– 1936 : le Colonel Eli MacCullough, âgé de cent ans, enregistre ses souvenirs, stigmatisant au passage son fils (« Graine de ma destruction. Je sais ce qu’il a fait »), avant de revenir sur l’histoire de sa famille. Rapidement, elle le mène au printemps 1849, quand il fut enlevé par des Comanches …
– 3 mars 2012 : Jeanne Anne McCullough (arrière-petite-fille d’Eli, qu’elle a connu jusqu’à ses dix ans), gît sur le tapis de son salon, seule dans cette grande maison où elle est sûre que personne ne la trouvera, pourtant elle sent une présence à proximité. Dans son esprit, des pans du passé ressurgissent (et au passage elle stigmatise à son tour le même individu : « Elle avait bien eu un grand-père, Peter McCullough, mais il avait disparu et il n’y avait personne pour en dire du bien ; elle savait qu’elle ne l’aurait pas aimé non plus »)…
– 10 août 1915 : Journal de Peter McCullough . Le voilà donc, ce fameux fils paria (mais on ignore encore pourquoi). « C’est mon anniversaire« , écrit-il. « Aujourd’hui, sans l’aide du moindre bourbon, je suis arrivé à la conclusion suivante : je ne suis personne. En me retournant sur mes quarante-cinq années, je ne vois rien qui vaille la peine – ce que j’avais pris pour une âme m’apparaît plutôt comme un abîme de ténèbres – , j’ai laissé les autres faire de moi ce qu’ils voulaient. A entendre le Colonel, je suis le pire fils qu’il ait jamais eu – il a toujours préféré Phineas et même ce pauvre Everett. » Voilà, le ton est donné, enfin façon de parler car Peter détonne, justement. Et en particulier au moment où on le saisit, alors que le Colonel s’est mis en tête de s’en prendre à leur voisin Pedro Garcia, qu’il rend responsable, à tort selon Peter, d’un vol de bétail sur ses terres. Convaincu qu’il ne pourra rien sortir de bon de cela, Peter s’acharne à s’opposer au cours que prennent les événements …
Trois fils narratifs, qui alternent d’un chapitre à l’autre, mais une seule famille, celle des McCullough, que nous suivons avec le plus grand intérêt de 1836 à nos jours, en même temps que nous découvrons, par son intermédiaire, la naissance et le développement de l’Etat du Texas.
« Le fils » est un roman dont je me suis dit, en le lisant (ce que j’ai bien failli ne pas faire, son côté pavé me rebutait), qu’il était tout simplement parfait (au moins pour moi), puisqu’il réussissait le tour de force de rassembler tout ce que j’aime. Les histoires sont captivantes (il y a toujours une bonne raison de poursuivre car les questions soulevées sur le destin de l’un ou l’autre exigent des réponses) (en plus, l’une d’elles et non des moindres est consacrée aux Indiens, tout pour me plaire, je vous le dis, même si certains comportements des Comanches n’ont rien de plaisant !) et s’enchevêtrent avec brio. Les personnages sont tout aussi intéressants (et on reconnaît parfois en eux certaines de nos aspirations ou de nos fêlures, au-delà des différences de temps et de lieux). Ajoutez à cela le plaisir d’apprendre quelque chose (ici, on a un bel aperçu de l’histoire du Texas et, par ricochet, de celle des Etats-Unis). Enfin, je n’ai pas parlé de l’écriture, mais qu’en dire sinon qu’elle épouse les rugosités (car il y en a, on ne fait pas dans la dentelle, au Texas !) du récit.
Roman-torrent, passionnant et puissant, « Le fils » s’avère d’une envergure qui dépasse son propre propos, circonscrit à une époque et un Etat, puisqu’il est sous-tendu par une certaine philosophie (ou devrais-je plus simplement dire conception) de l’histoire humaine dont il représente une illustration. Malgré son poids, il ne m’est jamais tombé des mains, au contraire je le prenais et le reprenais avec un plaisir qui ne s’est pas démenti. Alors, si le thème vous tente, aucune hésitation à avoir (et si vous avez peur de vous perdre entre les personnages et les époques, pas d’inquiétude : l’auteur ne cherche pas à nous égarer et nous a même fourni un arbre généalogique en tête du livre pour nous raccrocher aux branches le cas échéant) !
« Le fils », Philipp MEYER
Titre original The Son (2013)
Traduit de l’américain par Sarah Gurcel
Editions Albin Michel (671 p)
Paru en août 2014
Les avis de : Yspaddaden, Keisha, Cannibal Lecteur, Claire Jeanne, Papillon, Cuné, aproposdelivres, Electra , Emilie, Micmelo …
Quelle force ce roman ! Moi qui trouve que j’oublie beaucoup ce que je lis, ce roman m’est encore très présent et je crois que je n’oublierai pas ces personnages captivants. Tu as vraiment très bien fait de te laisser tenter ! Il faut nous écouter et ne pas te laisser impressionner par le nombre de pages, pas toi, la fille aux pavés 🙂
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La fille aux pavés, il lui faut au moins un challenge, pour se motiver 😉 !
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Tu me tentes terriblement, notamment parce que j’avais adoré Un arrière-goût de rouille… Je retiens en tout cas!
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Je pense qu’il te plairait !
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J’ai adoré ce livre lu il y a quelques mois. Je garde le souvenir de ce colonel élevé « à la dure » par les Comanches. Le mode de vie de ces derniers m’avait passionnée.
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Moi de même !
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Quand tu expliques qu’il rassemble tout ce que tu aimes, tu me convaincs complètement ! C’est qu’il est noté depuis un an, mais que je ne me décide pas à le chercher en bibli, par crainte du côté pavé aussi.
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Pour ne rien te cacher, il m’était déjà arrivé de lancer une réservation … pour finalement l’annuler, tant je renâclais à me lancer ! Je craignais aussi, je ne sais pas, quelque chose comme une certaine aridité du récit (j’ignore pourquoi je m’étais mis ça en tête). J’ai commencé à lire et mes inquiétudes n’ont pas tardé à s’envoler.
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Il est dans ma PAL, il faut absolument que je le lise !!
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Sage résolution 🙂 !
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Ah le côté pavé ! Je crois que dans mon billet je parlais de son « poids » mais ça en vaut la peine ! Impossible d’oublier Eli et ses années passées chez les Comanches, Meyer a réussi un livre d’une force magistrale et ton billet lui rend fort bien hommage !
Contente de voir qu’il ne t’ait pas tombé des mains 😉
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Oui, ça en valait vraiment la peine (et je ne dis pas ça de tous les pavés que je lis, en tout cas je ne dirai pas ça du suivant, que je viens d’achever) !
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Comme c’est bon de savoir que j’ai un pavé à 4 parts de tarte qui m’attend bien sagement.
A vrai dire, je l’ai remonté récemment en haut de la pile mais cela fait déjà deux fois de suite que je lui préfère un autre bouquin (le dernier en date étant « The heaven of animals », de David James Poissant, et je me régale).
Grâce à ce billet extatique, c’est sûr que je c’est lui qui aura ma préférence pour mes vacances. Plus que quelques semaines à patienter…
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Et moi je suis sûre que tu vas aimer (bon, après, je ne sais pas si tu seras « extatique » 😉 !) !
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Très beau livre que j’avais beaucoup aimé également !
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Il a suscité quelques billets enthousiastes !
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Je copie sur Kathel ! Mais je sais que je le lirai un jour.
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Je n’en doute pas !
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Idéal pour ton challenge (je l’ai lu, ne me fais pas les gros yeux)
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Mais je le sais bien, que tu l’as lu, puisque j’ai mis un lien vers ton billet 🙂 !
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J’ai eu la chance de rencontrer l’auteur et de l’écouter. je suis repartie avec ce pavé….pas encore lu…. Mais c’est vrai que ton billet me donne beaucoup plus envie que le compte-rendu laconique de mon Homme à qui je l’avais offert !
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Ah ! Ah ! Je connais ça aussi !!!
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Le récit de la fille m’avait un peu embêté… mais pas celui du papy, lui, c’était super génial !!
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J’étais un peu méfiante avec la miss, because la Belette m’avait mise en garde, mais j’ai trouvé beaucoup d’intérêt à son récit aussi.
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Moi moins d’intérêt… j’aimais pas le personnage, alors, ça en a pâtit. Je suis contente que tu aies aimé et désolée de t’avoir rendu méfiante ! Comme quoi, les ressentis des uns ne sont pas ceux des autres.
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Il attendra maintenant la sortie poche en ce qui me concerne mais je pense que je le lirai
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Il sortira sûrement en poche (et ce sera un joli petit pavé !).
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Un jour peut-être… Tu sais te faire sacrément convaincante alors qu’à la base je disais plutôt « pas pour moi »…!
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Comme quoi, quand je veux 😉 !
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Il est dans la PAL depuis sa sortie et je n’ai pas osé l’attaquer!
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Allez ! Allez ! On se reprend, on y croit et on se lance 🙂 !
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Une de mes plus belle découverte 2015 sans aucun doute!
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J’ai ajouté le lien vers ton billet (je ne les avais pas tous retrouvés) !
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Un très beau livre, je suis d’accord, je me souviens encore très bien de Eli, mon personnage chouchou !
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J’ai remis la main sur ton billet et l’ai ajouté en lien.
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Tu es la première à me donner particulièrement envie de le lire … C’est tellement rare de trouver « un livre parfait » !
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Oui, c’est rare qu’un livre satisfasse toutes nos exigences !
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Déjà un an qu’il est noté sur ma liste, il faut que je le lise !
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Eh oui !
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C’est un livre que je retrouve sur beaucoup de blogs. Ce n’est pas le côté « Pavé » qui me rebute mais le sujet. Je vais sans doute me laisser tenter.
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A toi de voir, parce que si le sujet te rebute, pas du tout sûr que le livre te plaise, quel que soit le nombre d’avis élogieux parus à son sujet …
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Ce roman est une vraie réussite (et j’ai adoré rencontrer l’auteur).
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Ah ! Il faudra que je regarde si je peux trouver une interview de lui !
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Je partage ton enthousiasme pour ce fantastique pavé !
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Pas trop tentée mais tu es tellement enthousiaste, et les quelques commentaires que j’ai lu vont dans le même sens, alors, il faudra que je me lance un jour…
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Il est bien possible que ce pavé me tombe entre les mains prochainement… Tu en parles vraiment bien !
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Il m’attend patiemment depuis un an !
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