Il s’appelle Henri Poincaré, comme son grand-père mathématicien, mais lui est commissaire à Interpol, basé à Lyon et actuellement chargé de la sécurité du sommet de l’OMC qui se tient à Amsterdam. Et ça démarre plutôt mal puisque James Fenster, brillant scientifique américain, est victime d’un attentat à la bombe dans sa chambre d’hôtel. Il devait faire une conférence sur le thème de « L’inévitabilité mathématique d’une économie mondialisée ».
Les investigations de Poincaré le conduiront notamment aux Etats-Unis, il sera amené à s’interroger sur le pouvoir d’explication qu’auraient les fractales, le tout dans un contexte chaotique où l’ordre des choses (des prophètes, pas toujours pacifiques, prédisent l’arrivée du grand Enlèvement) autant que ses proches (une précédente affaire le poursuit) sont directement menacés …
Le récit commence directement après un bref prologue anticipant sur la suite (et fin ?) des événements qui m’a un peu dérangée en me donnant l’impression que l’auteur en dévoilait trop, mais, bon, après tout j’ignorais quand exactement la scène se situait par rapport au déroulement à venir du livre.
Cette réserve initiale ne m’a pas empêchée de plonger dans l’histoire, en appréciant l’art avec lequel dont sont posés les personnages : impossible de ne pas les « saisir » et comme, ces temps-ci, c’est régulièrement ce que je reproche aux livres que je lis, le manque de vérité-crédibilité des protagonistes, j’ai été sensible à ce point (et d’autant plus sensible, au fil du texte, au fait que l’auteur n’épargne pas son héros, j’avais sans doute un peu oublié qu’un polar, le plus souvent, c’est noir…).
L’enquête avance, sans qu’on devine ce que l’histoire nous réserve comme surprises (j’avais au moins pressenti un élément mais c’était minime au regard du reste). Le tout est bien ficelé (on pourrait pinailler sur un point un peu trop facile à mon goût, mais à ce compte-là il y en a dans tous les polars) et, surtout, original sur le fond, avec cette réflexion mathématique qui sous-tend l’intrigue (rassurez-vous, pas de quoi perdre le commun des mortels, on n’est pas dans un roman SF de hard science) et la description d’un environnement géopolitique troublé très bien rendu.
Un polar de qualité, lu sans traîner (avec un auteur américain qui s’est choisi un héros français : rien que pour ça il mérite un détour !) !
« La théorie du chaos », Leonard ROSEN (488 p)
Titre original All Cry Chaos (2011)
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Hubert Tézenas
Editions du Cherche Midi (collection Thrillers)
Paru en août 2013
Repéré chez Keisha . Lu aussi par Dominique .
N.B. : Quand nos lectures se font écho …
En ce moment je lis (entre autres) « Dans les forêts de Sibérie », de Sylvain Tesson et, page 88 de l’édition de poche, je tombe sur ce passage, qui me rappelle immédiatement les fractales évoquées dans « La théorie du chaos » :
« Je traverse des chaos de banquise. […] Parfois, le soleil illumine la pointe des glaçons : des étoiles s’allument en plein jour. Sur les sections obsidionales, les craquelures courent dans la masse de verre selon un schéma récurrent, le dessin d’une arborescence à angles brisés. Les lignes de cassure se scindent à la manière des arbres généalogiques ou des tiges de certaines plantes. Cela correspondrait-il à une structure mathématique, à une écriture déterminée par les lois de l’Univers ? »
Pourquoi pas, s’il me tombe sous la main… Le catalogue de ma bibli est inaccessible aujourd’hui, je verrai plus tard.
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Il est paru récemment, donc il faudra peut-être attirer leur attention dessus.
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Je l’ai noté chez jours-ci, mais chez qui ? Je n’avais pas compris que l’auteur était américain, en général c’est plutôt l’inverse .. Ma LAL « polars » est en train de prendre une allure inquiétante.
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De mon côté, je n’en lis plus aussi souvent qu’avant (il y a eu toute une période où je ne lisais que des polars), mais celui-ci avait l’air suffisamment original pour me tenter.
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En effet parfois les lectures se font écho, cela m’arrive assez souvent (mais pas de quoi me flanquer la frousse)
Pour le début, oui, mais une fois dans le livre heureusement je l’ai mis dans un coin de cerveau et ça n’a pas empêché le plaisir de lecture.
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Des échos comme celui-ci, ça ne m’étais jamais arrivé !
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Les polars chez cherche-Midi sont toujours de bons crus 😉
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Les opérations de sélection en amont doivent être efficacement menées !
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repéré également chez Keisha je l’ai bien aimé aussi, un bon polar et comme tu le dis, français pour une fois ça nous change
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Oui, qu’un auteur américain se choisisse un héros français, voilà qui n’est pas courant !
J’ai ajouté un lien vers ton billet.
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j ai noté ce titre chez Dominique et je pensais également, qu’il s’agissait d’un auteur français
Luocine
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Eh non !
De mon côté, il y a des auteurs américains dont j’avais d’abord cru qu’ils étaient français, compte tenu de leur nom (Claire Messud, pour ne citer qu’elle).
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Billet cette semaine ( si pas d’imprévu), et j’ai aimé!
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On va surveiller ça !
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Tiens un thriller mathématiques, j’adore ce genre ! Ca me rappelle « Pi », le film.
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Il pourrait te plaire, alors !
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Han , je crois que je n’ai jamais lu de polars français!!! je note donc même si je ne suis pas très fan de ce genre (trop de rebondissements à mon goût), parce ton billet est convaincant et que je ne veux pas mourir idiote!
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Ce n’est pas un polar français, Emilie, mais un polar américain avec un héros français.
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héhéhé, je viens de lire les autres commentaires… Rassures toi Brize je suis certaine qu’on finira par intégrer qu’il s’agit d’un polar américain ;). Mais bon ça m’arrange pas notre histoire, ce n’est pas encore pour demain que je vais lire un polar français…
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Mais ça se trouve, quand même, les polars français 🙂 ! (je n’ose pas te conseiller Vargas, parce que j’adore, mais elle est un peu atypique et ne plaît pas toujours)
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Je te fais confiance. Va pour un Vargas, tu as un titre à me conseiller en particulier?
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Ah, je te conseillerais bien « Debout les morts« , celui avec lequel je l’ai découverte, très sympa (mais oui, on peut dire ça de ce polar).
Et pour d’autres idées de polars français, je suis allée farfouiller sur mes blogs (celui-ci et le précédent) et au milieu de tous ces auteurs anglo-saxons, je t’ai sélectionné quelques titres français (et aimés, surtout) : « Porteurs d’âmes« , de Pierre Bordage (critique sur ce blog-ci) ; « Cadres noirs« , de Pierre Lemaître (pour celui-ci et pour les suivants, critique sur le blog précédent, tu trouveras l’adresse dans les onglets en haut du blog) ; « Baka ! », de Dominique Sylvain ; « La mémoire fantôme« , de Franck Thilliez (le seul que j’aie lu de l’auteur car a priori les autres sont un peu trop trash pour moi, mais celui-ci était parfait).
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Merci Brize tu es une mère pour moi !
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Ah, c’est dur, ça ! Parce que si ça se trouve, j’ai l’âge pour 🙄 !
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Bah ! Un de plus, un de moins dans ma LAL !
Soyons généreux, merci.
Le Papou
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Bien dit, Le Papou : quand on aime, on ne compte pas 🙂 !
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