Début décembre, Carole quitte Saint Etienne pour rejoindre le village du Val-des-Seuls. Elle y retrouve son frère Philippe et sa sœur Gaby, qui y vivent à l’année. Philippe est garde-forestier, Gaby femme de ménage dans un hôtel du coin. Chacun a reçu une de ces boules de verre à neige avec lesquelles leur père, Curtil, annonçait qu’il allait revenir d’une de ses longues escapades, quand tous les trois étaient encore enfants et habitaient avec leur mère.
Carole s’installe dans un gîte. Elle a emporté avec elle du travail à faire, sa traduction en cours d’une biographie de l’artiste Christo. Les jours s’écoulent, au rythme du village, dont la tranquillité est perturbée par le projet de création d’une piste de ski qui le transformerait radicalement. Carole passe un peu de temps avec Philippe, fait des aller-retours entre son gîte et le bungalow de Gaby. Et Curtil n’arrive toujours pas …
Vous est-il déjà arrivé de vous laisser apprivoiser par un roman ?
Parce que c’est ce qui s’est passé pour moi avec celui-ci !
J’ai commencé par me dire que, tous les deux, on risquait de ne pas être copains. C’est vrai, quoi, quand je lis un roman, je veux une histoire, pas la chronique détaillée d’une attente, avec des indications passionnantes du style :
« A dix heures, j’ai fait une pause. J’ai pressé une orange au-dessus d’un verre.
J’ai bu le jus. »
A ce train-là, ça allait me paraître rudement long de l’attendre, le Curtil !
Sauf que, heureusement, il n’y avait pas que des notations factuelles de ce type, c’était trop facile de caricaturer le propos en le réduisant à cela. La description que fait Carole, par le menu, de certaines de ses actions, s’insérait dans un cadre plus large. Petit à petit, le décor était posé, l’environnement autant que les habitants, et je me suis retrouvée prise (engluée ?) dans l’atmosphère du Val en hiver, le gris et le froid, la chaleur du bar de Francky, le capharnaüm du bungalow de Gaby et le poids, sur les sentiments de Carole pour sa sœur, d’un épisode de leur passé commun.
Alors, oui, il ne se passe pas grand-chose dans ce roman. Mais, étonnamment, je m’y suis sentie de mieux en mieux : j’avais abandonné sans tristesse l’espoir de voir poindre une histoire en bonne et due forme pour laisser des bribes d’êtres et d’existences se déployer sous mes yeux, leurs trajectoires plus ou moins accidentées se révélant au fur et à mesure des jours s’écoulant. Et j’ai glané, au fil du chemin, des moments ou des remarques qui m’ont parlé plus particulièrement, petits éclats scintillants dans un roman que j’ai quitté à regret.
Je pensais que Claudie Gallay n’était pas un auteur pour moi.
Il faut croire que je me trompais.
« Une part de ciel », Claudie GALLAY
Editions Actes Sud (446 p)
Paru en août 2013
Prix du roman Confidentielles : 1er lu/13 à lire
Je le lirai sans aucun doute, j’aime bien ses romans. Il y avait eu pas mal d’avis contrastés il me semble, j’espère que j’aimerais autant que toi.
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En tout cas, tu ne devrais pas être surprise, je pense qu’elle y adopte le même rythme que dans ses autres œuvres.
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Bonjour Brize
J’avais trouvé « les déferlantes » de la même auteure looonng et sans réelle histoire ….
Pas sûre que je retente mais ton avis est intéressant 🙂
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Tu risquerais de faire les mêmes remarques pour cet opus-ci 😉 !
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Je n’ai pas aimé « les déferlantes », par contre beaucoup apprécié « Dans l’or du temps » et encore plus « seule Venise ». J’ai prévu de lire celui-ci, pour l’ambiance et l’écriture de Claudie Gallay.
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C’est un auteur que je relirai : j’avais vaguement tenté « Les déferlantes » (quelques pages) et je croyais que les lecteurs qui l’appréciaient aimaient tout ce qu’elle avait écrit, donc ta remarque m’est précieuse pour mon choix futur.
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Pas encore rédigé mon billet mais ce roman où , apparemment, il ne se passe pas grand chose m’a aussi séduite !
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J’ai aperçu tes billets sur des livres de la sélection que je n’ai pas encore lus et différé leur lecture, en attendant d’avoir lu les livres en question puis rédigé mon avis : je serai curieuse de comparer ensuite ce que nous en aurons pensé !
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Je suis une des rares alors à ne pas partager cet enthousiasme 🙂
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Oh, je ne crois pas ! Déjà, il y a les lecteurs qui, comme moi, ne s’aventurent même pas sur ce terrain-là, en se disant que le roman n’est pas pour eux (ce que je pensais avant de devoir le lire pour le prix Confidentielles). Et les autres qui ont tenté et abandonné et ne font pas forcément un billet (c’est souvent mon cas, par simple paresse : pas envie d’argumenter pour dire que tel ou tel livre ne m’a pas convenu). C’est quand même particulier, comme roman.
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Faut voir, Les déferlantes m’avait un poil ennuyée à cause de l’écriture (mais arrivée aux 3/4 ça fonctionnait)
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Belle persévérance (je suis incapable d’aller jusqu’aux 3/4 quand je m’ennuie) !
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Et moi je n’ai toujours pas lu Claudie Gallay…
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Gageons que ça viendra 🙂 !
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Un roman au charme indéniable !
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Mais auquel on peut résister, j’en suis malgré tout persuadée :).
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Je n’ai lu que Les déferlantes, mais je n’ai pas aimé ni son style ni le thème… ce qui ne me donne guère envie de continuer !
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J’aurais tendance à craindre que celui-ci ne te convienne pas davantage … mais ce n’est pas si sûr, si tu regardes ce qu’Aifelle a mis en commentaire au sujet des « Déferlantes », justement.
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J’ai ressenti exactement la même chose. On a l’impression qu’il ne se passe rien et que l’on va s’ennuyer à mourir et finalement ce n’est pas du tout le cas. Une sensation agréable mais très étrange je dois dire.
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Oui, j’avais vu ton billet après avoir rédigé le mien et j’ai été frappée par la similitude de notre ressenti !
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ça fait longtemps que je n’ai plus lu Gallay et avec ton billet, je me rends compte que ça me manque…
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Allez, hop ! Un roman de l’auteur !
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J’ai beaucoup aimé les premiers romans que j’ai lu de Claudie Gallay, puis je me suis un peu lassée de son style trop descriptif. Tu me donnes envie de renouer avec l’auteur par ce roman !
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Pour moi, c’était quasiment une découverte, puisque je n’avais « essayé » Les déferlantes que sur quelques pages.
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Je l’ai trouvé trop long, ennuyeux, (je suis allée au bout quand même)Dans mon article je dis que la fin sauve tout le roman et 9 mois plus tard je ne me souviens plus du tout de cette fin!!!!
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Aïe ! Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas !
Et ce genre de choses m’est déjà arrivé avec d’autres bouquins. Parfois, avec le recul, on en vient à apprécier un peu différemment ce qu’on avait lu.
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Bon. Claudie Gallay est une auteure qui me fait un peu peur. Weird hein! Si ça prend un moment comme ça à rentrer dedans, je pense que je ne commencerai pas par celui-ci.
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Non, non ! Je ne trouve pas étrange que cet auteur te fasse un peu peur, j’étais pour ma part plutôt dubitative. Quant à savoir avec quel roman l’aborder, tu peux regarder le commentaire d’Aifelle plus haut.
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