« La stratégie Ender », Orson SCOTT CARD

Parce que j’ai entendu parler, via le petit monde de la SF, du film qui en est tiré et qui sortira en novembre 2013, j’ai exhumé de mes fichiers les notes prises lorsque j’avais lu ce roman, il y a deux ans (je l’avais repéré grâce au Cercle d’Atuan) et que j’avais eu la paresse de mettre en forme (mais oui, ça m’arrive 😉 ), ce que je viens donc de faire.
A noter, pour rebondir sur la remarque figurant tout à la fin du billet, que je ne suis toujours pas allée découvrir la suite !

Ender a six ans. Mais son cerveau le situe très largement au-dessus de cet âge.
Est-il celui qui sauvera l’Humanité, lorsqu’elle sera victime de la troisième Invasion de ces créatures effrayantes, les Doryphores, qu’elle n’a refoulés qu’in extremis, quarante ans auparavant ?
C’est ce qu’espèrent ceux qui le recrutent pour intégrer l’Ecole de Guerre et le préparer à rejoindre la Flotte Internationale.
Loin de sa famille, Ender devra acquérir, en un temps record, les techniques nécessaires au commandement d’une flotte spatiale.
Dès le départ, cependant, alors que ses talents stratégiques se manifestent, il apparaît que le commandement a décidé de ne pas lui faciliter la vie, en s’ingéniant à l’isoler du reste du groupe…

La narration use d’un procédé itératif (batailles successives alternant avec les incursions régulières d’Ender dans un jeu vidéo emblématique de son psychisme) et cette construction pourra paraître fastidieuse. Mais j’ai trouvé qu’elle passait plutôt bien car à chaque fois on enregistre une progression du héros, sur trois plans : le domaine stratégique, son rapport aux autres et  son propre psychisme.
Qui plus est, l’auteur distille habilement des éléments d’une autre sorte et suscite diverses inquiétudes chez le lecteur : jusqu’à quel point Ender est-il manipulé (et l’Histoire, présentée sous forme de vidéos tronquées) ? jusqu’où iront son frère Peter et sa sœur Valentine dans leurs tortueuses manœuvres géopolitiques ?

La fin du roman clôt le parcours initiatique d’Ender et apporte à l’histoire un épilogue qui m’a surprise par sa richesse et sa densité (cette fin aurait à elle seule, pour moi, méritée d’être développée et de faire l’objet d’un autre roman à part entière).
Si l’histoire s’achève en bonne et due forme (ce qui permet de lire ce premier tome indépendamment du reste du cycle), la manière dont sont envisagés ses prolongements m’a donné fortement envie de lire au moins le volume 2 du cycle, dont j’entends dire qu’il serait à la hauteur du premier.

« La stratégie Ender » (Le Cycle d’Ender, tome 1), Orson SCOTT CARD
Titre original : Ender’s Game – traduit de l’américain par Daniel Lemoine
Editions J’ai Lu (382 p)
Prix Nebula 1985 et Prix Hugo 1986

D’autres avis chez : Lhisbei, Arutha, Blop, Spocky, Calenwen, Lohrkan …