« Betty et ses filles », Cathleen SCHINE

Betty a soixante-quinze ans quand son mari, Joseph, soixante-dix-huit ans, demande soudain le divorce. Et voilà Betty, abasourdie, contrainte d’abandonner au moins provisoirement leur superbe appartement près de Central Park pour se réfugier dans un minuscule cottage prêté par Cousin Lou, prompt à venir à sa rescousse.
Ses deux filles l’y accompagnent. Miranda, âgée de quarante-neuf ans, éternelle jeune femme enthousiaste et régulièrement amoureuse mais qui est en train de subir un gros échec professionnel. Et Annie, de trois ans son aînée, divorcée et dont les grands garçons font leurs études loin d’elle, Annie la raisonnable, bibliothécaire de son état, qui va tâcher de veiller aux finances communes.
La réunion sous le même (petit) toit de ces trois (plus toutes jeunes) personnalités a quelque chose à la fois d’incongru et, dans un premier temps au moins, de motivant. Betty, qui affirme porter le deuil de Joseph, est tout heureuse d’avoir ses filles auprès d’elles et de les materner en leur faisant la cuisine.
Mais les complications, amoureuses et matérielles, liées à la vie que chacune a menée jusque- là ou à de nouvelles rencontres, ne cessent de s’enchaîner…

Dans « Betty et ses filles », rien ne se passe pas comme on l’aurait cru et l’auteur évite tous les écueils, ne sombrant ni dans le pathétique ni, au moment où on le craindrait, dans la guimauve. Les surprises se succèdent donc mais rien n’est couru d’avance. Et certes, d’un bout à l’autre le roman reste… un roman, le sourire côtoie les larmes et tout n’est pas forcément vraisemblable, les personnages comme les situations, mais c’est tellement joliment vu, écrit de manière vraie et piquante, avec toujours ce rien de légèreté allié à beaucoup de finesse et d’humour, qu’on s’y projette aisément pour y prendre ses aises, le temps de vivre quelques mois avec cet improbable et attachant trio.
Un chouette roman !

« Betty et ses filles », Cathleen SCHINE
Editions Phébus (317 p)
Paru en mai 2011

Les avis de : Aifelle , Keisha …

20 commentaires sur “« Betty et ses filles », Cathleen SCHINE

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  1. Voilà un roman au thème peu banal et qui, s’il ne pousse pas trop sur la pédale de l’invraisemblable, pourrait bien me plaire !
    Merci pour ton billet enlevé, Brize

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    1. Je souhaitais mon billet aussi enlevé que le roman, donc je me réjouis de voir que tu l’as perçu ainsi.
      Non, pour moi le roman n’est pas trop invraisemblable, il reste dans des limites acceptables donc on y croit assez pour s’y intéresser.

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  2. Tu l’as trouvé en bibli? Très bien!
    Un chouette roman comme tu dis, qu’il faut prendre comme un roman. mais il y a tous ces personnages attachants et leurs réflexions, oui..

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  3. Intéressant, intriguant en tout cas ! Mais je ne peux m’empêcher de demander (parce que je ne suis pas sûre de le lire…) : pourquoi le mari demande le divorce à 78 ans ???

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    1. (pas de spoiler pour répondre à ta question, très légitime : ce que je vais dire est précisé dès les premières pages du roman et j’aurais pu l’évoquer dans ma présentation mais je la trouvais déjà assez longue)
      Joseph prétexte qu’il y a entre lui et sa femme des « différences incompatibles » … mais « La différence incompatible de Joe se nommait Felicity […] », l’accorte vice-présidente de son entreprise, plus jeune que Betty, évidemment !

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  4. L’idée de départ est étonnante (le divorce à cet âge-là) mais cela s’est déjà vu ! Et cela m’a l’air d’être une lecture sympa malgré tout !

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    1. Je n’irai pas jusqu’à dire que j’ai éprouvé de l’empathie mais de la sympathie, oui, j’aimais bien les personnages. Et, comme le faisait remarquer Aifelle dans son commentaire, je retrouvais par moments dans leurs préoccupations personnelles ou les questions qu’ils se posaient certaines des miennes.

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  5. Ton billet donne envie d’y jeter un coup d’oeil ! J’en aurai bien besoin après mes lectures trisounettes de ces derniers jours. Un peu de légéreté cela ne fait pas de mal et on aurait tort de s’en priver. Je le note.

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    1. C’est léger dans la forme mais pas forcément dans le fond (leur vie n’est pas un long fleuve tranquille), mais ça passe bien parce que c’est enlevé.

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