Hors-série Les Inrocks : 150 BD indispensables

Je ne sais pas si c’est notre pourtant très sympathique Gaston qui m’a arrêtée (j’ai plus ou moins pensé qu’il s’agissait d’un guide pour ceux qui ne connaissaient rien à la BD, j’avais tout faux comme vous allez le voir), toujours est-il qu’il me semble avoir aperçu ce hors-série tout l’été dans les maisons de la presse où je suis entrée et que c’est seulement il y a quelques jours que je me suis décidée à le feuilleter. Il n’en a pas fallu davantage pour me décider à l’acheter (8,50 €) et, dans la foulée, je l’ai dé-vo-ré (alors que je suis plutôt du genre acheteuse compulsive de beaux magazines qui ensuite traînent chez moi sans que j’en lise le quart).

L’Edito initial précise bien le projet : ce hors-série n’a pas pour objectif de présenter  » « les meilleures BD de tous les temps », mais un panorama d’albums où se mêlent classiques et œuvres contemporaines, une bédéthèque restreinte mais représentative de la BD telle que nous l’aimons aujourd’hui. […] si ce modeste guide parvient à vous ouvrir quelques pistes de lecture, il aura atteint son but. » Eh bien, avec moi, mission accomplie (j’y reviendrai in fine) !

Sur 100 pages, ce hors-série nous invite donc à une promenade éclectique au pays de la bande dessinée, tous genres confondus (franco-belge, comics, mangas, pour reprendre les catégories dont il a raison de s’affranchir), au fil de 13 chapitres qui regroupent les albums par thématiques : de l’autobiographie & autofiction jusqu’aux frontières de l’imaginaire, en passant par les aventures réalistes & historiques mais aussi l’humour, sans oublier l’érotique, pour ne citer qu’elles. « Little Nemo » côtoie « Le goût du chlore« , pour vous donner une idée de la plage temporelle. Chaque BD est présentée par un commentaire (rédigé par divers journalistes) plus ou moins long (du quart de page à la page entière), avec une illustration, voire une planche, qui nous donne une idée de son graphisme. Cette analyse permet de situer l’œuvre dans le parcours de l’auteur et pointe avec brio (oui, j’étais admirative : j’aimerais pouvoir critiquer une BD de la sorte !) ses caractéristiques et ses forces.

Au fil des pages, on retrouve des BD qu’on a aimées (ou pas) et j’ai eu autant de plaisir à en lire la critique que pour celles que je découvrais, parce que j’en découvrais alors que je  me croyais assez bonne connaisseuse en la matière. C’est d’ailleurs un des intérêts de ce hors-série, d’ouvrir notre champ de vision sur des territoires que nous n’avons pas forcément abordés. Quand bien même on n’ira pas jusqu’à lire l’album en question, parce qu’il ne nous attire pas plus que ça, on en connaîtra au moins l’existence (et celle de son auteur, si elle nous avait échappé), bref on améliore sa culture BD et ça, c’est tout bon.

Pour ma part, j’ai repéré quelques albums que je serais curieuse de parcourir et dont je n’avais jamais entendu parler (plus qu’à aller fureter dans mes médiathèques préférées, dont le fond BD est de qualité) :
Légendes de la Garde (David Petersen), L’Homme sans talent (Yoshiharu Tsuge), Asterios Polyp (David Mazzucchelli), David Boring (Daniel Clowes), Mister Nostalgia (Crumb), American Splendor Anthologie (Harvey Pekar), L’Inscription (Chantal Montellier), Trillium (Jeff Lemire), Cité 14 (Gabus & Reutiman), Le Pont des Arts (Catherine Meurisse).

Amateurs ou curieux de BD, sans vouloir vous commander, vous savez ce qui vous reste à faire 🙂 !
(P.S : article garanti non sponsorisé)