« Quartier perdu », Patrick MODIANO

Ambrose Guise, célèbre auteur de romans policiers outre-Manche, débarque à Paris pour y signer un contrat avec un éditeur japonais.
Cela fait vingt ans qu’il n’a pas remis les pieds dans la capitale.
Il était jeune lorsqu’il dut quitter la ville précipitamment. Et il s’appelait Jean Dekker…

C’est le billet très convaincant de Tasha (dont je vous recommande vivement le tout jeune blog, que j’ai eu la plaisir de découvrir à l’occasion du challenge Pavé de l’été) qui m’a incitée à lire ce roman de Modiano.
Je connais finalement assez peu cet auteur. Je me souviens avoir lu et aimé, jadis, « La ronde de nuit » et puis, plus rien. L’auteur était-il alors trop mélancolique pour moi ? Toujours est-il que je ne suis revenue que tout récemment vers lui avec « Dans le café de la jeunesse perdue » et « L’horizon », que j’ai tous les deux beaucoup appréciés.
Pour ce « Quartier perdu », mon avis est un peu plus mitigé mais je n’en regrette nullement la lecture.
J’ai été happée par toute la première moitié du roman, quand l’auteur déambule (on déambule souvent, chez Modiano, ceux qui le connaissent le savent) dans Paris (sa ville fétiche), par une chaleur caniculaire et alors que les rues parfois désertes prennent des allures fantomatiques. Cette atmosphère mystérieuse de retour et d’errance m’a captivée.
J’étais aussi curieuse d’avoir le fin mot de l’histoire mais, paradoxalement, c’est là que j’ai été le moins convaincue. La plongée dans le passé, avec ces scènes de rencontres et de sorties nocturnes au sein d’une petite bande d’habitués parisiens quelque peu mondains (Jean Dekker n’appartient pas à ce milieu, même s’il s’y trouve accueilli), m’a donné une impression de factice, que je n’avais absolument pas ressentie auparavant. On finit par comprendre ce qui s’est passé mais les clés de l’énigme m’ont paru moins intéressantes que la situation énigmatique elle-même.
Une lecture dont je conserverai malgré tout un bon souvenir, tant certains passages m’ont séduite.

« Quartier perdu », Patrick MODIANO
Editions Gallimard (182 p)
Paru en décembre 1984

8 commentaires sur “« Quartier perdu », Patrick MODIANO

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  1. Malice a évoqué Modiano récemment, elle aussi. Toujours pas lu Modiano. Le monsieur, précédé de sa réputation, m’impressionne, c’est bête hein? Le déclic se fera peut-être un jour…

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  2. J’ai beaucoup aimé ses premiers romans et puis je l’ai perdu de vue sans vraiment le faire exprès. J’ai renoué il y a deux-trois, je ne sais plus avec quel titre, je n’ai pas retrouvé le charme des débuts. Mais j’aime l’homme, ses hésitations, ses balbutiements .. je le trouve rafraîchissant au milieu de tous ses congénères tellement imbus d’eux-mêmes.

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    1. Je ne connais pas l’homme, ou très peu, car maintenant que j’y pense il me semble avoir effectivement lu une interview de lui qui m’avait plu, à l’occasion de la parution de son dernier roman.

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  3. J’ai lu quelques titres aussi, notamment ceux que tu cites, que j’avais bien aimé. Mais comme beaucoup apparemment, pas forcément envie de retourner vers l’auteur, bien que par rapport à tout ce qu’il a écrit, autant dire que je n’ai rien lu. Ce titre m’intrigue, je le note ! Merci 🙂 (et du coup je vais aller voir ce jeune blog dont tu parles!)

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