confiture et d’une corbeille débordant d’un assortiment de viennoiseries. Mademoiselle Monde en avait déjà l’eau à la bouche.
Un toussotement émanant du dessus de l’appétissant étalage l’arracha à sa contemplation. Elle leva ses yeux d’aigue-marine vers ceux du porteur importun et là …
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Texte rédigé dans le cadre de l’atelier d’écriture proposé par Leiloona (Une photo, quelques mots) et en clin d’œil à mon précédent billet sur « La fuite de Monsieur Monde », de Georges Simenon.
Joli texte, bravo !
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Merci, Stephie !
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Entièrement d’accord avec Stephie !
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🙂
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Un beau texte qui met l’eau à la bouche!
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Ben oui, la posture romanesque, ça ne nourrit pas son héroïne 😉 !
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Bravo, j’avais bien sûr fait le lien avec ton précédent billet dès le titre ! Et j’adore la chute.
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Eh oui, le clin d’œil à « notre » Monsieur Monde ne pouvait pas t’échapper !
Je suis toujours touchée que tu prennes le temps de me lire, Kathel, et très contente que mon texte t’ait plu.
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On veut la suite !!!!!!
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Saxaoul, tu peux TOUT imaginer 😉 !
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Quelle belle idée cette femme en partance!!Vers où,il va falloir attendre le bon vouloir de l’écrivain!!!Au début j’ai craint pour sa vie,c’était beau et mélancolique comme le paysage,mais son appetit m’a rassurée!!
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Oui, exit la mélancolie avec le retour de l’appétit de la dame !
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Ah c’est une belle technique d’appâter le lecteur avec un très joli texte et de lui dire que s’il veut la suite, il faut aller ailleurs ! 😉
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Bon en revanche, pas réussi à aller sur le site dont tu parles.
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Normal, Leiloona … vu que le site en question fait partie de la fiction 😆 !
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pfffffffffff me suis fait eue comme une bleue ! 😀 C’est malin ! ça montre que j’en voulais plus. 😛
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Ca me donne envie d’un bon petit déjeuner tout ça (le meilleur dans les voyages 😉 ) Très chouette texte !
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Merci Céline (ça me fait toujours spécialement plaisir que des blogueurs ne participant pas à l’atelier d’écriture prennent le temps de me lire) 🙂 !
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Tu écris bien Brize et tu fait toujours preuve d’imagination pour mettre tes textes en scène. Voilà c’est ma façon de te souhaiter une très belle année.
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C’est une très jolie façon, Emilie 🙂 ! Bonne année à toi aussi !
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