« Nous étions faits pour être heureux », Véronique OLMI

Nous étions faits pour être heureuxOn pourrait croire à une banale histoire d’adultère (Serge, 60 ans, tout pour être heureux avec une femme de trente ans de moins que lui, belle, et leurs deux superbes enfants, s’intéresse soudain à Suzanne, qu’il a croisée par hasard) mais l’écriture de Véronique Olmi (que je découvrais) la dépasse en s’accrochant au plus intime des protagonistes (et, par là-même, à ce qu’il y a de plus intime en nous).

Il y a aussi une autre histoire dans l’histoire, celle du passé de Serge, d’une enfance rongée par une douleur dont il ne se défait pas. Paradoxalement, cet aspect du roman m’a moins convaincue même si ma curiosité était éveillée (j’ai lu le livre d’une traite), je n’avais pas besoin de cet élément de dramaturgie supplémentaire (presque excédentaire pour moi), la densité des personnages de Serge et Suzanne, tels quels, me suffisait. Je comprends cependant la volonté de l’auteur d’expliquer l’angoisse sourde de Serge, cette difficulté à vivre qui l’habite et j’ai aimé, aussi, que dans ce récit tout ne soit, finalement, pas si prévisible que cela.

Mais de ce roman je pense retenir, tant pis si je me répète, la qualité d’une écriture, l’aptitude de Véronique Olmi à saisir les moments des êtres et l’écho qu’ils trouvent dans ce qui les entoure, les sensations indicibles qui les habitent, leur volonté d’exister et le regard sans égards portés par certains sur eux-mêmes et leur environnement.

J'ai bien aimé !« Nous étions faits pour être heureux », Véronique OLMI
Editions Albin Michel (230 p)
Paru en septembre 2012

18 commentaires sur “« Nous étions faits pour être heureux », Véronique OLMI

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  1. Je te rejoins sur l’histoire dans l’histoire, qui a un côté un peu artificiel à mes yeux, comme si l’histoire d’amour ne se suffisait pas à elle-même. Comme toi, j’ai aimé l’écriture. Pour le reste, je suis restée un peu en dehors. (Billet prévu dans quelques jours… )

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  2. Même si ça fait un peu « bobo », j’ai bien aimé les balades dans Montmartre aussi. Pour le reste, je découvrais aussi cette romancière, et je me suis sentie un peu étouffer dans cette histoire… sans doute était-ce voulu, mais ce n’était pas toujours agréable.

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    1. Ah, je viens d’aller lire ton avis (je l’avais zappé car j’avais repéré le livre et voulais le lire) : c’est peut-être étonnant car moi, j’ai bien aimé, mais je comprends tout à fait que tu puisses le percevoir comme tu l’as fait !

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