Cet album hors du commun, je l’ai découvert tout à fait par hasard en furetant dans les bacs de la médiathèque de Gradignan, où le fonds BD est impressionnant.
On doit ce livre à l’association bd BOUM de Blois, qui a eu l’idée de proposer à de grands noms (ou pas) de la BD de mettre en images les « Paroles de taulards » évoquées par le titre, qu’elle avait recueillies auprès de prisonniers et confiées ensuite à Corbeyran pour les scénariser. Ce sont des anecdotes ou de petits récits, parfois seulement des impressions ou de courts moments gravés au fer rouge, comme celui de l’entrée dans la prison, mis en images par Marc-Antoine Mathieu en 6 planches sans parole : le personnage s’y dédouble, l’ancien moi regardant le nouveau s’éloigner, silhouette-clone des autres prisonniers, lui-même dépouillé de son habit d’individu, visage compris, laissé pendouillant au vestiaire.
Chaque séquence est représentée par un dessinateur différent, en mentionnant le prénom du prisonnier qui en a fourni la matière. Si le noir et blanc est de rigueur, les tonalités sont diverses, de la nostalgie d’une journée parfaite, souvenir d’avant l’incarcération, à l’évocation ironique d’une évasion ratée, en passant par la tristesse d’une séance de parloir manquée, pour ne citer que ces exemples. Mais ce qui frappe, avant tout, c’est la franchise du propos et son dépouillement : on touche ici à l’homme, derrière le prisonnier, et les dessinateurs (Etienne Davodeau, Edmond Baudoin, Bézian, Richard Guérineau, entre autres), chacun dans leur style, en rendent compte de manière parfaite, mettant leur talent d’artiste au service de sensibilités individuelles qui se sont exprimées sans complaisance.
Dès lors, on ne peut que prêter une oreille attentive à ces « Paroles de taulards », car elles nous atteignent comme nous atteignent les mots et les maux d’autres hommes, tout simplement. En ce sens l’album, en plus d’être une réussite artistique, est une belle réussite humaine.
« Paroles de taulards », scénario : Corbeyran, dessin (noir et blanc) : Collectif
Editions Delcourt – collection Encrages
Paru en 1999
J’imagine bien cet album si je le trouve , je le regarderai
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Je suis certaine qu’il t’intéressera.
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Cet album-là me tente depuis un bon moment. J’espère croiser son chemin un jour.
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Tu devrais pouvoir le trouver en bibliothèque.
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J’aime beaucoup les publications de l’association BD Boum, ils abordent toujours des sujets très marquants.
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Je les découvre avec cet album, mais tu m’incites à aller y regarder de plus près.
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Les albums de BD Boum sont vraiment biens. J’avais lu Paroles de Taule, c’était déjà très bien.
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« Paroles de taules » est paru en 2001 et il y a aussi eu « Paroles de parloirs » ensuite, en 2003.
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Un album que j’espère trouver en bibli moi aussi !
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J’espère que ce sera le cas.
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Je prends !
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Et tu as bien raison !
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Très parlante cette couverture… Je ne connaissais pas ce titre, je note !
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Oui, ça vaut le coup !
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Ah oui, bonne pioche ! Noté !
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🙂
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Le hasard fait parfois bien les choses! Cette fois c’était une bonne surprise!
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Oui, c’est bien de farfouiller dans les bacs de BD !
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Je découvre BD Boum avec ton billet. Et je ne peux qu’imaginer comme cette lecture doit être marquante.
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Et en plus, c’est une lecture « Non-Fiction », on est d’accord 😉 ?!
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Je me posais justement la question. La réponse est positive dans la mesure s’il s’agit de » témoignages » qui n’ont pas été » adaptés » pour mettre en images des récits fictionnels.
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A chaque fois, il est indiqué que le scénario est de Corbeyran, d’après une idée de (nom du prisonnier).
La préface précise : « De ces temps de rencontres [avec les prisonniers] sont nées des histoires, que les détenus ont bien voulu nous livrer et qu’à notre tour nous avons confiées à Corbeyran, scénariste qui les a retravaillées avec eux. »
Pour moi, ça reste des récits d’histoires vécues, mais si tu trouves que c’est « litigieux » pour le Non-Fiction, je peux comprendre, ce n’est pas grave.
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Oui, je crois que nous pouvons considérer qu’il s’agit de témoignages. Je prends 🙂
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Super (je l’avais lu et chroniqué dans cette idée, sinon il y a beaucoup de BD que je lis et pour lesquelles je ne me donne pas la peine de rédiger un billet) !
De toute façon, j’ai lu deux autres Non-Fiction (pas des BD, d’abord 😉 !), donc je pense rédiger au moins un autre billet d’ici la fin du mois, Cap’tain !
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