« Truismes », Marie DARRIEUSECQ

TruismesJe connaissais le roman de réputation, mais en réalité j’en savais bien peu à son sujet puisque je pensais que le titre, « Truismes », était à prendre au sens littéral (il me rappelait le « Tropismes » de Sarraute). Aussi, lorsque je l’ai croisé en médiathèque alors que je passais en revue les étagères en mode mais-qu’est-ce-que-je-pourrais-bien-lire, j’ai été un peu étonnée par la couverture (bizarre, cette petite queue de cochon !). Mais il a fallu que je commence à lire pour me dire que, euh, je ne rêvais pas, là, elle était en train de nous raconter sa métamorphose en truie, la narratrice !
C’est sans doute la raison pour laquelle je lui ai pardonné sa relative bêtise (ses observations sur ceux qui l’entourent et la manière dont ils usent et abusent d’elle, dans la parfumerie où sa transformation physique fait d’elle un atout de choix pour l’offre de prestations en soins en tous genres, je vous laisse deviner lesquels, sont d’une naïveté confondante) : après tout, si elle passait, progressivement, du stade humain ou stade animal, on pouvait se dire que son intelligence était elle aussi en train de basculer en mode un peu plus primaire. J’ai donc observé avec une certaine fascination-répulsion cette mue hors du commun, telle que notre héroïne nous la donne crûment à voir.
En même temps qu’elle évolue, le monde change autour d’elle, au point que le roman bifurque vers une espèce de récit dystopique, je ne m’y attendais pas et cela ne m’a pas déplu.

Je n’irai pas jusqu’à dire que j’ai pu discerner, au travers de ces lignes, un quelconque message, je suis restée dans une disposition d’esprit bien trop terre à terre pour interpréter cette fantaisie d’un goût particulier (d’aucuns diront discutable, voire mauvais) comme une fable ou une parabole (à la manière de « La métamorphose » de Kafka ou de « Rhinocéros » de Ionesco). Il reste que j’ai goinfré l’affaire en moins de deux (avec quelques « Chronk ! Chronk ! » de digestion satisfaite) et je comprends que ce bouquin inattendu (premier roman publié de l’auteur) ait connu un certain retentissement lors de sa parution.

J'ai bien aimé !« Truismes », Marie DARRIEUSECQ
Editions Folio (149 p)
Initialement paru chez P.O.L en 1996

27 commentaires sur “« Truismes », Marie DARRIEUSECQ

Ajouter un commentaire

  1. Il ne m’a jamais tentée, ni maintenant, ni à sa parution .. il y a des indifférences comme çà par moment .. ce n’était pourtant pas faute d’en entendre parler.

    J’aime

  2. Je vais le lire car il est dans ma PAL. Ce qui me permettra de découvrir l’auteur et de savoir si son dernier roman peut me plaire. Il me semble tout de même un peu particulier.

    J’aime

  3. Je me rappelle que ce qui m’avait fasciné avec ce roman c’est que grâce à lui et à ses ventes l’auteure a pu s’acheter un appartement dans Paris, cash (je crois)… Ca m’a longtemps fait rêver…

    J’aime

  4. j’ai lu et j’aurais pu écrire le même texte sur mon blog , c’est bien fait mais on ne comprend pas son succès car c’est très vide, depuis je n’ai plus rien lu de cette auteure
    Luocine
    PS un appartement à Paris , ouah ! pas mal

    J’aime

  5. Je sais que je l’ai lu… mais aucun souvenir… je ne sais même plus si j’ai aimé ou pas… ce qui n’est à priori pas très bon signe !!!!
    Joyeux Noël pour toi et ta famille !

    J’aime

  6. Je me rappelle bien moi l’avoir aimé, surtout la première moitié et me rappelle que la fin était moins plaisante, une impression de perte de contrôle de l’auteur …

    J’aime

Un commentaire ? N'hésitez pas !

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Un Site WordPress.com.

Retour en haut ↑