Quatrième de couverture :
1919. Nord de l’Ontario. Niska, une vieille Indienne, attend sur un quai de gare le retour d’Elijah, un soldat qui a survécu à la guerre. A sa grande surprise, l’homme qui descend du train est son neveu Xavier qu’elle croyait mort, ou plutôt son ombre, méconnaissable. Pendant trois jours, à bord du canoë qui les ramène chez eux, et tandis que sa tante essaie de le maintenir en vie, Xavier revit les heures sombres de son passé : l’engagement dans l’armée canadienne avec Elijah, son meilleur ami, et l’enfer des champs de bataille en France…
« Le chemin des âmes » est avant tout un récit de guerre, la guerre telle que l’a vécue Xavier Bird et c’est lui qui raconte, nous sommes dans le feu, la boue et la pluie des tranchées, la vie ou plutôt la mort et l’horreur au quotidien. A côté de lui mais, de plus en plus, tellement loin, Elijah la traverse à sa façon, cette guerre. Deux personnages et deux tempéraments radicalement différents, au-delà de cette ressemblance trompeuse de leur origine et de leur talent commun de tireurs embusqués.
En contrepoint de ce récit éprouvant, l’histoire de Niska, évoquant à son échelle le destin des Indiens Crees de la baie James, pourtant dure elle aussi, permet de respirer un peu. Mon seul bémol est que j’aurais souhaité la voir, avec celle de Xavier et Elijah avant la guerre, davantage développée.
Pour le reste, « Le chemin des âmes » fait partie de ces livres qui vous laissent légèrement sonnés, tant l’immersion y est totale. L’écriture est talentueuse et la peinture de ces vies, d’Indiens ou d’hommes tels que la guerre les défait, présente le double intérêt de la chronique de mémoire et de l’analyse humaine.
Un roman remarquable, avec lequel j’ai poursuivi ma découverte d’un auteur dont j’avais déjà beaucoup apprécié les nouvelles de « Là-haut, vers le Nord ». Et je lirai sans aucun doute son dernier en date, « Les saisons de la solitude ».
Extraits :
– Mon père contait à voix basse : il fallait venir tout près pour entendre, si près que l’on sentait, dans ses cheveux, l’odeur fumée des lacets avec lesquels ma mère lui nouait ses nattes. L’odeur de son cou était comme le vent qui souffle au large de la Grande Baie Salée. Moi, j’imaginais qu’il tressait des histoires tout l’été, formant avec ses mots d’invisibles filets qu’il jetterait sur nous les longues nuits d’hiver, pour nous attraper, nous rassembler au fond de cette nasse, où l’on se tiendrait chaud. Et parfois, il n’y avait que ses histoires pour nous rattacher à la vie.
– Le monde n’est plus le même en ce nouveau siècle, Neveu ; notre peuple non plus. Mes visions me viennent toujours, mais il n’y a plus personne pour écouter leurs enseignements, leurs avertissements. Je savais dès ma jeunesse que la destruction menaçait à l’horizon. Mes premières visions me montraient des hommes abattus comme des arbres, en quantités innombrables. Ils vivaient dans la boue, tels des rats ; et ne vivaient que pour inventer de nouvelles façons de se massacrer les uns les autres. Nul n’est à l’abri par des temps pareils, pas même les Crees de Mushkegowuk. La guerre n’épargne personne et les windigos sortent de terre.
« Le chemin des âmes », Joseph BOYDEN
Éditions Le livre de Poche (471 p)
Paru en 2006
Les avis très positifs ont été nombreux. Parmi eux, ceux de : Kathel, Anne, Choco, Joëlle, Amanda
Mango est plus mitigée et Yspaddaden, déçue, a abandonné le livre (page 290).
Tout le monde n’aime pas, c’est la preuve que c’est un bon livre ! Merci pour le lien en tout cas, et je suis quand très contente que ce roman t’ait plu ! Je voudrais bien lire le suivant aussi !
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Je ne sais pas si c’est la preuve que c’est un bon livre, mais en tout cas il ne laisse pas indifférent !
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Une histoire saisissante qui m’avait bien plu.
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Saisissante, oui !
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Comme toi, c’est un roman qui m’a laissée sonnée .. tout y est fort. J’ai bien l’intention d’en lire d’autres de l’auteur.
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Les nouvelles de « Là-haut vers le nord » te plairaient, j’en suis certaine.
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Il ya longtemps que j’ai envie de le découvrir, celui-ci !
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Y’a plus qu’à 😉 !
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Je cherchais les Indiens et j’ai trouvé la guerre… longues, longues descriptions…
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Oui, j’ai relu ton billet et j’ai bien vu que ce livre n’avait pas répondu à tes attentes.
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C’est vrai que l’histoire de Niska aurait pu prendre davantage d’ampleur. Pour autant, comme toi, j’ai été soufflée par la puissance de ce livre, par le feu du front et par la violence souvent plus suggérée qu’étalée.
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Trop de guerre, abandon… ^_^
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On n’a pas forcément envie de lire ce genre de récit, c’est vrai.
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Toujours pas lu cet auteur… et pourtant, je ne doute pas que ses romans pourraient me plaire.
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Il faudra essayer !
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Chouette, tu as aimé ! Je suis fan de cet auteur, vivement le prochain ! (pas encore pour cette rentrée, en tout cas)
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J’ai attendu (longtemps…) le bon moment pour le lire, car je savais que ce ne serait pas une lecture facile. Mais je ne la regrette pas !
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J’avais entendu tellement de bien sur ce roman que j’ai été déçue de ne pas l’apprécier davantage et je le regrette!
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Il est particulier, ce roman (mais quel roman ne l’est pas, me diras-tu) et je comprends tout à fait qu’il soit diversement apprécié.
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J’ai aussi beaucoup aimé, il faut dire que dès qu’on mêle des amérindiens, Le Papou est presque conquis d’avance.
Le Papou
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Moi aussi, je suis a priori intéressée dès qu’il est question des amérindiens !
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Je ne me suis toujours pas décidée à lire cet auteur.
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Si tu ne le sens pas, ce n’est peut-être pas la peine de forcer…
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Lu, il y a un petit bout de temps déjà, je me souviens que j’avais vraiment été bousculé par ce roman (tant par le côté histoire des indiens Cree, que par celle de cette satanée première guerre mondiale). Je m’étais vraiment immergée dans ce roman…
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Oui, on est immergé, projeté… Pas facile, ce roman !
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Je ne l’ai toujours pas lu, sans doute à cause du thème du livre, mais je me rends compte que je passe à côté d’un très bon livre.
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Comme je le disais à Kathel, je l’avais repéré depuis sa sortie, mais j’ai lu les nouvelles de « Là-haut vers le nord » avant et tardé à me lancer dans celui-ci, car j’appréhendais le contexte.
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j’ai beaucoup aimé aussi.
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